Et si c’était lui, le nouveau Luis Suarez de Liverpool ? Arrivé l’été dernier dans le Merseyside, Roberto Firmino s’impose doucement mais sûrement chez les Reds, jusqu’à en devenir aujourd’hui l’un des éléments clés. Bien sûr, il est loin d’avoir atteint le niveau du « Pistolero » catalan, considéré aujourd’hui comme le meilleur numéro 9 du monde, mais une légende de la Premier League, Thierry Henry, a récemment osé la comparaison sur Sky Sports : « Je lui donne le bénéfice du doute parce qu’il est arrivé cette année et qu’il a eu besoin de temps pour s’adapter. Les choses ont changé durant la saison et ce n’est jamais facile. Mais il commence à montrer des choses qui peuvent faire penser que c’est peut-être « ce joueur ». Si c’est Suarez ? Pour le moment, il n’est pas Suarez. Mais il peut le devenir à l’avenir. » Il est vrai que Roberto Firmino Barbosa de Oliveira, de son nom complet, est bourré de talent et qu’il réalise une deuxième partie de saison très encourageante. Souvent décisif pour son équipe et toujours présent lors des gros matchs, le polyvalent attaquant de 24 ans, discret et toujours méconnu du grand public en Europe, commence à se faire un nom en Angleterre.
Roberto Firmino, contrairement à Luis Suarez, n’est pas un buteur né, mais il est, comme l’Uruguayen, un superbe joueur d’équipe, qui se fond facilement dans un collectif. Sa capacité d’adaptation, justement, est sa grande force, et c’est ce qui lui permet à terme, de briller individuellement. À 24 ans, l’international brésilien (11 sélections, 4 buts) appelé par Dunga en remplacement de Kakà pour les deux prochains rendez-vous de la Seleção, vit peut être un tournant dans sa carrière sous la houlette de Jürgen Klopp, qui en a fait l’un de ses hommes de base. Attaquant ou milieu offensif, Firmino, grâce à sa palette technique complète et au dessus de la moyenne, agi sur les prés en électron libre. C’est dans ce rôle qu’il s’exprime le mieux, et qu’il parvient à mettre ses coéquipiers en valeur.
Ce fan de Ronaldinho, natif de Maceió dans la région Nordeste du Brésil, a débuté sa carrière professionnelle à 18 ans dans son club formateur de Figueirense, alors en Série B brésilienne. Après un essai non concluant à l’Olympique de Marseille, Firmino connaît sa première titularisation en pro le 8 août 2010, dans le championnat d’État de la Santa Catarina face à São Caetano, match dans lequel il inscrit son premier but. Au cours de la saison 2009-2010, l’attaquant brésilien dispute 53 matchs toutes compétitions confondues et marque 12 buts. Surtout, il est élu meilleur joueur de la deuxième division brésilienne, pour sa première et dernière saison dans l’équipe première de Figueirense. En effet, Hoffenheim l’a rapidement repéré, et lui fait signer un contrat de quatre ans en décembre 2010. Tout va très vite pour le jeune attaquant brésilien, qui part découvrir l’Europe sans même avoir évoluer au plus haut niveau dans son pays. Forcément, la transition est rude pour Firmino, qui arrive alors dans une équipe qui lutte pour le maintien dans un des meilleurs championnats européens. Le jeune Firmino, à 19 ans, doit se séparer de sa famille, découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture, une nouvelle manière de travailler, six mois seulement après son entrée dans le monde professionnel. Lors de sa première saison, le brésilien est utilisé comme un joueur de complément et laisse entrevoir des qualités intéressantes, en prenant part à 11 matchs de Bundesliga, pour un bilan de trois buts. Les deux saisons suivantes, Firmino progresse et muri. Il travaille également beaucoup physiquement pour devenir le joueur qu’il est aujourd’hui, et enfin éclater en Bundesliga, lors de la saison 2013-2014, pendant laquelle sa vitesse, sa technique et sa lucidité nouvelle lui permettent d’inscrire 16 buts et de délivrer 11 passes décisives en Bundesliga. Pendant ses quatre ans passés en Allemagne, Firmino a disputé 152 matchs toutes compétitions confondues, et est devenu au fil du temps un des meilleurs joueurs du championnat allemand, malgré sa discrétion. Lors de ses 66 derniers matchs en Bundesliga, le brésilien est impliqué dans 45 buts d’Hoffenheim, prouesse remarquable.
C’est donc tout naturellement qu’il a débarqué à Liverpool l’été dernier, pour continuer sa progression. Méconnu à son arrivé en Angleterre, le prix déboursé pour s’attacher ses services (40 millions d’euros) a pu étonner au premier abord, mais il semble aujourd’hui se justifier. Recruté pour sa polyvalence, Roberto Firmino a directement été adoubé par un de ses compatriotes et cadre des Reds, Philippe Coutinho : « Il est fort physiquement, rapide, agile, et marque beaucoup de buts. C’est un grand attaquant et je suis sûr qu’il sera utile à l’équipe. Je suis très impatient de commencer à jouer aux côtés de Firmino à Liverpool. Il va entrer dans une famille. On va essayer de gagner des titres. » Des titres, c’est justement ce qu’il manque pour l’instant à un Firmino au palmarès vierge, pour prouver qu’en plus d’avoir un talent énorme, il peut devenir un grand joueur. À 24 ans, le brésilien semble en tout cas en bonne voie. Bien implanté en Seleção, Firmino joue de plus en plus libéré au sein du système de Jürgen Klopp, qui est prêt à le mettre dans les meilleures dispositions pour qu’il puisse exprimer ses qualités techniques. Provocateur, buteur, passeur, Firmino est un joueur de plus en plus imprévisible pour les défenses adverses, après des débuts compliqués en Angleterre. Là où le brésilien progresse énormément ces derniers temps et où il peut encore espérer mieux, c’est dans sa propension à être décisif. Pour peut être, un jour, devenir le nouveau Luis Suarez de Liverpool.
