Alison Becker en bref
À tout juste 23 ans, Alisson Becker se retrouve déjà à un tournant de sa carrière. Début Février, le gardien pisté par la Juventus de Turin, dernier finaliste de la Ligue des champions, signe un pré-contrat avec l’AS Rome, qu’il devrait selon toute vraisemblance à l’aube de la saison 2016-2017 européenne. Un transfert dont le montant avoisinerait les 7,5 millions d’euros. Dans le même temps, le gardien, qui faisait initialement parti de la liste de la Seleção Olympique, qui aura fort à faire cet été devant son public de Rio, pourrait également être de la partie lors de la Copa America, avec les A cette fois. Le jeune portier a été titulaire lors des quatre derniers matchs de la sélection brésilienne, et a convaincu. Si sa place n’est pas encore assurée dans le onze de départ, puisqu’il est toujours en balance avec l’expérimenté portier de Botafogo Jefferson (33 ans), sa présence dans le groupe sélectionné par Dunga est une évidence, sauf gros pépin physique.
Né le 2 octobre 1992 à Novo Hamburgo, une ville brésilienne de la région métropolitaine de Porto Alegre, capitale de l’État du Rio Grande do Sul, Alisson n’a connu qu’un seul club depuis ses débuts à huit ans. Il s’agit de l’International, équipe phare de la région. Comme son frère aîné, Muriel, il débute en professionnel au sein de son club formateur. Depuis ses débuts en 2012, à 19 ans, ce gardien de 1,93m a disputé 98 matchs avec l’Internacional, et a remporté quatre championnats gaucho d’affilée, au nez et à la barbe du grand rival, le Grêmio. Alisson se fait connaître en 2013 en remportant le tournoi de Toulon, mais le meilleur arrive un peu moins d’un an plus tard. Lors de la 28ème journée du Brasileirão 2014, face à Fluminense, Alisson remplace la légende brésilienne Dida, double vainqueur de la Ligue des Champions et Champion du Monde 2002 avec la Selação (91 sélections). L’ancien gardien du Milan AC n’aura eu le temps de disputer que 41 rencontres avec l’Internacional, poussé sur le banc par un gardien plus jeune et moderne. Au point même que selon certaines sources brésiliennes à l’époque, Luiz Felipe Scolari pense à l’appeler pour le Mondial à domicile, pas qu’il ne franchit pas. On ne peut que s’en réjouir pour le jeune espoir vu le désastre sur lequel on ne s’attardera pas.
Désormais surnommé le Rogério Céni du Colorado, Alisson est également « oublié » par Dunga pour participer à la Copa America 2015, autre désillusion collective qui n’aurait pas apporté que du bon pour le gardien de l’Inter. Aujourd’hui, Alisson apparaît clairement comme le gardien du futur. Sa grande taille (1,93) et son envergure lui permette de boucher les angles facilement, et d’être un obstacle sur une grande surface de sa cage pour les attaquants adverses. Surtout, Alisson impressionne sur sa ligne, où ses réflexes ont souvent sorti l’International de situations difficiles. Outre ses qualités pures de footballeur, le jeune brésilien possède également une capacité de concentration et une maturité rare pour un jeune joueur de son âge. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il est déjà marié à la ravissante Natalia Loewe. Croyant de la première heure comme la plupart des brésiliens, Alisson est également un homme de culture, qui n’a jamais caché son désir d’aller à la fac une fois qu’il aura le temps.
Alisson, nouveau gardien titulaire de la Seleção ?
Depuis que Dunga a repris la tête de la Seleção au lendemain du Mondial 2014, quatre gardiens ont eu leur chance : Jefferson (Botafogo, 13 matchs), Alisson (3 matchs), Diego Alves (Valence FC, 2 matchs) et Marcelo Grohe (Grêmio, 2 matchs). Selon plusieurs observateurs assidus de la Seleção au Brésil, Dunga et Taffarel, l’entraîneur des gardiens, seraient toujours indécis sur les portiers qui joueront face à l’Uruguay et au Paraguay. C’est même l’un des débats récurrents qui survient avant chaque annonce de la liste de Dunga dans les médias locaux.
Au départ, Jefferson a pris une avance confortable au sein de la hiérarchie des gardiens. C’est d’ailleurs lui qui compte le plus grand nombre de matchs disputés depuis l’arrivée de Dunga. Mais l’expérimenté gardien de 33 ans a perdu sa place en novembre 2014, au profit de Diego Alves, le portier de Valence, qui a disputé les deux rencontres du Brésil face à la Turquie puis l’Autriche. Seulement, un nouveau concours de circonstance est venu rebattre les cartes dans la hiérarchie des gardiens, puisque Diego Alvès (30 ans) s’est gravement blessé à la cheville.
Botafogo descendu en deuxième division, deux nouveaux gardiens ont alors eu leur chance : Alisson et Marcelo Grohe (29 ans). C’est Marcelo Grohe qui a été choisi pour affronter le Costa Rica (victoire 1-0) et les États-Unis (victoire 4-1). Un grand professionnel qui a longtemps été présenté comme l’un des meilleurs gardiens du Brésil, un portier agile et précieux sur coups de pied arrêtés, même si il n’avait auparavant pas eu sa chance avec l’équipe nationale. Allison lui, a été préféré pour affronter le Chili, défaite 2-0 pour le compte de la 1ère journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018. Depuis, le gardien du Colorado a été aligné dans le onze de départ à chaque fois, pour un bilan honorable : Deux victoires face au Venezuela (3-1) et au Pérou (3-0), et un match nul intéressant face à l’Argentine (1-1), pour deux buts encaissés lors de ses quatre sélections.
Tous les voyants sont donc au vert pour Alisson, même si Dunga apprécie la qualité de jeu au pied de Diego Alvès. Après huit mois d’absence, le portier du FC Valence revient bien, et Dunga semble apprécier son jeu au pied précis. En janvier, il est même devenu le gardien à avoir arrêté le plus de penalty dans l’histoire du championnat espagnol, avec 18 coups de pied de surface stoppés. Mais Alisson, très bon avec l’Internacional, a disputé les quatre derniers matchs de la Seleção, et semble tenir la corde. Réponse le 25 mars face à l’Uruguay dans la chaude ambiance de l’Arena Pernambuco, où 44 000 spectateurs sont attendus pour venir encourager le Brésil.
