Il est des sports où le poids des habitudes fait loi. Quand les All Blacks imposent le respect sur le planète rugby, les Kenyans dominent les courses de demi-fond, et le Brésil dompte le monde du ballon rond.
Preuve en a (encore) été faite cette nuit avec le cinquième titre mondial du Brésil dans la catégorie U20 (victoire 3-2 face au Portugal). À la manière de leurs aînés, les jeunes auriverde ont inscrit une cinquième ligne à leur palmarès mondial après les titres obtenus en 1983, 1985, 1993 et 2003.
Une domination sans partage
Et la performance réalisée cette nuit, au Nemesio Camacho-El Campin de Bogota, est le couronnement d’un mois de compétition largement dominé par le Brésil. Meilleure attaque (18 buts marqués), meilleur buteur ex-aequo (Henrique, 5 buts) et des Auriverde invaincus en sept matches (cinq victoires et deux nuls).
C’est donc forts de ces statistiques que les hommes de Ney Franco entraient sur le terrain. Bien décidés à faire plier leurs adversaires du soir, symbolisés par un jeux plutôt fermé et incompréhensible par rapport au football champagne privilégié par les Lusitaniens. Avec seulement cinq buts marqués et une cage restée inviolée, les Portugais ont tourné le dos à leurs fondamentaux. Mais une finale étant faite pour être gagnée, le jeu devait être privilégié.
20 ans après…
Mais les Auriverde avaient surtout une revanche à prendre dans cette finale. Il y a vingt ans (30 juin 1991),alors que la plupart des joueurs présents hier soir poussaient leurs premiers cris, la bande à Roberto Carlos cédaient devant ces mêmes portugais (0-0 et 4t.à.b à 2) face à Figo, Rui Costa et consors. Ultramotivés et biens décidés à dompter la planète foot une nouvelle fois, les partenaires de Bruno Uvini prenaient le commandement des opérations dès la cinquième minute sur un coup-franc direct (certains attribuent le but à Sergiò Oliveira contre son camp) d’Oscar (milieu de l’Internacional).
Une entrée en matière rapide qui permettait aux Auriverde de prendre confiance, mais qui mettait surtout fin à une invincibilité de 619 minutes de Mika. Le record du monde co-détenu par Claudio Taffarel et Ronaldo. Les portiers brésiliens des campagnes 1985 et 1987 avaient gardé leurs cages inviolées pendant 634 minutes.
Mais la réaction portugaise n’allait pas se faire attendre. Alex, en renard des surfaces, héritait d’un ballon aux six mètres (9′).
Oscar, au bout du suspense
C’est en seconde période ensuite que les choses allaient s’accélerer. Croyant faire le plus dur, les Portugais prenaient l’avantage grâce à Nelson Oliveira, déboradant Juan avec une très grande facilité, avant de tromper un Gabriel très peméable (59′).
Mais il était écrit que les brésiliens ne passeraient pas l’été 2011 sans titres. Et après les échecs conjugués des A lors de la Copa América argentine, des féminines lors du Mondial en Allemagne et des U17 dans le Mondial méxicain, les U20 constituaient le dernier espoirs de ramener un trophée cette année. Une mission qu’a intégrée Oscar en égalisant en buteur opportuniste suite au travail fabuleux de Dudu (78′).
Et pour rajouter un peu de suspense à un scénario bien ficelé, c’est la prolongation qui allait décider du sort de la rencontre. Et une nouvelle fois, un homme se mit en évidence : Oscar, qui d’un centre-tir chanceux, trompa Mika une troisième fois dans la soirée (111′).
Avec cette victoire, les hommes de Ney Franco ont rétabli une certaine vérité. À trois ans du Mondial A celui-ci, les jeunes pousses sont déjà prêts à goûter à nouveau à l’ivresse de la victoire. Décidément quels que soient les âges et les générations, le Brésil est vraiment le roi de la planète foot !
Les images du match :
La feuille de match :
BRESIL 3 – 2 PORTUGAL
Buts :
BRESIL:
Oscar, 4′, 77′ et 110′.
PORTUGAL:
Alex, 8′, et Nelson Oliveira, 58′
BRESIL: Gabriel; Danilo, Bruno Uvini, Juan et Gabriel Silva (Allan); Fernando, Casemiro, Philippe Coutinho (Dudu) et Oscar; Willian José (Guilherme Negueba) et Henrique.
PORTUGAL: Mika; Cedric (Julio Alves), Nuno Reis, Roderick, et Mario Rui; Pelé, Sergio Oliveira, Danilo et Alex (Caetano); Saná (Ricardo Dias) et Nelson Oliveira.
