Avant Brésil – Chili: les clefs du match

Quelques clefs du match Une sortie de route, dès les 8es de finale, ferait franchement mauvais genre. Surtout à l’occasion d’une Coupe du monde maison. C’est déjà arrivé, pourtant, en 1990 en Italie (0-1), face à l’Argentine. Depuis 1930, pareil accident ne s’est jamais produit avec le Mondial sur le continent américain. Bon, face au […]
par
sambafoot_admin
2014-06-28 12:22:00

Quelques clefs du match

Une sortie de route, dès les 8es de finale, ferait franchement mauvais genre. Surtout à l’occasion d’une Coupe du monde maison. C’est déjà arrivé, pourtant, en 1990 en Italie (0-1), face à l’Argentine. Depuis 1930, pareil accident ne s’est jamais produit avec le Mondial sur le continent américain.

Bon, face au voisin du Chili, pareille localisation ne devrait pas peser. Mais quand même, l’échec serait majeur, genre cataclysme. Jusqu’ici, la Seleçao s’est retrouvée deux fois devoir affronter le Onze chilien au même stade de la compétition. En 1998 (4-1, un 27 juin) et en 2010 (3-0, un 28 juin), cela s’était bien terminé.

Ce troisième rendez-vous, à une date anniversaire, donc, s’annonce pourtant plus compliqué. Ce Chili-là est fort, très fort. N’a-t-il pas sorti l’Espagne (2-0) au premier tour ? N’a-t-il pas fait forte impression et proposé un jeu d’une intensité folle ? Cette sélection a un collectif, des individualités, des armes pour battre le Brésil.

 

Luiz Felipe Scolari le sait très bien. Avant même ce Mondial, quand il était interrogé sur l’adversaire qu’il préférait pour ces 8es de finale, entre l’Espagne ou les Pays-bas, les deux favoris du groupe en opposition, il rappellait sans cesse la présence du Chili, à ne pas négliger, à prendre au sérieux, à se méfier.

Le maître ne s’était donc pas trompé. Saura-t-il construire un Onze pour passer l’obstacle ? Pas sûr tant ces Chiliens offrent des chausse-trapes pour son équipe. Avec un 3-5-2 qui rappelle celui du Mexique, lequel avait poussé les Auriverde au nul (0-0) à la deuxième rencontre de poule.

Il y a des similitudes entre les deux formations. Les deux affichent la même hargne dans leur approche du match, une combativité incessante et une philosophie de jeu qui ne permet pas à l’adversaire de respirer. C’est ainsi que l’Espagne est tombée, privée de ballons, asphyxiée, à bout de souffle et de solutions. Ce qui est un comble face au champion du monde de la passe.

Face au Chili, on subit un pressing constant, avec un bloc collectif qui fonctionne telle une éponge et aspire l’attaque adverse en tenaille. Avec Neymar pour cible privilégiée. Un Neymar qui, face au Mexique qui pratique une tactique similaire, avait eu bien du mal à peser sur le match, à le faire pencher du bon côté.

La différence entre les Verts et les Rouges (l’autre Roja), c’est une plus belle limpidité du jeu, une fluidité dans l’organisation, une meilleure propension dans le relance avec cette capacité qu’ont les Mexicains à passer plus vite de la phase récupération à celle du contre assassin. Par contre, dès lors que cette équipe a percé le premier rideau (défensif), elle peut faire très mal.

Ce Chili semble plus construit pour défense, se lancer tête baissée dans les duels, quitte à briser quelques pattes au passage. Cela mouille le maillot et cela sait rester en éveil pendant les quatre vingt-dix minutes. Avec deux francs-tireurs, Alexis Sanchez (Barça) et Arturo Vidal (Juve) à qui l’on permet de s’exprimer en solitaires, jouer les individualistes quand tous les autres sont confinés à une stricte discipline d’étouffement de l’adversaire.

Cette Roja n’est pourtant pas parfaite, et c’est heureux. Les failles existent, à la Seleçao de s’y engouffrer. Déjà, avec un bloc arrière qui coulisse parfaitement, il y a forcément des angles morts. Ecarter les lignes sur toute la largeur du terrain sera une clef pour percer la muraille agressive chilienne.

Un Oscar qui sème la panique à gauche va créer des espaces de l’autre côté à droite. Et si Hulk se montre cette fois capable de rattraper une balle sans la gâcher, il y aura des occasions de filer droit au but. Les trois centraux ne semblent pas infaillibles non plus.

 

Face à tout ça, que peut espérer le Brésil ? Rien s’il ne réhausse pas singulièrement son niveau de jeu. Mais comment imaginer qu’il ne le fera pas ? Ou alors on pourra le ranger au rayon des plus grandes déceptions dans l’histoire brésilienne de la Coupe du monde.

Avec Fernandinho qu’on annonce titulaire au milieu, et Luiz Gustavo pour faire la paire, le Onze présentera une meilleure assise. De quoi soulager le duo Thiago Silva – David Luiz d’une surdose de pression. De quoi offrir une meilleure rampe de lancements au magicien de service, Neymar.

L’autre bonne nouvelle pourrait venir de la présence, dès l’entame, de Maicon. Même s’il se pourrait que le Romain serve seulement à réveiller l’orgeuil d’un Dani Alves débordé de partout depuis le 12 juillet. Le Barcelonais aura à corriger ses errements défensifs, qui ne sont plus compensés par une activité tranchante devant. Ce côté-ci penche d’ailleurs avec Hulk à l’aile brouillonne.

Cette Seleçao devra se souvenir de ce qui a marché pour elle, il y a un an en Coupe des confédérations, et pas seulement pendant un quart d’heure par ci par là. Que ces Auriverde se souviennent qu’ils savent mettre du rythme, endiabler une rencontre, dérouter l’adversaire autrement qu’en envoyant le seul Neymar seul au casse-pipe.

D’autant que le Chili ne demande qu’à le faire craquer, quitte à le pousser à la faute, lui qui traîne déjà un carton jaune (qui aurait pu lui valoir un rouge direct), depuis le premier match face à la Croatie (3-1). Encore un et c’est la suspension pour le math suivant. Sur cette 20e édition, le compteur ne sera remis à zéro qu’à l’issue des quarts de finale. Tout en souhaitant, déjà, qu’il y ait un quart de finale pour cette Seleçao.

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