Coupe du Monde 1970: Le triomphe du Brésil et de Pelé

Un régal pour tous les amoureux du football et le respect de ses adversaires qui n’auront pu rivaliser avec ces Brésiliens, maitres du jeu à chaque sortie et une maitrise technique qui aura également contribué à la victoire finale du Brésil, un grand moment de l’histoire du football qui encore aujourd’hui reste inégalé. Pourtant tout […]
par
sambafoot_admin
2014-05-27 13:44:00

Un régal pour tous les amoureux du football et le respect de ses adversaires qui n’auront pu rivaliser avec ces Brésiliens, maitres du jeu à chaque sortie et une maitrise technique qui aura également contribué à la victoire finale du Brésil, un grand moment de l’histoire du football qui encore aujourd’hui reste inégalé. Pourtant tout ne fût pas rose pour ce Brésil secoué par des remous à la tête de la Seleção et des critiques de la part du peuple brésilien mais à l’approche d’une Coupe du Monde, le Brésil tout entier se mobilise pour voir sa Seleção l’emporter en cette année 1970.

Un festival annonciateur

Lors de sa phase de qualification, le Brésil a affronté, la Colombie, le Paraguay et le Venezuela. Le Brésil a effectué un véritable festival offensif, six matches pour six victoires et 23 buts inscrits contre deux  de concédés. Après un mondial 1966 où Pelé fût la cible du Bulgare Jetchev et du Portugais Morais, la commission technique a tenté de mettre en place ce qu’ils avaient pu voir pratiquer en Europe, en inculquant aux joueurs une plus grande rigueur défensive. Car le football Brésilien traversait à cette époque une grave crise, avec le renvoi du sélectionneur, le journaliste João Saldanha, entraineur du Botafogo (1957-1959) avec qui il fût sacré champion Carioca en 1957. Malgré une excellente phase de qualification, les critiques envers Saldanha pleuvaient et les résultats durant les matchs amicaux n’avaient pas du tout rassuré les Brésiliens, la Seleção avait le 3 septembre 1969 concédée une défaite au Minerão 2 à 1 face à l’Atletico Mineiro, puis à  Porto Alegre un nouveau revers  face à l’Argentine 2 à 0 avant de prendre sa revanche au Maracanã quelques jours plus tard sur le score de 2 à 1. Le 14 mars 1970 c’est un match nul 1 à 1 face à Bangu, qui avait sonné le glas pour Saldanha, pour sa dernière  rencontre dirigée à la tête de la Seleção. Et la direction de la CBD nommait Zagallo pour prendre en main la Seleção.

Zagallo nouveau sélectionneur

Après le renvoi de Saldanha il restait peu de temps à Zagallo pour former un groupe et redonner l’espoir au peuple et la sérénité à la Seleção avant de s’envoler pour le Mexique. Mais Zagallo double champion du monde en 1958 et 1962, avait reçu le concours total des joueurs, ce qui n’avait pas été le cas pour ses prédécesseurs. Zagallo mis sur pied une belle équipe avec  un leader dans chaque ligne, en défense c’est le capitaine Carlos Alberto de Santos, au milieu de terrain, Gerson de São Paulo et Pelé de Santos à son meilleur niveau. Il y avait Tostão attaquant du Cruzeiro, Rivelino et son terrible pied gauche du Corinthians-SP et Jairzinho du Botafogo-RJ, venaient compléter la liste.

Comme toujours, le stage de préparation avait débuté quatre mois avant le début de la compétition avec pas moins de sept rencontres amicales au programme, ponctuées par une défaite face à l’Argentine sous l’ère Saldanha puis quatre nuls et trois succès. Après ces rencontres amicales, les Brésiliens arrivent au Mexique un mois avant leur premier match face à la Tchécoslovaquie, pour s’habituer à l’altitude. Le tirage au sort des différents groupes s’était déroulé le 10 janvier 1970 à Mexico, et le Brésil s’était retrouvé versé dans un groupe assez relevé avec l’Angleterre le champion en titre, la Roumanie qui avait battu la Grèce, le Portugal et la Suisse. La Tchécoslovaquie, vainqueur du Danemark, de l’Eire et de la Hongrie. Le Brésil a joué l’ensemble de ses matches sur la pelouse du Jalisco de Guadalajara surnommé plus tard le “Petit Maracanã“, situé à une altitude de 1.540 mètres écrasé par un soleil de plomb.

Un premier tour impressionnant

La rencontre entre Brésiliens et Tchécoslovaques, revanche de la finale du mondial 1962 avec la victoire sans conteste de la formation auriverde 3 à 1 s’est donc déroulée sur la pelouse du stade Jalisco de Guadalajara appelé  “Le Petit Maracanã“ par les Brésiliens venus en masse, et un public qui soutenait le Brésil, venu assister à la dernière Coupe du Monde du Roi Pelé. C’était la onzième confrontation entre les deux nations avec un bilan de quatre victoires pour quatre nuls et deux défaites, la première en 1956 au Maracanã 1 à 0 puis la seconde à Bratislava en 1968 sur le score de 3 à 2, autant dire que cette rencontre ne s’annonçait pas si facile que cela et cette vérité allait se concrétiser dès la 11’ minute de jeu, lorsque l’attaquant de l’Inter Bratislava, Ladislav Petras, s’infiltrait sur la gauche de la défense brésilienne ayant prit  dans un premier temps le meilleur sur Brito, il devançait la sortie de Felix et d’une petite pichenette envoyait la balle dans le but vide.

Un but qui plongeait le Jalisco dans un silence. La réaction brésilienne ne tarda pas à venir et c’est sur coup franc que le Brésil de Pelé revenait à hauteur de son adversaire, suite à une faute de Migas sur Pelé, celui-ci feinte une frappe et laisse Rivellino exécuter une frappe du pied gauche qui trompait Ivo Viktor. Suite à cette égalisation le jeu s’est équilibré jusqu’à la pause qui se terminait sur ce score de parité. Mais le Brésil aurait pu prendre un l’avantage, lorsque Pelé tentait un geste fou ou de génie de tenter de lober du milieu de terrain Viktor, qui voyait la tentative du Roi Pelé échouer de peu, un geste incroyable que seul Pelé pouvait tenter.

Il fallut attendre l’heure de jeu pour voir le Brésil prendre enfin l’avantage, et c’est Pelé qui se chargeait de cela, suite à une belle passe de Gerson, Pelé amortit la balle de la poitrine, marque un temps d’arrêt, change de pied  pour tromper le grand Viktor. Un but incroyable dans son exécution. Les Tchèques ne s’avouaient pourtant pas battus pour autant réalisant de belles actions, et manquaient de prendre l’avantage par Frantisek Vesely, qui voyait sa tentative passer de peu au-dessus du but brésilien. Mais c’est le Brésil qui allait enfoncer le clou un peu plus par Jairzinho à la 61’, sur une nouvelle ouverture du métronome Gerson, ce dernier avait trouvé le poteau du gardien adverse quelques minutes plus tôt , servait donc Jairzinho sans doute hors-jeu, l’attaquant du Botafogo, réussissait “le coup du sombrero“ sur Viktor et marquait dans le but vide.

Le Brésil se dirigeait vers une victoire sans conteste et ponctuée par un quatrième but inscrit à la 83’ minute par encore une fois ce diable de Jairzinho, qui après avoir réalisé un slalom dans la défense Tchécoslovaque, adressait une frappe rasante qui se logeait dans le coin du petit filet de Viktor. Un but extraordinaire inscrit par l’une des plus grandes icones du football brésilien et mondial. Le Brésil remportait donc sa première rencontre et avait surtout impressionné ses adversaires, à commencer par l’Angleterre championne du Monde en titre et qui allait être le prochain adversaire de la formation de Zagallo.

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