Iranbuda risque de ne pas pouvoir débuter la saison après le défaut de son sponsor

C’est un imbroglio digne des meilleures novelas qui risque de provoquer la faillite d’un club de football féminin. En février 2019, le club situé dans l’agglomération de la capitale amazonienne, Manaus, signe un contrat de sponsoring avec la plate-forme végan VeganNation. Or, depuis la signature du contrat, Iranbuda n’a jamais reçu les fonds promis, ce qui fait un […]
2020-06-12 20:36:29

C’est un imbroglio digne des meilleures novelas qui risque de provoquer la faillite d’un club de football féminin. En février 2019, le club situé dans l’agglomération de la capitale amazonienne, Manaus, signe un contrat de sponsoring avec la plate-forme végan VeganNation.

Or, depuis la signature du contrat, Iranbuda n’a jamais reçu les fonds promis, ce qui fait un an et quatre mois sans recevoir le moindre centavo. Pourtant, le club renouvellera le contrat de sponsoring en mars 2020.

La plateforme israélienne basée à Londres devait financer ce contrat de sponsoring avec une émission de crypto monnaie, les Vegan Coins. Or, la valeur de cette cryptomonnaie est de 0 ou en tout cas très proche de 0, les sites de négociation de cryptomonnaies indiquant une valeur inférieure à 18 décimales soit 0,000 000 000 000 000 001 dollarspour chaque Vegan Coin.

Dans un entretien avec CRAQUE le 9 juin 2020, le directeur sportif de Iranbuda se confie : “Je ne pouvais pas recourir aux médias parce que je subissais un chantage au paiement. Le premier délai était en mai, puis septembre (2019), puis mars (2020) et ainsi de suite. Ils nous ont menacé de ne pas nous payer si l’on parlait”. Le président de l’entreprise n’a pas répondu aux demandes d’entretien de CRAQUE ni aux nôtres.

Iranbuda n’est pas le seul club affecté par VeganNation

La plateforme israélienne qui prétendait sauver l’Amazonie a également signé des contrats de sponsoring avec les sections féminines de Remo et Paysandu. La startup voulait communiquer sur l’inclusion, le respect de la nature et le bien-être des animaux.

Ces deux clubs sont de Belém, capitale du Pará, état le plus affecté par la déforestation de l’Amazonie brésilienne. Ces clubs n’ont jamais reçu le moindre centime de VeganNation et survivent grâce aux revenus des sections masculines. Iranbuda étant un club uniquement féminin, elle ne peut pas compter sur d’autres revenus.

Iranbuda pensait conclure un partenariat prometteur avec l’entreprise vegan et avait commencé la saison 2019 avec de grandes ambitions. Mais les défauts de paiements de VeganNation ont entrainé le départ de 10 joueuses au cours de la saison 2019 et l’équipe n’est pas en mesure de commencer le Championnat brésilien de football féminin.

L’entreprise VeganNation, qui disait vouloir lutter pour la sauvegarde de la forêt amazonienne, risque bien de provoquer la disparition du football féminin amazonien.