Impressionnant. C’est sur cet adjectif que nous avons conclu la merveilleuse visite des installations du São Paulo FC lors de notre séjour dans la métropole brésilienne. De magnifiques pelouses d’entraînement, une piscine pour la détente, une salle de presse haute gamme, tout cela encadré par un système de sécurité qui frise souvent le ridicule. Bref, on se serait cru en Europe. La modernité des infrastructures d’un des clubs les plus titrés au monde nous ferait presque oublier que son histoire à débuter il y a plus de 70 ans. Voir même cent….
En effet la première monture du club est crée au début du 20 siècle sous le nom de Paulistano. Ce petit club amateur mais performant perdurera durant 30 années avant que son nom change et devienne São Paulo de Floresta. Cette magnifique équipe emmenée par des joueurs qui ont marqué l’histoire du football auriverde comme Arthur Friedenreich, Araken ou Waldemar de Brito remporte le premier championnat pauliste de l’histoire du club en 1933. La Floresta aura l’honneur de disputer cette même année le premier match de football professionnel contre le FC Santos, avec une large victoire 5-1 au final.
La suite sera moins rose. En 1935, le club change une nouvelle fois de nom et devient le Clube Atlético de São Paulo le 4 juin avant de se transformer le 16 décembre de la même année en São Paulo Futebol Clube. Rassurez-vous, le nom n’a pas changé depuis 😉
Beaucoup d’agitation donc pour pas grande chose. Le São Paulo FC éprouve les pires difficultés à retrouver son niveau, marqué par une importante crise financière et le départ de ses meilleurs joueurs. Il faudra attendre 8 ans et l’année 1943 pour que le club brille à nouveau et remporte son premier championnat de l’état de São Paulo.
Au total, le club du stade Morumbi a gagné plus de 20 titres de champion pauliste et de 3 titres de champion brésilien.
La conquête mondiale débutera sous l’aire Telê Santana. L’entraîneur de la Seleção de 1982 et1986 a une étiquette de bon perdant quand il débarque au Morumbi en 1990. Il forge rapidement une équipe homogène et très compétitive avec des joueurs comme Raï, Pahlinha ou Zetti.
Les résultats du « Mestre Santana » sont rapidement prometteurs. En 1991, São Paulo réalise le doublé championnat pauliste-championnat brésilien avec à la clé une qualification pour la fameuse Copa Libertadores. Le parcours du club « Tricolor » sera sans embûche avec une finale décisive disputée contre les argentins du Newell’s Old Boys. Match nul sur les deux matches 1-1 mais c’est les hommes de Santana qui s’en sortiront aux tirs aux buts.
Après le Brésil puis l’Amérique du Sud, place au Japon et au Mondial des clubs, la célèbre Toyota Cup que le São Paulo FC dispute en décembre 92 contre le grand Barça de Johann Cruyff. Les hommes de Telê Santana ressortent vainqueur 2-1 de cette splendide confrontation avec pour homme du match Rai, auteur des deux buts de la victoire.
Les Paulistes récidivent en 1993, après avoir battu les chiliens de l’Universidade Catolica en finale de la Libertadores, cette fois-ci face au Milan AC de Fabio Capello. Un match fou qui se terminera sur une victoire de São Paulo 3-2, avec un but inscrit dans les derniers instants du match par l’attaquant Müller, champion du monde un an plus tard avec le Brésil aux Etats-Unis.
Le maestro Telê Santana quittera le club en 1995 suite à des problèmes de santé qui l’empêcheront de continuer son métier d’entraîneur. Par la suite, rien ne sera plus pareil. Certes, quelques titres comme la Supercoupe Conmebol de 96 et le championnat pauliste 1998 viendront limiter la crise au sein du club. Un club qui continuera néanmoins à produire puis exporter des joueurs de grands talents comme l’attaquant Dodô, le latéral Fabio Aurélio, l’ailier Denilson ou le meneur de jeu Juninho Paulista.
En 2000, le retour de l’enfant prodige Rai donnera aux supporters Tricolores un nouveau titre de champion pauliste. Puis en 2005, l’ancien coach du Benfica Lisbonne Paulo Autuori a réussi à mener son équipe jusqu’au titre de la Copa Libertadores en battant les compatriotes de l’Atlético Paranaense lors d’une finale historique. Un nouveau cycle victorieux qui pourrait bien se concrétiser en décembre prochain lors du Mondial des Clubs au Japon.
