Gerson Santos da Silva, de son nom complet, est une nouvelle attraction en ce début de Brasileirão. À seulement dix huit ans, il est l’un des espoirs brésiliens le plus en vogue. Une petite partie de l’Europe – mais le gotha ! – est déjà aux pieds du polyvalent milieu de terrain, sous contrat avec Fluminense jusqu’en décembre 2019. Décryptage du phénomène Gerson.
Révélation lors du Sudamericano U20
L’enfant de l’État Rio de Janeiro, né le 20 mai 1997, à Beford Roxo, dans une ville moyenne de la région Sud-Est au Brésil est en pleine ascension dans sa jeune carrière. Révélé lors de la Copa Sudamericana 2015 avec les jeunes brésiliens de moins de vingt ans, Gerson est déjà surclassé dans les catégories espoirs de la Seleção. Il dispute alors l’intégralité des matches du tournoi dans lequel le Brésil se classe quatrième. Les grands clubs européens, comme à leur habitude envoient des émissaires à la recherche de nouveaux talents. Toujours friands de pépites sud-américaines, certains cadors tombent alors sous le charme de Gerson, 17 printemps à l’époque.
Un milieu d’une polyvalence rare
Gaucher de nature, Gerson est également très à l’aise avec son pied « faible ». Vivace et percutant en un contre un, doté d’une vision de jeu et d’une qualité de passe qui lui permettent bien souvent de mettre ses coéquipiers sur orbite, le jeune brésilien peut devenir la photocopie du milieu de terrain complet par excellence. Aujourd’hui, nous n’en sommes évidemment pas là, mais son potentiel mérite d’être souligné. Milieu gauche de formation, Gerson est donc capable d’occuper la totalité des postes offensifs dans l’entre-jeu, mais a également les qualités pour évoluer dans une position un peu plus reculée, ce qu’il fait actuellement à merveille avec Fluminense. Au brésil, on voit déjà en lui le « Pogba brésilien ». Cela étant, Gerson n’a pas tout à fait le même profil que l’international français. Plus percutant, le jeune brésilien est plus du genre à dérouter une défense, à dribbler un ou deux joueurs grâce à sa technique si chère aux brésiliens, avant de lâcher le ballon. Ou pas. Rapide balle au pied, le jeune « feu follet », une fois lancé, est difficile à déloger.
Que ce soit au coeur du jeu, où il peut casser une ligne entière, ou sur les deux côtés, par ses débordements ou à l’inverse ses percées vers l’axe comme tout ailier moderne qui se respecte, les dribbles et la vitesse de Gerson font souvent la différence. On l’aura compris, le jeune homme est loin d’être gêné par le ballon. Mais ce qui fait la différence chez lui, c’est bien la variété qu’il peut avoir sans son jeu. Outre la vitesse et la technique, Gerson possède d’autres points forts, sa vision de jeu et la précision de ses passes, souvent incisives. Même si il est capable de jouer dans de petits périmètres, Gerson se démarque par la qualité de ses passes longues. Des passes en profondeurs venues d’ailleurs, dosées à la perfection pour mettre ses partenaires dans les meilleures conditions, et qui peuvent parfois mettre hors d’état de nuire deux ou trois défenseurs, voire plus. Le brésilien apprécie cet exercice, et se déporte souvent dans une position plus axiale, en véritable numéro 10, ou même plus bas, pour distiller ses caviars. Son entraîneur, Cristovão Borges, qui loue sa maturité, l’utilise d’ailleurs dans une position de milieu relayeur. La qualité de ses centres est également un point important dans la large palette technique du jeune espoir. Gerson, c’est aussi 4 buts en 25 matches toutes compétitions confondues, tous inscris dans le championnat d’État carioca. Le brésilien possède une force de frappe intéressante, et tente bien souvent sa chance en dehors de la surface de réparation adverse.
Le Barça en janvier 2016 ?
Gerson a une marge de progression encore très importante, et, si le joueur doit encore s’améliorer dans le jeu sans ballon et les duels, classique chez les joueurs de son âge, les prétendants européens n’ont pas tardé à frapper à sa porte. Gerson peut également devenir plus décisif. Mais le phénomène est en marche et les cadors européens ne veulent pas laisser passer leur chance. Le président de Fluminense l’a bien compris, et a déclaré qu’il serait impossible de vendre le joueur en deçà de 10 millions d’euros. Les postulants à sa signature sont prévenus, le talent a un prix. La Juventus de Turin, et Barcelone surtout, sont les clubs les plus chauds sur le dossier. Le père et agent du joueur, Marcos Antonio da Silva, a visité en février les installations des deux derniers finalistes de Ligue des Champions. La Juventus serait prête à débourser 16 millions d’euros pour s’attacher les services du jeune brésilien, mais le Barça est en pole. Déjà d’accord avec le joueur sur les termes d’un contrat de 5 ans, le club catalan a également l’avantage d’avoir d’ores et déjà déboursé 3,6 millions d’euros pour avoir la priorité de recrutement en cas de départ de Gerson de Fluminense.
Et le club blaugrana ne compte pas s’arrêter là puisque l’affaire devrait être bouclée pour une somme avoisinant les 20 millions d’euros. Le doute se dissipe de plus en plus. La bombe lâchée par le père du joueur au journal espagnol Mundo Deportivo il y a quelques jours ne fait que confirmer la tendance. Gerson évoluera à Barcelone en janvier 2016, selon ses propres déclarations, qui mettent la Juventus et les autres écuries européennes hors course. Une chose est sûre, son nom ne vous dit peut être rien à l’heure qu’il est. Cela devrait bientôt changer. Après avoir conquis le Brésil, le jeune joueur est à l’aube d’un nouveau tournant dans sa carrière. Nul doute que vous apprendrez à apprécier Gerson Santos da Silva. La beauté du geste à la brésilienne.
