Ne voyez pas en Robert Kennedy le frère cadet de JFK, qui fut l’un des présidents légitimement modèle des États-Unis, par ses actions, ses idées. Mais surtout pour son histoire. Là, rien à voir.
Robert Kenedy Nunes do Nascimento, lui, n’est juste qu’un joueur de football de 19 ans. Mais il vient de signer dans l’un des plus grands clubs européen, Chelsea. Et par ses actions grandioses, il peut nous faire penser qu’il deviendra tout aussi populaire. Dans le football en tout cas. Portrait de l’un des plus grands espoirs brésiliens.
Kenedy, le footballeur, n’était pas connu il y a deux ans. D’ailleurs, son nom ne fait toujours pas bondir le grand public aujourd’hui. Mais les grands clubs européens, eux, se l’arrachent tous depuis plusieurs mois. Et c’est Chelsea qui a remporté la palme d’or. Jeune brésilien de 19 ans, né dans le Minas Gerais au Brésil, c’est à Fluminense – le nouveau club de Ronaldinho – qu’il joue ses premières gammes. Un parcours junior sans entrave, jusqu’à ce qu’il entre dans la cour des grands en 2013. Année cruciale pour lui, puisque c’est là qu’il commence à se montrer, notamment lors du championnat sud-américain des moins de 17 ans. Le Brésil y décroche la troisième place, et il inscrit alors six buts, qui permettent aux espoirs de la Seleção de disputer la Coupe du Monde, qui se joue la même année. Moins de réussite cette fois pour son équipe, qui est éliminée en quarts de finale par un Mexique décomplexé. Kenedy, lui, joue cinq matches dans un tournoi qu’il ne marquera pas forcément de son empreinte. Mais le talent est là. Il continue ensuite à être sélectionné dans les équipes de jeunes, avec un bilan plutôt mitigé. Il n’inscrit qu’un but lors du championnat sud-américain des moins de 20 ans, mais dans le jeu, il devient de plus en mature, très encourageant. Un coup du sort, une appendicite, le prive du mondial des moins de vingt ans. Qu’à cela ne tienne. Ce n’est qu’une première expérience. Le minot a pris de la confiance, et cela ne va pas tarder à se voir.
Kenedy, un nouveau feu follet
Capable de jouer avant-centre, le jeune brésilien n’est pourtant pas un buteur. C’est sur les ailes qu’il excelle le plus, notamment à droite. Débordements, repiquages dans l’axe, dans tous les cas, Kenedy est capable d’effacer deux joueurs en n’utilisant juste sa pointe de vitesse. Et si on ajoute sa technique largement au dessus de la moyenne, cela nous donne un joueur apte à dérouter n’importe quelle défense. Le jeune brésilien est un joueur imprévisible. Sa rapidité d’exécution peut, dans le futur, faire de lui un joueur à part. Kennedy a le profil de certains des plus grands joueurs d’aujourd’hui. Ces joueur capables de fracasser une défense à coups de reins venus d’ailleurs. Et bien Kenedy, c’est ça. Bien évidemment, il est encore loin du niveau de ses compères européens, mais le potentiel est là. Le rapprochement le plus rapide que l’on puisse faire avec ce joueur est à lorgner du côté du PSG. Le jeune Lucas a débarqué au sein du club de la capitale à tout juste 20 ans. Plein de promesses, il représente encore aujourd’hui, à 22 ans, le futur du club. Mais dans l’ensemble, malgré quelques coups d’éclats qui font chavirer le Parc, il n’est pas au niveau que l’on pouvait attendre de lui. Surtout quand on connaît son potentiel. Bref, les deux brésiliens, en plus d’être compatriotes, ont sensiblement le même profil. Tous deux considérés comme l’un des plus grands espoirs de leur génération. Le type de joueur qui pourrait changer le cours d’un match en un éclair. Encore doivent-ils savoir être efficaces. Et c’est là que réside la plus grande marge de progression de Kenedy. À son âge, il a encore le temps, évidemment. Mais objectivement, il est voué à de grandes promesses. Cela étant, il ne s’est jamais fait la même réputation que Lucas au Brésil. Mais il peut très bien inverser la tendance en Europe. Demandez à Mourinho.
Une révélation imminente
2013 est une année charnière pour Kenedy. Des hauts, des bas, mais il a pu se montrer au grand jour. Il sort du lot par rapport aux coéquipiers de son âge, et Fluminense ne va pas tarder à s’en réjouir. Du moins, un certain temps. Avec Gerson, et dans une moindre mesure Vinicius, il commence petit à petit à crever l’écran et les défenseurs. Il commence à prendre de l’assurance, et à se connaître en tant que footballeur. Il débute doucement à 17 ans, en effectuant neuf matches avec l’équipe première de Fluminense. Avant de s’aguerrir avec les autres jeunes de la sélection. Le jeune brésilien prend confiance. Sûr de ses qualités, il attend son heure avec impatience. La saison d’après est tout autre : 22 matches disputés, deux buts, et un jeu de plus en plus aguerri.
L’Europe affolée. Chelsea touche le gros lot ?
La Juventus, Manchester United, Barcelone, Chelsea, autant de grands noms qui pourraient faire rougir n’importe quel footballeur. Et pourtant inconnu en Europe, Kenedy est parvenu, à 19 ans et en seulement deux saisons en tant que professionnel, à mettre le gotha européen à ses pieds. Et ce sont bien les Blues qui ont remporté la mise. Cela dit pas totalement. Le jeune brésilien ne dispose toujours pas d’un permis de travail pour évoluer au sein des Blues. Le club londonien, quant à lui, détient de toute façon une option de 9 millions d’euros pour enrôler le joueur, somme avec laquelle la formation auriverde de Fluminense semble bien vouloir s’accommoder. Chelsea est prêt à payer. Mais rien est jamais simple au Brésil. Le Special One, lui, a d’ores et déjà donné son avis : « On le veut, parce que l’on croit en lui. Nous espérons réunir les conditions nécessaires pour qu’il puisse obtenir son permis de travail, parce que nous le voulons vraiment. Ce fut une grande soirée, et une grande expérience pour lui » Le joueur, qui n’a pas officiellement signé à Chelsea pour des raisons administratives – et qui pourrait ne plus y jouer – a été autorisé à effectuer un essai chez le champion de Premier League en titre. Quoi de mieux que de débuter titulaire face au dernier vainqueur de la Ligue des Champions ? Le brésilien ne joue une mi-temps, assez pour convaincre Mourinho. Il souhaitait le prêter à son arrivée, mais rêve désormais de l’avoir définitivement dans son effectif. Le combat continue, et ce n’est que le début pour Kenedy.
