Corinthians: 95 ans de passion

Le Corinthians compte sur de nombreux supporters ainsi que sur des infrastructures dignes des plus grands clubs européens. De Rivelino à Socrates en passant par Marcelinho Carioca, le club fonde aujourd’hui ses espoirs sur l’argentin Carlos Tevez pour retrouver la Libertadores.
par
sambafoot_admin
2005-11-07 15:57:40

Le Corinthians de São Paulo a vu le jour grâce à quatre ouvriers du quartier de Bom Retiro qui souhaitaient créer un club de football. C’est ainsi que le 1er septembre 1910 ils se sont réunis afin de trouver un nom à leur futur club. La première proposition sera Santos Dumont mais devant le manque d’originalité de ce nom, ils se sont souvenus d’un club anglais qui avait joué à São Paulo et qui les avaient impressionné. L’équipe des Corinthians (devenue plus tard « o Corinthians » : « le Corinthians » par abus de langage) était né. Les réunions se déroulent toujours dans la maison de Miguel Bataglia, qui sera le premier président du club, mais devant l’ampleur que prend le club et le nombre de personnes qui y arrivent, ils décident de poursuivre ces réunions dans une…confiserie, qui sera considérée comme le premier siège social du club.

Au départ, le maillot du Sport Club Corinthians Pauliste est couleur crème avec une bande noire mais à force de lavage, les maillots finiront par se décolorer et c’est ainsi que les dirigeants opteront pour un maillot blanc en remplacement du beige. La mascotte du club, un mousquetaire, a été adpotée en 1913 lors d’une scission à la Ligue de São Paulo ayant débouché sur la création de l’Association de São Paulo de Sports Athlétiques (Associação Paulista de Esportes Atléticos) par quelques clubs. Après cette division, il ne restait plus que trois équipes au sein de la Ligue de São Paulo, qu’on appela les « trois mousquetaires ». Le Corinthians fit son entrée dans la Ligue comme le quatrième mousquetaire. En 1914, le « Timão », surnom du club qui signifie « grande équipe », remporte son premier titre régional.
En 1919, le club s’installe sur le terrain de Chácara da Floresta . Trois ans plus tard, l’année du centenaire de l’indépendance, le Corinthians est sacré champion du Brésil après avoir remporté le championnat pauliste et battu l’América F.C, qui était le champion de Rio de Janeiro. A cette époque le football est pratiqué que dans les deux capitales (pauliste et carioca) et battre le champion carioca revenait à dire qu’on était champion du Brésil. Quatre ans plus tard, les dirigeants achètent le Parque São Jorge qui devra connaître plusieurs années de réformes avant d’être inauguré le 22 juillet 1928. Entre 1922 et 1924, le Corinthians remporte le championnat pauliste avant de connaître quatre ans de disette. Celle-ci s’achève en 1928, à partir de quand pendant trois ans encore le club pauliste truste le titre de champion pauliste.

Pour son premier match au Parque São Jorge ouvert aux journalistes, le Corinthians s’impose sur le score de huit à zéro face à Iparanga. C’est au cours de cette décennie que la rivalité avec le Palestra Itália (Palmeiras) va connaître son paroxysme. Les spectateurs viendront de plus en plus nombreux au stade et c’est à cette époque que les supporters du Corinthians seront appelés : Fidèle (Fiel). Le Timão terminera les années 30 avec trois titres de champions paulistes (37-38-39).

Au mois d’avril 40, le club inaugure un autre stade qui était devenu la destination préférée du Timão au cours des dernières années, le stade Paulo Machado de Carvalho, plus connu sous le nom de Pacaembu (quartier où réside le stade). Ce jour là, le Corinthians l’emporte quatre buts à deux devant l’Atlético Mineiro. Pourtant ces années seront parmi les plus creuses de l’histoire du club qui ne remportera qu’un championnat pauliste en 41.

En 1950, après avoir terminé cinquième du championnat pauliste, remporté par le rival Palmeiras, le Timão se rattrape de belle manière, en effet, la CBD (Confédération Brésilienne de Sport) organise à nouveau le tournoi Rio-São Paulo, après la timide édition de 1933 et le Corinthians s’impose en finale devant le club de Botafogo. S’en suivront deux titres paulistes (51-52) et le titre de champion du IV Centenaire de la Fondation de São Paulo en 1954 devant le Verdão ainsi que le tournoi Rio-São Paulo 53 et 54.

Les années 60 ne seront pas celles de la réussite puisque le club ne remporte qu’un tournoi Rio-São Paulo en 1966 et quelques tournois disputés à l’étranger à cause en grande partie au Santos de Pelé et à la Portuguesa de Silvio. Mais en 1966 un des plus grands joueurs du monde signa au Timão. Certes ses plus belles années étaient derrière lui mais Mané Garrincha, âgé de 33 ans est encore une idole, lui considéré comme le héros du peuple mais ses problèmes récurrents au genou et son penchant pour l’alcool finiront par avoir raison de « l’étoile solitaire ».

Puis vient l’année 1976 avec un match incroyable entre Fluminense et le Corinthians pour les demi-finales du Brasileirão. Plus de 70.000 supporters paulistes feront le déplacement dans le Maracana pour pousser leur équipe à la victoire, ce qu’elle fera lors de la séance des tirs au but, avec au bout un envahissement de la pelouse par les supporters du Timão. Mais l’aventure s’arrêta en finale face à l’Internacional qui s’imposera par deux buts à zéro.
Le docteur Socrates , frère du futur parisien Rai, débarque en 1978 mais marquera l’histoire du club lors du doublé pauliste 82/83 avec 130 buts en 250 matchs. Il deviendra l’un des joueurs qui marqueront le club, à l’instar de Rivelino dans les années 70 avec plus de 150 buts marqués.

La célèbre victoire du titre Brasileirão de 1990 sera acquise en finale devant le grand São Paulo de Telê Santana, un but à zéro. Le premier titre national qui sera suivi par ceux de 98 et 99. Emmené par Luxemburgo, le Timão affronte Cruzeiro en finale et s’impose deux buts à zéro signés Edilson et la star Marcelinho Carioca. Lors de l’édition suivante, le technicien Oswaldo de Oliveira s’appuiera sur une équipe fantastique composée de Dida, Vampeta, Luizão, Ricardinho, Edilson et Marcelinho. La finale les opposera à l’Atlético-MG mais le titre se jouera en trois rencontres qui verra le club pauliste l’emporter. En plus de ces trois titres, le Timão gagnera trois titres paulistes et une Copa do Brasil en 1995. Ce seront sans doute les années les plus fructueuses en titres pour le Timão qui sera appelé le « Champion du Siècle » par ses supporters.
Enfin l’apothéose surviendra lors de la première Coupe du Monde des clubs organisés par la FIFA au Brésil. Et encore une fois, c’est le Corinthians qui gagnera cette compétition face à Vasco dans un Maracanã surchauffé, devant 73.000 spectateurs. Dida fut le grand héros de cette finale en arrêtant le penalty d’Edmundo et en donnant la victoire à son club.

Aujourd’hui le Timão est dirigé par le puissant groupe anglais MSI représenté par l’homme d’affaire iranien Kia Joorabchian. Cette nouvelle stratégie semble réussir au club pauliste qui est en tête du championnat brésilien avec l’argentin Carlos Tevez comme principale arme offensive. A cinq journées de la fin, le Corinthians est en tout cas déjà assuré de retrouver la fameuse Copa dos Libertadores la saison prochaine.

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