Coupe du Monde 1950: Tout un pays sous le choc (1ère partie)

Après le conflit mondial, petit à petit les choses reprennent leur cours et le football n’est pas en reste. Lors du congrès de la FIFA, le 25 juillet 1946 à Luxembourg, la décision de confier au Brésil  l’organisation de la quatrième Coupe du Monde est actée. Une organisation qui vient récompenser la bonne tenue de […]
par
sambafoot_admin
2014-04-09 13:52:00

Après le conflit mondial, petit à petit les choses reprennent leur cours et le football n’est pas en reste. Lors du congrès de la FIFA, le 25 juillet 1946 à Luxembourg, la décision de confier au Brésil  l’organisation de la quatrième Coupe du Monde est actée. Une organisation qui vient récompenser la bonne tenue de la Seleção en 1938 et l’extraordinaire popularité du football en Amérique du Sud. Mais un an plus tard, le Brésil fait savoir que la Coupe du Monde ne se déroulera que si le système de poules éliminatoires puis d’un tour final à quatre est retenu.

Cette demande ne fait pas que des heureux, si du côté brésilien on se frotte les mains en vue de rentrées de recettes supplémentaires, Henry Delaunay président de la Fédération Française de Football, abandonne ses fonctions au sein du Comité d’organisation de l’épreuve alors que les Brésiliens sont soutenus par Jules Rimet en personne. Et c’est cette option qui est finalement validée.

A cette annonce finale, le Brésil laisse éclater son immense joie, de Belo Horizonte à Curitiba, de Porto Alegre à Recife,  São Paulo et Rio, les villes hôtes de ce mondial d’après-guerre, avec une palme spéciale pour Rio, pour qui la Préfecture a ordonné la construction d’une enceinte gigantesque à la mesure du pays  et de l’engouement du peuple Brésilien pour le football. C’est ainsi que le 2 août 1948 fût donné le premier coup de pioche du Maracanã. La construction est financée par la municipalité de Rio qui n’a rien trouvé de mieux que de céder 30000 places à des souscripteurs et de réserver toutes les places assises aux autorités municipales et à leurs clients et amis. Une décision prise à l’insu de la CBD.

La construction du Maracanã prend beaucoup de retard, à tel point qu’il ne sera livré que le 24 juin 1950, date du début de la compétition. Un vent de panique s’empare des organisateurs à tel point qu’Ottorino Barassi, Président de la Fédération Italienne qui avait organisé l’édition de 1934 arrive à Rio pour prendre l’affaire en mains, une intervention qui a permis à cette Coupe du monde de se dérouler aux dates fixées. Pour la rencontre inaugurale le 16 juin 1950, un match a opposé une sélection Pauliste à son homologue Carioca, les Paulistes se sont imposés 3 à 1 avec le premier but inscrit par Didi l’inventeur du tir de la“ Feuille Morte“. La Seleção s’est produit pour la première fois le 24 juin 1950, lors de la victoire 4 à 0 face au Mexique, Ademir Menezes fût le premier buteur de l’histoire et ce devant plus de 81000 spectateurs.

Pour cette fête du football, 33 pays étaient engagés, mais dix d’entre eux vont déclarer forfait. L’Argentine en conflit avec la CBD, l’Autriche, l’Ecosse et la Belgique sont les nations les plus intéressantes qui ne viendront pas. La CBD a confié la tache de remporter à la maison le premier titre mondial à Flavio Costa, une Seleção qui un an auparavant a remporté à domicile la Copa America son troisième titre continental après les éditions de 1919 et 1922, toutes deux également jouées à domicile, ce qui dans les têtes brésiliennes a conforté un succès final au soir du 16 juillet 1950.

Un début en fanfare

Pour ses premiers pas dans sa Coupe du monde, le Brésil a affronté devant 81.649 spectateurs la Tri mexicaine. Une rencontre remportée 4 à 0. Ademir Menezes du Vasco da Gama-RJ, fût le premier buteur de ce premier succès et a ouvert la marque à la 30’ minute face au légendaire gardien Antonio Carbajal, qui dispute la première de ses cinq Coupes du monde (1950-1966). Il a d’ailleurs réussit un doublé durant cette partie, Jair Rosa Pinto et Baltazar ont été les autres buteurs.

Le Brésil frissonne

Pour sa seconde apparition au Morumbi de São Paulo, la Seleção affronte la Suisse, battue 3 à 0 par la Yougoslavie, inutile de dire que les pronostics pour un succès facile face à la Nati étaient dans toutes les têtes brésiliennes. Avec une ouverture du score dès la 3’ minute par Alfredo Ramos, joueur du Vasco da Gama-RJ, mais le Brésil se fait surprendre par une égalisation signé Jackie Fatton à la 17’ minute. Après cette égalisation la Seleção reprend l’avantage à la 32’ minute par l’intermédiaire de Baltazar joueur des Corinthians de São Paulo, et c’est avec cet avantage d’un but que la pause est atteinte. De retour sur la pelouse, le public pousse de la voix sa Seleção pour que les joueurs de Flavio Costa marquent un troisième but qui soulagerait tout le pays  mais bien au contraire ce sont les Suisses qui trouvent une nouvelle fois l’ouverture pour battre Barbosa, et toujours par Fatton à la 88’ minute. Le Brésil rejoint donc à deux minutes du coup de sifflet final, fait passer dans le dos de millions de Brésiliens un frisson. La Seleçao devra faire mieux face à la Yougoslavie trois jours plus tard à Porto Alegre pour se hisser au tour final et rassurer tout un peuple.

Le Brésil se rassure

C’est au Maracanã envahi par près de 142.000 spectateurs que la Seleção va affronter pour sa dernière sortie éliminatoire, la Yougoslavie. Une rencontre disputée la peur au ventre car en cas de défaite c’est l’élimination directe avec toutes les conséquences qui en découlent. Mais pour ce match couperet, les hommes de Flavio Costa n’ont pas tremblé face à la formation qui avait balayée le Mexique 4 à 1. C’est  Ademir dès la 4’ minute qui mettait sur de bons rails la Seleção, score qui n’allait pas changer jusqu’à la pause. Les 142.000 spectateurs ont dû attendre la 69’ minute pour voir Zizinho inscrire le second but brésilien et délivrer tout le Brésil, validant son billet pour le tour final et sa marche triomphale vers le titre.