Copa São Paulo: Les futurs espoirs du Brésil à l’oeuvre

La 44e édition de la Copa São Paulo Juniors a débuté le 4 janvier 2013. C’est l’un des plus grands tournois de jeunes du monde. La compétition mettra à l’honneur 100 clubs répartis dans 25 groupes. Des équipes mondialement connues, telles que le Corinthians ou Flamengo,sont présentes avec des formations que peu de gens connaissent […]
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sambafoot_admin
2013-01-09 11:51:00
La 44e édition de la Copa São Paulo Juniors a débuté le 4 janvier 2013. C’est l’un des plus grands tournois de jeunes du monde. La compétition mettra à l’honneur 100 clubs répartis dans 25 groupes. Des équipes mondialement connues, telles que le Corinthians ou Flamengo,sont présentes avec des formations que peu de gens connaissent au-delà des frontières du Brésil. Compte tenu de la taille et de la diversité de ce pays, au niveau géographique et démographique, personne ne devrait être surpris d’apprendre que des changements se produisent régulièrement. Le tournoi de cette année ne devrait pas déroger à la règle.
 
Les joueurs éligibles pour le tounoi 2013 sont ceux nés entre 1993 et 1997. Cette année, ce sera une épreuve réservée aux U19 (la Fédération de São Paulo utilise 2012 conne année de référence pour ce tournoi) plutôt qu’une compétition de U18 comme c’était le cas les années précédentes. Ce changement est susceptible de rendre le tournoi encore plus imprévisible puisque beacoup de joueurs d’élite nés en 1993 auront déjà joué au plus haut niveau et les clubs devront décider si ces joueurs y participeront ou non. Ce qui est sûr c’est que les choix peuvent varier.

Identifier les favoris de ce tournoi est particulièrement difficile, mais la plupart des observateurs citent les équipes représentant les 15 plus grands clubs du Brésil. Pourtant, l’histoire de la compétition nous enseigne que les vainqueurs ne font pas toujours partie de ce groupe de cadors. En fait, huit des 20 derniers lauréats ne figurent pas parmi les membres actuels du Top 20 de la Fédération brésilienne.

Le fait que certains des meilleurs clubs formateurs du Brésil n’aientt pas encore gagné montre combien il est compliqué de remporter ce tournoi. Santos (1984), Cruzeiro (2007) et Vasco da Gama (1992) ont seulement gagné ce trophée une seule fois tandis que Gremio-RS et Botafogo-RJ n’ont toujours pas réussi.

Chaque année, le vainqueur doit allier talent, profondeur de banc et chance. Pour gagner le tournoi, l’équipe doit jouer huit matchs en trois semaines et les cinq dernières rencontres sont à élimination directe. Elle doit disputer trois matchs de poule avant d’arriver en seizièmes de finale et sa phase couperet qui ne pardonne pas le moindre faux pas. La moitié de ces trente-deux formations est potentiellement capable de gagner le tournoi si les choses vont dans leur sens.

Bien que chaque groupe dispose d’une tête de série, certaines poules pourraient s’avérer extrêmement piègeuses pour les grands clubs. Voici les plus relevées d’entre elles :

Groupe H – Audax, Bahia, Criciuma, Botafogo de Paraiba : Audax est l’une des meilleures académies de l’Etat de São Paulo et Bahia a régulièrement de bons résultats chez les jeunes. Ajouter Criciuma au mélange et il pourrait y avoir quelques surprises. Botafgo est l’inconnu de ce groupe.

Groupe K – Vasco Da Gama, Comercial, Botafogo de Ribeirão Preto, Paysandu : Vasco Da Gama semble avoir la meilleure formation de ce groupe mais pourrait être facilement contrarié. Basés à Ribeirão de Preto, Botafogo et Comercial ont eu des équipes fortes par le passé. Paysandu n’est pas à prendre non plus à la légère.

Groupe R : Desportivo Brasil, Avai, Atletico Goianiense, America Natal : Un groupe très équilibré où le favori semble être le Desportivo Brasil d’une courte tête. Son buteur, Bruno Gomes, devrait être l’un des meilleurs joueurs du tournoi. Mais tout faux pas peut chambouler la hiérarchie.
 
Groupe W : Internacional, Gremio Esportivo Osasco, Paulista, Nacional-AM : Si Nacional ne devrait pas poser trop de problème à l’Internacional, le Gremio Osasco possède une bonne académie et Paulista est un ancien vainqueur et un tombeur des grosses écuries. 
 
Attention aux académies de clubs
 
Ce sont des clubs qui possèdent de très grandes académies par rapport aux résultats de leur équipe première. Un certain nombre d’entre eux ont le potentiel pour surprendre dans ce tournoi. Le plus connu en dehors du Brésil est le Desportivo Brasil en raison de son partenariat avec Manchester United. Quelques autres équipes seront à surveiller dans cette édition : Audax, Red Bull Brasil, Gremio Esportivo Osasco et Comercial. Alors que Comercial est un club établi de longue date à Ribeirão Preto, il est inclus ici pour sa fusion avec une autre académie appelée Ole Brasil.
 
Toutes ces équipes sont capables d’enquiquiner les grands clubs. Desportivo Brasil ne peut pas être considéré comme un favori mais les observateurs qui connaissent le système mis en place pour les jeunes dans l’Etat de São Paulo ne seraient pas surpris si cétait le cas.
 
Surprises
 
La plupart du temps, les clubs des Etats de l’Ouest et du Centre du Brésil ont tendance à quitter la compétition dès la phase de groupes. Mais de temps en temps, certains clubs de ces régions arrivent à marquer les esprits. Comme Rondonopolis du Mato Groso, par exemple, qui a surpris quelques équipes en 2012.
 
Des clubs de São Paulo qui se renforcent
 
Il est très courant pour les clubs de São Paulo de recruter un certain nombre de joueurs avant la date limite de septembre. Les petites et les moyennes équipes paulistes possèdent déjà des formations solides. Avec cinq ou six renforts spécifiquement destinés au tournoi, il peut y avoir des surprises. Les formations situées dans la région métropolitaine de São Paulo sont les plus dangereuses. Taubate, Santo Andre, Gremio Barueri, Flamengo-SP, Juventus et Nacional, qui ont étoffé leurs effectifs ces derniers temps, ont les moyens de titiller les grosses cylindrées.
 
L’émergence de joueurs inconnus
 
Il y a toujours une grande attente autour des joueurs évoluant dans les gros clubs mais parfois des joueurs inconnus se distinguent. En 2000, la Juventus élimine Santos et l’Internacional avant de s’incliner en finale contre São Paulo. Cette équipe abritait deux joueurs nommés Alex et Luisão.
 
Filipe, actuellement à l’Ateltico Madrid, et André Santos (Arsenal) ont évolué ensemble sous les couleurs de Figueirense en 2003. Quatre ans plus tard, Wellington Silva (arrière droit de Flamengo), Everton Pascoa (milieu de Santos) et Junihno (arrière gauche de Palmeiras) porteront le maillot de la Juventus.
 
Plus récemment, d’autres joueurs ont effectué leurs débuts dans cette compétition avec des clubs moins connus à l’instar de Danilo (America-MG) et Willian José (Gremio Barueri) en 2009.
 
Qui sera la révélation de cette édition 2013 ?
 
L’entraîneur canadien
 
C’est sûrement l’histoire la plus insolite de la Copa São Paulo de cette année : celle de l’entraîneur du Desportivo Brasil, Marc Dos Santos.
 
Marc Dos Santos est un Canadien, né à Montréal. Il a commencé sa carrière footballistique en tant que joueur. Comme beaucoup de footballeurs natifs du Canada, il s’est exilé en Europe et ailleurs. Dès le début, il a compris que son avenir en tant que joueur serait compromis : il s’est alors reconverti dans le coaching. A 26 ans, Dos Santos passe ses diplômes d’entraîneur. Sa formation le conduit à faire un stage à Porto pour observer les méthodes de management de José Mourinho avant de valider sa licence UEFA “A” en Irlande et au Brésil. Son premier succès en tant que coach d’une équipe première intervient en 2007 dans une coupe de petit niveau avec la formation de l’Attak Trois-Rivières. Il remporte ensuite le titre de la Ligue USL (Deuxième Division Nord-Amércaine) en 2009 avec l’Impact de Montréal.
 
Deux ans plus tard, Dos Santos démissionne et rallie le Brésil grâce à Cesar Sampaio qui le présente à Roque Junior. Ce dernier invite Dos Santos à diriger Primeira Camisa lors de la Copa São Paulo Juniors 2012. L’équipe du novice sera la surprise de cette édition en se hissant jusqu’en huitièmes de finale, battu par le futur champion : le Corinthians.
 
Cette réussite pousse César Sampaio à proposer les services de Dos Santos à Palmeiras pour entraîner les U15 en février. Le Canadien mène sa formation à la victoire finale en Copa São Paulo de la catégorie cinq mois après. Un titre qui a incité Despotivo Brasil à embaucher Dos Santos en tant que directeur technique et coach de l’équipe première pour la Copa São Paulo 2013.
 
Agé de 35 ans et avec deux trophées dans deux pays à son actif, il a déjà attiré l’attention des médias brésiliens. Au regard de ses états de service, de son jeune âge et de ses expériences portugaises, certains journalistes estiment qu’il pourrait devenir le prochain André Villas-Boas.
 
Si Desportivo Brasil dépasse les attentes et crée la surprise dans ce tournoi, son histoire sera très probablement reprise dans bon nombre de médias. Et pourquoi ne gagnerait-il pas l’épreuve après tout ?

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