Matheus Vivian: “Tite doit trouver une vraie identité de jeu”

Vous avez passé deux saisons à Sochaux, votre avenir se jouera-t-il encore au sein de cette équipe ? Je termine ma deuxième saison à Sochaux, la première s’est très bien passée malgré la transition qui avait eu lieu au niveau de la direction avec le départ de Peugeot mais malgré cela nous avions pu jouer la […]
par
sambafoot_admin
2016-07-12 15:50:00

Vous avez passé deux saisons à Sochaux, votre avenir se jouera-t-il encore au sein de cette équipe ?

Je termine ma deuxième saison à Sochaux, la première s’est très bien passée malgré la transition qui avait eu lieu au niveau de la direction avec le départ de Peugeot mais malgré cela nous avions pu jouer la montée jusqu’à la fin de la saison, je pense donc que c’était une année positive d’un point de vue sportif. A la fin de cette première année, je suis prolongé et je débute même comme capitaine mais avec le changement d’entraineur et de directeur sportif ma situation a totalement évolué. Je n’ai plus joué, j’ai quasiment disputé toute la saison avec la CFA, c’était difficile à vivre d’autant plus que dans le même temps l’équipe première connaissait d’énormes difficultés. Ce fut une saison très compliquée, il me reste un an de contrat, nous essayons de trouver une solution avec les dirigeants pour un départ cet été. Le coach ne compte pas sur moi et mon objectif est de jouer, et visiblement cela ne se fera pas à Sochaux.

Vous attendiez-vous à vivre une saison aussi compliquée avec Sochaux ?

Non pas du tout. Durant l’été, j’avais été sollicité mais j’avais fait le choix de rester ici, j’avais été prolongé, je portais le brassard de capitaine donc tout se passait bien. On avait une équipe constituée pour jouer la montée, le club avait fait des efforts financiers pour bâtir une belle équipe, c’est un vrai échec selon moi.

Avez-vous des pistes actuellement ?

Je cherche aujourd’hui un bon projet qui puisse me permettre de jouer à nouveau, de prendre du plaisir sur le terrain, je ne veux pas partir pour partir, ce n’est pas le but.

Revenons sur la dernière Copa América, avez-vous été surpris par l’élimination de la Seleção dès le premier tour ?

Celui qui a parié sur ce résultat a dû gagner beaucoup d’argent (rires). On ne sentait pas cette sélection dégager une force collective et remporter ce tournoi mais on ne s’attendait pas à cette élimination. C’est le résultat de beaucoup de choses. Personnellement après la Coupe du Monde et les bons résultats lors des matchs amicaux, je pensais que cette sélection avait su évacuer le traumatisme de cette Coupe du Monde mais dès qu’on a retrouvé la compétition officielle avec la Copa América et les éliminatoires, on a vu une équipe toujours aussi fébrile, toujours marquée par ce traumatisme et que Dunga n’a certainement pas su trouver les bons mots ou la bonne stratégie pour évacuer cet échec. Je pense vraiment qu’il faudra du temps pour passer à autre chose et retrouver la victoire dans une compétition. Il faudra rebondir et pourquoi pas commencer par les J.O. Maintenant, le Brésil possède toujours de très bons joueurs, cela est indiscutable.

On a beaucoup critiqué les choix de Dunga, pensez-vous qu’il est le seul responsable dans cet échec ?

Les joueurs ont leur part de responsabilité, c’est évident mais Dunga aussi. C’était une vraie surprise de le voir être nommé sélectionneur alors qu’il n’était pas le candidat favori, qui n’avait pas la plus grande expérience. Repartir avec un technicien qui n’est pas très aimé au pays était un choix très risqué. Il allait être dépendant des résultats immédiats et c’est ce qui s’est passé, il aussi effectué des choix de joueurs qui ont été contestés comme avec Thiago Silva. Tite est désormais arrivé, avec deux ans de retard, je pense qu’il disposera d’une marge de manœuvre plus importante.

La pression et l’attente sera énorme sur ses épaules, ce ne sera pas l’idéal pour lui de débuter dans ce contexte, non ?

Au Brésil, on attend des résultats tout de suite, donc peu importe ce qui a pu se passer auparavant, la Seleção sera très attendue, les brésiliens attendront de voir cette équipe remporter la Coupe du Monde en 2018 et ce sera toujours le cas au Brésil. Il y a eu ce fiasco en 2014, il y a la défaite en Copa América 2015 maintenant Tite devra être solide et réaliser de grandes choses. Il a déjà eu l’intelligence de laisser la Sélection Olympique à Rogerio Micale, ne pas partir tout de suite sur cette compétition. Cela lui laissera le temps de mieux travailler sur les éliminatoires car avant de parler de Coupe du Monde il faut déjà sortir de ces éliminatoires et le niveau dans cette zone sud-américaine est très relevé, très dur. Tout le monde ironisait sur le nombre de sélections qualifiées avec quatre équipes plus un barragiste mais on l’a vu lors de la dernière Coupe du Monde, toutes les équipes sud-américaines ont passé le premier tour, c’est une preuve supplémentaire du niveau élevé.

Quel sera le plus grand défi pour Tite ?

Le grand défi de Tite sera de trouver une vraie identité de jeu, cela fait des années que cette Seleção n’a plus d’identité. Auparavant quand on évoquait la Seleção, on savait de quoi on parlait avec des joueurs d’exceptions, des joueurs hors norme. Aujourd’hui quand on parle de l’Allemagne on sait que l’on parle d’une excellente organisation, très solide avec de la vitesse dans le jeu, pour l’Espagne on évoque une maîtrise technique. Le Brésil n’a toujours pas retrouvé cette identité car la qualité individuelle ne suffira plus, il faut retrouver une maîtrise collective, chose que l’on n’a plus.

Qui peut être le leader dans cette Seleção ?

Neymar reste le leader technique de cette Seleção, c’est notre meilleur joueur mais le souci qu’il a connu c’est qu’il a eu du mal à assumer ce rôle sur le terrain, il a déjoué, s’est montré trop nerveux. Mais je pense que petit à petit, il parviendra à gagner en maturité et porter comme il se doit le brassard. Après avec Tite, il faudra s’attendre à des changements, c’est lui qui discutera avec ses joueurs et choisir la personne idéale pouvant véhiculer sa philosophie de jeu sur le terrain. Il composera un groupe qui devrait lui ressembler.

Les Jeux Olympiques tombent donc très bien pour entamer un nouveau cycle victorieux au Brésil.

C’est la seule compétition que le Brésil n’a jamais remportée, l’attente sera donc énorme, une pression incroyable. Ce choix du coach est cohérent et montre déjà la patte Tite, qui a décidé de ne pas reprendre cette sélection et de la laisser à l’entraineur qui a travaillé avec ce groupe depuis deux ans. Tite est un technicien qui analyse énormément le jeu et les joueurs et il savait que Micale connaissait bien ce groupe donc il a logiquement fait ce choix. C’est très cohérent. Il y a des individualités très fortes avec Marquinhos et les attaquants Gabriel et Gabriel Jesus. Le fait de prendre Fernando Prass est aussi intéressant, je le connais bien pour avoir débuté avec lui ma carrière, c’est quelqu’un de très connu au Brésil et qui saura épauler cette jeune génération. Au niveau offensif avec Neymar en plus nous disposons d’une force de frappe incroyable, ce qui va nous changer car depuis quelques années ce n’est pas le point fort de la Seleção. On a de grands espoirs pour ces J.O.

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