Scolari à la Une

De notre envoyé spécial à Londres: Un match… quel match? Ce jour devrait être historique, comme à chaque fois que le Brésil et l’Italie se retrouvent. Neuf Coupes du monde à eux deux, ce n’est pas rien, c’est mieux que l’unique trophée décroché, à domicile, par les Anglais (1966). Pourtant, la presse maison ne consacre […]
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sambafoot_admin
2009-02-10 15:27:00

De notre envoyé spécial à Londres:

Un match… quel match? Ce jour devrait être historique, comme à chaque fois que le Brésil et l’Italie se retrouvent. Neuf Coupes du monde à eux deux, ce n’est pas rien, c’est mieux que l’unique trophée décroché, à domicile, par les Anglais (1966).

Pourtant, la presse maison ne consacre qu’un minimum de place à ce rendez-vous des sommets, juste quelques lignes pour dire à quelle heure sera donné le coup d’envoi. En ce mardi, on ne pas de Robinho ni de Ronaldinho… c’est Luis Felipe Scolari qui fait la Une des journaux. L’an cien sélectionneur, champion du monde en 2002, s’en serait passé.

“Cela ne marche pas”

Il vient d’être viré de Chelsea, quelques mois après avoir démarré un séjour qui devait durer deux ans, plus éventuelle autre saison en option. Tout s’est passé de manière abrupte, sans que le Brésilien semble s’en être rendu compte. La veille, vers trois heures de l’après-midi, il fut conviqué par le président du club, le milliardaire Roman Abramovich.

En tête à tête, l’échange fut bref, il démarra par ce laconique: “Cela ne marche pas.” Le récent match nul, samedi à domicile face à Hull City, fut de trop. Il fait suite à l’incapacité des Blues de s’imposer sur sa pelouse face aux modestes Southend United en FA Cup, à Burnley lors de la Carling Cup. La machine à gagner chère à Mourinho, le prédécesseur semblait cassée.

Scolari n’a pas bronché, gardant son éternel sourire à la Gene Hackman, acceptant son sort. Il a obtenu de se faire payer les dix-sept mois restants sur son contrat. Dans la foulée, l’oligarche a appelé le capitaine, John Terry, ainsi que Frank Lampard. Les deux ont été tout aussi surpris. S’ils étaient les premiers à souhaiter le départ de Felipe Scolari, ils auraient très bien attendu la fin de la saison.

Par ce geste, Abramovich rappelle à tous qu’il est le président. La crise financière avait jeté des doutes sur la bonne santé de sa fortune et une éventuelle envie de revendre le club. Son divorce avec Irina vient ainsi de lui coûter plus d’un milliard de livres.

Scolari fataliste

Seul avec lui-même, unique maître à bord d’un navire dont il est le propriétaire, Roman Abramovich a d’un coup réalisé que l’histoire devait s’arrêter. Sa crainte était que Chelsea manque la qualification pour la prochaine Ligue des champions, soit un manque à gagner énorme.

En invitant le Brésilien la tête de son équipe, le boss souhaitait lui donner une grandeur d’âme. Alors que le Portugais José Mourinho avait réussi à bâtir un groupe âpre à la bataille et apte à enchaîner les victoires, Felipao était venu pour apporter une touche de style, un peu de beauté dans un football jugé trop pragmatique.

Un peu de romantisme, façon Real Madrid ou Manchester United n’aurait pas fait de mal dans ce quartier chic de Londres. Aujourd’hui, Luis Scolari est à la porte. Fataliste, il accepte la décision… il l’attendait forcément un jour ou l’autre, il espérait rester encore quelques temps quand même.

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