Coupe du Monde 1978: Troisième phase finale en Amsud (3ème partie)

Clasico à Rosario L’affiche entre les deux frères ennemis d’Amérique du Sud est toujours prisée par tous les amoureux du ballon rond. Et bien souvent ce clasico est toujours tendu et les arbitres ont souvent le sifflet à la bouche, et bien ce soixantième du nom n’aura pas dérogé à la règle, avec un public […]
par
sambafoot_admin
2014-06-03 15:17:00

Clasico à Rosario

L’affiche entre les deux frères ennemis d’Amérique du Sud est toujours prisée par tous les amoureux du ballon rond. Et bien souvent ce clasico est toujours tendu et les arbitres ont souvent le sifflet à la bouche, et bien ce soixantième du nom n’aura pas dérogé à la règle, avec un public chauffé à blanc qui avaient lancés des milliers de papelitos pour l’Albiceleste, avec comme invité d’honneur, Havelange le Président de la FIFA. Et dès le coup d’envoi les choses sont mises au clair de part et d’autre, beaucoup de fautes et coups sont distribués, l’arbitre hongrois de la rencontre M. Karly Palotai, qui avait remporté le titre olympique en 1964 à Tokyo, eut beaucoup de travail pour tenter de calmer les vingt-deux acteurs. Luque fût le premier à se distinguer dans le domaine de la brutalité en se ruant sur Oscar, pendant plusieurs minutes on assistait plus à une bagarre de rue qu’à une rencontre de Coupe du Monde, un spectacle affligeant proposé au Monde.

Lorsque le football reprend quelque peu ses droits, ce sont les brésiliens qui se procurent les meilleures occasions de prendre l’avantage, mais ce jour-là, Ubaldo Fillol qui n’avait jusqu’à présent pas réalisé de prestations extraordinaires, notamment face à la Pologne, était curieusement revenu à son meilleur niveau et avait sauvé par trois fois l’Argentine, deux fois face à Roberto Dinamite et surtout Gil le petit ailier de Fluminense, qui a perdu son tête à tête face au portier argentin. De son côté l’Argentine ne s’est procurée qu’une seule véritable occasion par l’intermédiaire d’Oscar Ortiz, qui reprend le ballon à une dizaine de mètres du but défendu, par Leão, mais il tire à côté. Rivellino et Zico absents pour ce clasico font cruellement défaut. Rivellino que l’on dit blessé et remplacé par Gerson le champion du monde alors commentateur pour Radio-Tupi, à vingt minutes  du coup de sifflet final, Zico fait son entrée sur la pelouse de Rosario en lieu et place de Jorge Mendonça, mais il n’apportera pas grand-chose dans le jeu et la décision finale, mais le score restera comme à la première minute inchangé, un bien triste 0 à 0. Le Brésil sort tout de même le vainqueur moral alors que Luis César Menotti, a déclaré que son équipe venait de livrer sa plus mauvaise rencontre et de plus, Ardiles a été blessé et tout se jouera avec les deux dernières rencontres entre un Brésil-Pologne et Argentine-Pérou.

La Seleção s’ouvre les portes de la finale

Pour valider son billet pour la finale, le Brésil devait s’il voulait conserver une chance de disputer la finale, se devait de l’emporter face à la Pologne qui quatre ans auparavant avait battue les Brésiliens lors du match de classement. Ce fût une rencontre spectaculaire, surtout lors de la seconde période, car ls premières quarante-cinq premières minutes avaient été assez bonnes dans l‘ensemble, le Brésil a ouvert la marque dès la 13’ minute suite à une faute polonaise, l’arbitre octroi un coup franc à la formation brésilienne à une vingtaine de mètres de la surface de réparation de Kukla. Nelinho exécute une merveille de frappe qui ne laisse aucune chance au portier polonais qui s’incline. La rencontre s’équilibre et on s’achemine vers ce score à l’avantage des sud-américains, lorsque Lato qui avait crucifié quatre auparavant le Brésil lors du match de classement, suite à un centre de Kasperczak, un cafouillage dans la défense brésilienne et Lato en embuscade égalise. C’est le second but concédé par Leão depuis le début du mondial. Un score qui restera inchangé jusqu’à la pause.

Il restait une mi-temps pour que l’une ou l’autre équipe l’emporte pour obtenir son billet pour la finale en attendant l’autre résultat entre l’Argentine et le Pérou. C’est sous une formidable ovation en faveur des Polonais que le coup d’envoi est donné. Au fil des minutes le Brésil retrouve ses sensations qui ont toujours fait sa force et à la 57’ minute, Jorge Mendonça voit sa tentative heurter le poteau, mais Roberto Dinamite qui a suivi, marque le second but des brésiliens qui à ce moment envoie la Seleção en finale. Cinq minutes plus tard le Brésil crucifie définitivement la Pologne sur l’action brésilienne de ce mondial, avec au départ un petit pont réalisé par Dirceu, la balle arrive dans les pieds de Jorge Mendonça qui tire une nouvelle fois sur le poteau, Roberto Dinamite reprend mais trouve la transversale, Dirceu lui aussi est malchanceux puisque son tir est renvoyé par le poteau et finalement Roberto Dinamite marque le troisième but.

En l’espace d’une minute on a retrouvé le Brésil, les dernières minutes auront été à l’avantage des polonais qui se seront procurés deux occasions d’égaliser par Lato et Gorgon, mais le score penchera définitivement en faveur du Brésil, qui maintenant devait attendre le résultat de l’autre rencontre pour connaître son sort.

Magouilles et arrangements pour éliminer la Seleção

Dès le début de ce mondial, tout avait été mis en œuvre par la clique sanguinaire argentine du moment pour que l’Albiceleste remporte sa Coupe du Monde, avec un tirage au sort arrangé, des expulsions de joueurs adverses bizarres, un pénalty sifflé à l’encontre de Marius Trésor sur une faute de main involontaire, mais pas aux yeux des organisateurs qui avaient bien briffés les arbitres, etc….

Il fallait donc que l’Argentine s’impose par plus de quatre buts d’écart pour valider son billet pour la finale commandée depuis la désignation de l’Argentine comme pays organisateur. Même la presse s’en prend à l’arbitre de la rencontre le français Robert Wurtz, accusé d’être pro-brésilien, qui a passé en compagnie de sa femme ses vacances à Rio et sa fille. Mais ne trouvera rien à redire sur le fait que Ramon Quiroga est été fraichement naturalisé péruvien quelques semaines avant le début du mondial alors qu’il était né argentin. Le Pérou aura finalement tenu une vingtaine de minutes avant d’offrir car il n’ ya a pas d’autres appellations le billet à l’Argentine qui s’imposera 6 à 0, si il avait fallu l’emporter par six buts d’écart l’Argentine l’aurait réalisé.

L’Albiceleste de Videla était qualifiée pour la finale de sa Coupe du monde, et le Brésil la bouche pleine d’amertume allait disputer à l’Italie la troisième place. L’ensemble de la  presse brésilienne avaient la une de leurs manchettes les gros titres suite à cette mascarade de rencontre, Vol ou encore le Pérou se laisse battre pour empêcher le Brésil de jouer la finale ou le jour de la honte du football mondial, avant que l’Allemagne et l’Autriche ne réussisse eux aussi une rencontre qui n’avait que le nom pour éliminer en 1982 l’Algérie d’une place au second tour. Edinho avait prédit : Après la victoire de la Seleção face au Pérou 3 à 0, si le Pérou joue comme cela face à l’Argentine il va en prendre huit. Et Coutinho lui déclarait : Le Pérou a perdu plus qu’un match de football, il a perdu le prestige international. Mais Marcos Calderon le sélectionneur qui avait fait l’essentiel de sa carrière au Pérou, répondait : Je crois que l’Argentine a joué contre nous son meilleur match de cette phase finale. Tout cela ne changera rien à l’histoire, le Brésil s’était fait volé sa place en finale et rien n’y personne ne pu changer cet état de fait.

Le Brésil troisième

Après sa cruelle désillusion, le Brésil  retrouvait l’Italie, la seconde fois après 1938 et 1970 sur la pelouse du stade Monumental de Buenos Aires pour ce match de classement qui franchement ne sert pas à grand-chose lorsque vous avez deux équipes qui ont manqués leurs billets pour la finale.

L’Italie était amputée de plusieurs de ses titulaires, Benetti et Tardelli suspendus, alors que Zacarelli était indisponible. Une rencontre que l’arbitre Israélien M. Klein certainement le meilleur du tournoi à beaucoup de mal à tenir. Malgré de multiples occasions pour les deux protagonistes, c’est la Squadra Azzura qui va ouvrir la marque à la 38’ minute, suite à un centre de Paolo Rossi le futur bourreau de la Seleção quatre plus tard, il délivre un superbe centre qui trouve la tête de l’ailier de la Juventus de Turin, Franco Causio étrangement seul pour ajuster Leão,  Causio suite à un cafouillage de la défense auriverde, trouvait la transversale du portier brésilien, Paolo Rossi parti à la limite du hors jeu, voyait son tir trouver lui aussi le poteau. Et c’est avec ce mince avantage que la pause fût atteinte,

De retour sur la pelouse, les Brésiliens faisaient le forcing pour revenir à hauteur des Italiens et ce fût chose faite à la 64’ minute sur une remarquable frappe de l’extérieur tirée d’une  vingtaine de mètres, trompait le grand Dino Zoff. Le Brésil dès lors prenait le match en main et allait inscrire un second but sept minutes plus tard par l’intermédiaire de Dirceu, suite à une remise de la poitrine à l’entrée de la surface de Jorge Mendonça, Dirceu reprenait de plein fouet le ballon et ajustait Zoff.

Plus rien ne sera inscrit, le Brésil malgré sa cruelle désillusion de n’avoir pu disputer la finale face aux Pays Bas, s’en tire plutôt bien avec une équipe qui n’aura pas laissé la meilleure impression. Ce fût le match d’adieu de Roberto Rivellino qui venait de jouer sa 94ème cap internationale, sa quinzième en Coupe du Monde. Tout comme Benetti du côté italien. Claudio Coutinho termine avec une troisième place qui semble avoir fait plaisir à Hélenio Nunes le Président de la CBD qui trouve qu’il a fait du bon boulot. Mais cette troisième place aura tout de même eut un goût amer dans les bouches brésiliennes qui à juste titre n’oublieront pas qu’ils avaient été à deux doigts de disputer une finale de Coupe du monde, mais Videla quelques jours plus tard pouvait arborer un large sourire après avoir remis à Passarella le trophée tant convoité par tous les joueurs du monde.

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