Telê Santana: le père du renouveau brésilien
[photo=teletete.JPG id=136 align=right]Comme joueur, il n’aura pas connu une grande carrière, avec un corps plutôt chétif compensé néanmoins par une habilité tactique et une bonne intelligence du jeu. Il ne se révéla au public que dans sa fonction d’entraîneur, celui qui aura été certainement à l’origine du nouvel essor du football brésilien, longtemps trop longtemps absent de la scène international tant au niveau des clubs que de la Seleção.
Telê Santana Da Silva est né le 6 juillet 1931 dans la ville minière d’Itabirito dans le Minas Gerais. il débuta dans le football à la fin de la décennie 40, où il joua dans le club de l’América Recrativo de São João Del Rey dont le président et l’entraîneur n’était autre que son père.Puis il s’en alla à Rio, et signa en faveur de Fluminense où il occupa le poste d’attaquant durant une bonne dizaine d’années, ponctuées par la conquête de titres de champion d’état (1951 et 1959), puis de deux Tournois Rio-São Paulo (1957 et 1960). Enfin, il porta les couleurs de Guarani-SP et de Vasco da Gama-RJ avant de se consacrer à sa carrière d’entraîneur.
Il débuta dans cette fonction en 1969 au sein du Fluminense et triompha en remportant le championnat carioca la même année, puis il quitta Rio pour rejoindre l’état qui l’avait vu naître et prendre en mains l’Atlético (1970-1976) avec lequel il remportera deux titres de champions d’état (1970 et 1988). Il dirigea par la suite le Grêmio Porto Alegre et fût sacré champion de l’état en 1977.
C’est en 1980 qu’il découvrit le football pauliste et dirigea le Palmeiras où il ne resta que deux ans mais n’aura guère eut de satisfaction avec le Verdão, mais son sérieux dans le travail et sa conception du football d’attaque, séduirent les dirigeants de la CBF qui cherchaient un successeur à un tandem composé de Cláudio Pecego et Moraes Coutinho. Car la Coupe du monde 1982 en Espagne approchait et le Brésil était depuis 1970 à la recherche d’un quatrième sacre. Il prit ses fonctions en 1980 et débuta au Maracanã le 8 juin de cette année et un succès en match amical face au Mexique. Après plusieurs autres rencontres de ce type la Seleção participa au Mundialito en Uruguay, où elle infligea un 4-1 aux allemands et s’inclina en finale face à l’Uruguay.
Mais le plus important était le visage que présentait la Seleção de Tele Santana qui avait certaines similitudes avec sa devancière de 1970, et tout cela faisait rêver le peuple brésilien à une quatrième couronne en Espagne. Le Brésil arrivait en très grande forme ayant disputé six rencontres de préparation avec un bilan dès plus satisfaisant avec quatre victoires dont deux face à l’Allemagne pour deux matches nuls et une attaque de feu qui avait inscrit la bagatelle de 16 buts tout en ayant concédé que 4 buts, un Brésil qui se présentait comme le favori de cette édition avec un premier tour de toute beauté ponctué par trois succès, puis balaya l’argentine 3-1 mais butta sur le réalisme italien et Paolo Rossi qui ruina les espérances de Tele Santana et de tout le Brésil qui s’inclina 3-2. Il démissionna à l’issue de cette défaite.
[photo=teletrofeu.JPG id=136 align=left]Mais l’histoire entre la Seleção et Tele Santana, allait connaître une seconde aventure en Coupe du monde qui se profilait en 1986 au Mexique, il succéda à Evaristo et prit ses fonctions le 2 juin 1985 face à la Bolivie en match éliminatoire et qualifia la Seleção qui allait jouer dans le stade de Guadalajara, où seize auparavant Pelé, Gerson et Carlos Alberto avaient écrit les plus belles pages de l’histoire de la Coupe du monde. Une formation auriverde qui appliquait à la lettre les recommandations de Tele Santana, et passa sans trop avoir séduit le cap du premier tour, puis en huitième se débarrassa de la Pologne et retrouva pour ce qui fût sans doute la plus belle rencontre de ce tournoi face à la France, une rencontre qui se termina par la terrible épreuve des tirs au but fatale à la Seleção. Ce fût d’ailleurs la dernière rencontre dirigée par Telê qui démissionna après avoir dirigé la Seleção à 52 reprises concrétisé par 37 victoires pour 10 nuls et 5 défaites.
Après cette période, il prit la direction de l’Arabie Saoudite où il dirigea le club d’Al Ahly, avec qui il remporta la Coupe du Golfe (1983) et un titre de champion d’Arabie Saoudite (1984). Le 12 octobre 1990, Tele Santana revenait à São Paulo pour y diriger le Tricolor qu’il avait auparavant prit en mains en 1973 mais à l’époque il n’avait rien gagné, mais cette seconde fois tout sera différent disposant de joueurs exceptionnels tels que Cafu, Leonardo, Muller, Palinha, Rai, etc…capables d’exploits et durant la période 1990/1993, il remportera pas moins de deux titres de champion d’état (1991, 1992), un championnat national (1991), permit également à l’échelon continental de voir de nouveau le nom d’un club brésilien inscrit au palmarès des vainqueurs de la Copa Libertadores, chose qui n’était plus arrivé depuis 1983 et la victoire du Grêmio-RS, une compétition où il triompha par deux fois (1992, 1993) permettant ainsi de disputer les finales d e la Coupe Intercontinentale remportée en 1992 face au Barça de Stoichkov puis en 1993 contre le Milan AC de Fabio Capello. A cela d’autres victoires sont venues s’ajouter dans l’escarcelle de Telê Santana, avec une Recopa d’Amérique du Sud (1993), puis deux Recopa (1993/1994) face au Cruzeiro-MG et Botafogo-RJ et une Coupe de la Conmebol (1995) face au Peñarol de Montevideo.
Après ce parcours doré, il du quitter pour raisons de santé le monde du football, pour n’y revenir en 1996 au Palmeiras-SP où il occupera durant un an le poste de directeur technique, avant de tomber gravement malade ce qui suscita une très grande émotion à travers le Brésil.
Telê Santana restera dans le cœur des millions de brésiliens, comme l’homme qui aura su redonner vie au football léché et offensif qui avait fait la force du Brésil, et aujourd’hui les bonnes prestations des clubs et de la Seleção lui doivent certainement beaucoup.
Liens recommandés:
La fiche de Telê Santana
Tout sur le São Paulo FC
La semaine spéciale São Paulo sur sambafoot.com:
Le spectaculaire pied droit du gardien Rogério
L"objectif Coupe du Monde de Paulo Autuori
Morumbi: un temple du football qui regarde vers l"avenir
L’avènement mondial du São Paulo FC
