Coupe du Monde 1974: Le Brésil orphelin de Pelé

Quatre ans après son triomphe au Mexique, la Seleção remet en titre son titre remporté haut la main et en ayant enchanté le monde du ballon rond. Une Seleçao à la tête de laquelle Zagallo est toujours présent, mais devra composer sans bon nombre de champions du monde, Brito, Carlos Alberto Torres, Piazza, Gerson,  Tostão […]
par
sambafoot_admin
2014-05-30 14:21:00

Quatre ans après son triomphe au Mexique, la Seleção remet en titre son titre remporté haut la main et en ayant enchanté le monde du ballon rond. Une Seleçao à la tête de laquelle Zagallo est toujours présent, mais devra composer sans bon nombre de champions du monde, Brito, Carlos Alberto Torres, Piazza, Gerson,  Tostão et bien sûr Pelé, qui malgré la demande de tout un peuple, a mis à l’issue de son triomphe à Mexico un terme à sa carrière internationale. Le Brésil qui désormais devra faire sans son Roi pour tenter de remporter une quatrième couronne.

Le Brésil se cherche

Pour se préparer, le Brésil avait effectué une série de neuf  matches amicaux, ponctués par six  victoires pour trois nuls, treize buts inscrits pour deux de concédés, ce qui avait eu pour effet de rassurer tout le Brésil. Une bonne chose pour ce pays qui respire le football par tous les pores de peau où chaque défaite est vécue comme une catastrophe nationale. Pour  sa venue en Alsace au Stade de la Meinau face à la formation du Racing Strasbourg,  match disputé sous les yeux de Leonidas l’un des héros malheureux du mondial de 1938 disputé en France, le Brésil n’a pu faire mieux qu’un pénible match nul, un but partout. Le strasbourgeois Roland Wagner avait ouvert la marque en première période et il fallut attende la 64’ pour voir la Seleção revenir à hauteur des Alsaciens grâce à César, joueur du Palmeiras-SP. Léonidas qui avait déclaré à l’issue de cette partie : “Je crois toujours à la qualité et aux possibilités du football auriverde. Mais je me pose des questions sur l’efficacité de la Seleção actuelle. »

Une inquiétude qui était évidente pour tous les observateurs qui faisaient une comparaison entre le Brésil de 70 et celle qui allait disputer cette phase finale. Tout d’abord le formidable quatuor composé de Pelé, Tostão, Gerson et Carlos Alberto le capitaine, celui là même qui avait su donner à la Seleção sa structure à cette équipe, n’avait pas été remplacé. De plus, deux titulaires avaient dû renoncer à prendre part à ce mondial, blessés juste avant de s’envoler pour l’Europe, Félix  le gardien et Clodoaldo sur qui Zagallo avait placé sa confiance pour qu’il organise son équipe extrêmement jeune avec une moyenne d’âge de 24 ans, et sans ses vedettes.

Le Brésil devenait une équipe comme les autres. Malgré ces nombreuses absences, Jairzinho qui avait été l’un des artisans du succès brésiliens et Rivellino allaient devoir diriger la manœuvre en l’absence d’une ossature bien définie. En effet Zagallo avait refusé de s’appuyer sur les joueurs de Palmeiras qui pourtant venaient de remporter le titre de champion du Brésil. Pour son premier tour, le Brésil se retrouvait versé dans le groupe 2 en compagnie de la Yougoslavie, son plus sérieux adversaire de ce tour de qualification, l’Ecosse et le Zaïre qui fêtait sa première participation.

La Yougoslavie de Dragan Djazic

Pour sa première sortie tous les observateurs allaient regarder cette rencontre pour jauger cette Seleção qui avait survolée il y a quatre de cela le précédent mondial, mais beaucoup de joueurs clés n’étaient plus là, à commencer par Pelé. Une rencontre insipide sans actions capables d’enthousiasmer les foules et surtout de rassurer tout le Brésil, et ce sont mêmes les Yougoslaves qui auraient pu remporter les trois points de la victoire si la frappe de Djazic, n’avait trouvé la transversale de Leão. Une rencontre à oublier bien vite pour les deux équipes qui se devaient de montrer autre chose que ce triste spectacle.

Le Brésil se rassure

Tout comme pour sa première sortie, le Brésil retrouvait la pelouse du Waldstadion de Franckfort, face à l’Ecosse vainqueur 2 à 0 du Zaïre. Mais les premières minutes n’allaient pourtant pas laisser présager d’une rencontre enlevée et les quelques 60000 spectateurs présents avaient alors assisté à un festival de fautes, pas moins de 54 coups francs, avec un véritable miracle qu’il n’y est pas eu de blessés  graves. Cette rencontre avait plus ressemblé à une véritable bataille de rue qu’à une rencontre de Coupe du Monde. Puis la première action dangereuse fût à porter au crédit du Brésil qui par Rivellino, mais surtout Leivinha l’oncle du joueur de Liverpool, Lucas Leiva. Le joueur de l’Atletico de Madrid avait trouvé la transversale. Mais au fil des minutes le jeu redevenait de plus en plus dur avec des coups de parts et d’autres qui auraient certainement pour certains mérités de regagner les vestiaires avant l’heure.

Rivellino et Francisco Marinho ont reçu un avertissement alors que de son côté les Bremner, Haqy, Holton et surtout Jardine qui ne savait plus comment faire pour contrer Paulo César, étaient aussi avertis. Une rencontre au cours de laquelle, l’arbitre néerlandais, Arie Van Gemert, n’avait pas su se montrer à la hauteur, ce qui eut pour incidence de voir disparaître l’esprit sportif et le comportement de certains joueurs étaient arrivés à la limite du supportable. La rencontre s’est terminée sur un score nul et vierge et le Brésil obtenait par miracle son second point. Un Brésil muet après 180 minutes de jeu, et donc bien loin du festival offensif offert au Monde quatre auparavant au Mexique. Les triples champions du Monde allaient jouer leur qualification à l’issue de leur troisième et dernière rencontre face au modeste Zaïre.

Une rencontre capitale pour la Seleção

Pour son ultime rencontre et que devait impérativement remporter les Brésiliens afin de connaître une sortie de route peu glorieuse, c’est le Zaïre qui était le dernier adversaire offert à la Seleção. Des ZaÏrois dirigés par le Yougoslave Vidinic et venaient de subir une véritable déroute face à la Yougoslavie large vainqueur 9 à 0. Les 40000 spectateurs présents dans les travées du Parkstadion de Gesenlkirchen pour assister à une rencontre capitale pour la formation de Zagallo. D’autant que le Brésil pour se qualifier devait impérativement l’emporter par plus de deux buts d’écart. De son côté, le Zaïre voulait éviter un nouveau gros revers, la première n’ayant été très peu appréciée par le Maréchal Mobutu et le peuple zaïrois. Craignant le pire, Vidinic avait renforcé sa défense, ne laissant qu’un seul homme en pointe.

Le Brésil lui aussi contracté par l’enjeu, plaçait Piazza en demi supplémentaire. La rencontre débute mal pour les sud-américains qui dès la sixième minute perdent Leivinha, qui se blesse suite à un choc face au gardien zaïrois, Kazadi. Les deux équipes offrent un spectacle soporifique, sans rythme. Il faut attendre la fin du premier quart d’heure pour assister à la première action, c’est Rivelino qui d’un tir à ras de terre ouvre le score et débloque enfin le compteur but du Brésil. C’est sur ce petit avantage que la pause fût atteinte. Un score flatteur pour la formation africaine mais peu rassurante pour son adversaire, d’autant que dans les buts zaïrois, Kazadi semble être dans un bon jour, ayant repoussé avec l’aide de sa défense toutes les velléités brésiliennes. De retour des vestiaires, les choses n’ont guère évolué jusqu’à l’heure de jeu, auparavant l’arbitre avait tout simplement oublié de siffler deux penalties en faveur du Brésil.

Rivellino et Jairzinho rescapés de 1970 sont là et fort heureusement pour la formation triple championne du monde, le premier adresse une passe  à son coéquipier qui d’un tir puissant  du pied gauche ne laisse aucune chance au portier africain, le ballon a terminé sa course dans la lucarne. Dans le dernier quart d’heure, Valdomiro, grand oncle de Maicon ex-Monaco, a remplacé Leivinha oncle de Lucas Leiva (Liverpool) déclenche un centre tir qui surprend Kazadi, ce dernier laisse filer sous son ventre la balle du 3 à 0. Le Brésil sans grand panache valide son billet pour le second tour et retrouvera la RDA.

Suivant

par
sambafoot_admin
Mai 30, 2014