La Seleção ne danse plus la samba

La culture européenne, observée depuis deux décennies sur le jeu de la Seleção, n’est pas sans lien avec les nombreuses formations des entraîneurs brésiliens sur le Vieux Continent. Mais une remise en cause du modèle européen « porté sur la défensive », semble avoir eu lieu après la débâcle de l’identité de jeu cher à Dunga, qui […]
par
sambafoot_admin
2011-05-19 15:48:00

La culture européenne, observée depuis deux décennies sur le jeu de la Seleção, n’est pas sans lien avec les nombreuses formations des entraîneurs brésiliens sur le Vieux Continent. Mais une remise en cause du modèle européen « porté sur la défensive », semble avoir eu lieu après la débâcle de l’identité de jeu cher à Dunga, qui contraste avec la réussite de l’Espagne, du Barça, voir de l’Allemagne. Même l’Argentine, qui a pris un sévère un 4-0 en quart de finale, alors que les Brésiliens subissaient une défaite regrettable contre les Pays-Bas, a eu la défaite moins amère.

 


 

Menezes et le « joga bonito »


 

A l’aune d’une Coupe du Monde à la maison et alors qu’il est courant d’entendre que le « joga bonito » ne se trouve plus en regardant la Seleção mais l’Espagne, Mano Menezes a été nommé, en août dernier, afin de retrouver un esprit offensif, cher à tous les Brésiliens. C’est d’ailleurs le message que l’ancien entraîneur des Corinthians a cherché à faire passer à l’occasion de ses premiers matches. Difficile, aujourd’hui, de tirer quelconque conclusion puisque le sélectionneur a rarement pu compter sur l’ensemble de ses éléments offensifs avec les absences répétées de Ganso, Pato ou Neymar. Au vu du match au Stade de France en février dernier, on peut seulement observer une tactique prudente contre les grandes nations. Une tactique toujours à l’européenne.


Dans le secteur défensif, les Brésiliens ont mûri grâce notamment au Lucio and cie, qui ont bénéficié, dans les meilleurs clubs d’Europe, d’une formation des plus abouties. Aujourd’hui, la Seleção n’a rien à envier aux rugueuses défenses italiennes ou hollandaises. Les défenseurs brésiliens jouent tous dans les plus grands clubs (Maicon, David Luiz, Daniel Alves, Lucio…). Mais quid des travailleurs de l’ombre ? La Seleção pêche dans l’organisation de son jeu. Pas de trace d’un Xavi ou Iniesta à la baguette. Du moins pas encore. Devant, le talent ne manque pas mais il doit encore faire ses preuves.


Le constat n’est pas alarmant. Loin de là. Le Brésil, même sous influence européenne, reste encore une nation redoutée. L’avenir de la Seleção dépend maintenant des Neymar, Ganso, Pato, Douglas Costa, Lucas ou encore Hernanes. Ils ne seront certainement pas alignés tous ensemble, mais la présence de quelques uns suffira à rester attentif à la performance de cette Seleção des temps modernes.

 

Marc Frémont (avec Nicolas Boffo)

Précédent

par
sambafoot_admin
Mai 19, 2011

Suivant