Un titre qui lui va si bien

Un titre qui lui va si bien Ainsi c’est Kaká l’heureux élu, le meilleur Brésilien à manier la balle de ce côté ci de l’Atlantique, en Europe. Cette année, c’est lui qui a été choisi, sortant en tête de deux des trois collèges d’électeurs mis en place pour ce premier Samba d’Or. Grands électeurs et […]
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sambafoot_admin
2008-12-31 03:00:00

Un titre qui lui va si bien

Ainsi c’est Kaká l’heureux élu, le meilleur Brésilien à manier la balle de ce côté ci de l’Atlantique, en Europe. Cette année, c’est lui qui a été choisi, sortant en tête de deux des trois collèges d’électeurs mis en place pour ce premier Samba d’Or. Grands électeurs et membres de l’association derrière ce site n’ont eu que ce nom à la bouche, les Internautes ont aussi suivi ces deux syllabes qui font la gloire du football auriverde depuis que le garçon s’est décidé à migrer sur le Vieux-Continent, avec le maillot rossonero du Milan AC sur le dos.

Du Pelé dans Kaká

[photo=minkaka3.jpg id=251 align=right]Quoi de plus naturel en effet ? Cette élection apparaît comme une évidence à le voir jouer. S’il a connu un début d’année compliqué par une blessure au genou, il la termine avec des coups d’éclats, des actions à faire vibrer notre petit cœur d’amoureux du ballon d’or. Ce Kaká, c’est un autre monde, c’est un monde à lui tout seul, un être à part qui semble évoluer tout seul sur un terrain, capable de transpercer n’importe quelle défense, de se trouver des ouvertures face aux plus durs verrous, de passer par-dessus, par en dessous, sur les côtés…

Kaká, c’est le Pelé des temps modernes. La comparaison peut apparaître pompeuse, elle a été maintes fois utilisée, jusqu’à en devenir galvaudée, percée, usée. Avec Ricardo Izecson dos Santos Leite – son petit frère a trouvé plus simple de l’appeler Caca… devenu ensuite Kaká -, ce n’est en rien usurpé. De Pelé il n’y en aura jamais d’autre, il est unique, il demeure à jamais la référence ultime, malgré tout ce Kaká offre de troublantes similitudes, adaptées avec son temps, dans un jeu qui a pris un sacré coup d’accélérateur, un rythme surmultiplié.

Un Brésilien de pure souche

Les images de Pelé montrent un Edson Arantes do Nascimento traversant le terrain de part en part, se jouant des défenses telles des quilles spectatrices. Parfois, il glisse une passe au millimètre, loge un ballon au cordeau, balade l’un ou l’autre dribble sorti des cieux. Et son cadet ? Tout pareil. Qu’on se rappelle ce but face à l’Argentine en match amical et cette chevauchée de soixante-dix mètres à défier balle au pied toute une défense soudain inutile, qu’on se repasse ses contrôles orientés, ses buts après courses tout en dribbles…

L’un comme l’autre ont cette rare faculté à pouvoir se sortir seul de toute situation compliquée. D’ailleurs, à les regarder faire, rien ne semble difficile. Cela paraît tout simple, enfantin, le football redevient un jeu et cesse d’être une discipline. En cela les deux sont bien des Brésiliens de pure souche : ils ne font pas du foot, ils y jouent, ils s’y amusent, ils nous en jettent plein la gueule et nous la laissent langue pendue. Kaká est un roi du petit pont, un as du dribble en mouvement, un prince du dribble arrêté. Il est alors seul dans son monde.

Il peut occuper chaque poste

[photo=minkaka2.jpg id=251 align=left]A 26 ans, Ricardo – on l’appelle aussi Ricky – n’a pas de défaut. Sa vision du jeu en fait un créateur, son nez pour les filets un buteur, son toucher de cuir un génie. C’est bien simple, il peut occuper chaque poste, il en couvre d’ailleurs souvent plusieurs en cours de match. On le voit participer au jeu en défense, sauter à pieds joints dans des remontées de balle à vive allure, offrir des passes décisives qu’il est le seul à sentir et à imaginer, face au but se débrouiller seul dans des situations inextricables et en sortir vainqueur.

Sprinteur il est un ailier qu’on n’arrête pas autrement que par un tacle assassin, agile il sait s’ouvrir le chemin du paradis, aussi adroit du pied droit que du gauche, habile de la tête, de la poitrine, ses ailes de pigeon se croquent avec gourmandise, en plein tournage d’un clip publicitaire on l’admire aussi en train de jongler avec deux ballons en même temps. Il est né technicien, c’est en lui, inné, il n’est pas né au Brésil par hasard. Surtout, il ne fait rien pour rien. Pas d’amuse-gueule dans ses gestes, ni de grigri. Chez lui tout est utile, rien n’est à jeter.

Un athlète parfait

S’il fait partie des Athlètes de Dieu, Kaká est avant tout un athlète. Ses qualités physiques sont étonnantes. Il file avec style, le buste droit, les pattes bien en ligne, avec une cadence élevée, il fait passer ses gardes du corps pour des pantins désarticulés. Ce gars-là, il a la classe, on le verrait avec plaisir au départ d’un 100m. Sa taille (1,84m) lui accorde une détente respectable, sa force de frappe lui permet de tenter des tirs de loin. En mouvement du début à la fin du match, il ne perd pas une miette de son rayonnement dans le jeu. Il est inusable.

En cela il a su se fondre dans le jeu européen, tout en gardant une finesse toute brésilienne. C’est le joueur de football parfait. Il sait faire courir le ballon et filer aussi vite que lui, il sait donner de la puissance quand il cogne dedans tout en le travaillant avec virtuosité. Il ne rechigne pas aux basses besognes sur le terrain et s’offre des séances d’index levés quand il plante un but. Généreux dans l’effort, heureux de marquer, il sait jouer le bon copain en se sacrifiant pour l’équipe. Son jeu à lui est un football total avec toute l’élégance d’un Cruijff.

Amalgame de styles

[photo=minkaka1.jpg id=251 align=right]Qu’il ouvre l’histoire du Samba d’or est un honneur. Déjà sacré un peu partout, par le journal espagnol El Pais, le Ballon d’or de France-Football, la Bola de Ouro de Placar, par la FIFA, la FIFPRO. Elu meilleur joueur du Brésil, d’Italie, plus grand espoir, plus bel étranger, la plus belle bête au monde… il ne lui manquait que ce titre de meilleur Brésilien d’Europe, un qualificatif qui lui va si bien tant il y a du Brésil et de l’Europe en lui. Il pourrait être ambassadeur des deux continents tant il est l’amalgame des deux styles.

Que ce joueur fasse une telle unanimité n’est pas un hasard. Au-delà de ses qualités de joueur, l’homme est irréprochable. En lui il n’y a pas ce qui agace ici en Europe, à savoir ce côté imprévisible du Brésilien roi de la fête, noyant parfois un réel amour du football sur la plage et auprès des belles minettes. C’est un garçon sérieux, appliqué, respectueux, fidèle, un ange au visage d’enfant. Ses valeurs religieuses sont aussi solides qu’un roc, sa ligne de conduite ne connaît pas de dévers. Joueur parfait, époux aimant, papa idéal… mais c’est un dieu !

Les résultats du Samba d"Or 2008:

1. Kaká (Milan AC) – 25,03%

2. Robinho (Manchester City) – 14,34%

3. Luis Fabiano (FC Séville) – 13,65%

Cliquer pour voir le classement complet

[photo=minsambador.jpg id=251 align=left]

Le Samba d"Or a été adopté par Gérard Brand, un fameux mosaïste d"Obernai, en Alsace. Séduit d"emblée par le symbole du trophée, l"artiste a voulu mettre en valeur l"amitié entre le Brésil et l"Europe – d"où ces deux mains qui se font face – à travers ce titre de meilleur Brésilien d"Europe. Le terme “samba d"or" a également beaucoup plu à l"homme de l"art qui a voulu un ballon revêtu d"or. Cette oeuvre est une pièce unique, elle sera remise au cours du mois de janvier à Kaká, à Milan.

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