Brésil-Belgique, un match de gala ! Fort de son succès autoritaire contre le Mexique en huitièmes de finale, la Seleçao se présentait en pleine confiance face à une équipe belge qui s’était fait une grosse frayeur contre le Japon au tour précédent. Mais la Belgique et son hallucinante somme d’individualités avaient une opportunité en or pour montrer qu’elle était bien arrivée à maturité dans ce tournoi. Pour tenter de stopper les Diables Rouges, le Brésil comptait toujours sur son onze de base, à l’exception de Casemiro, suspendu et remplacé dans l’entrejeu par Fernandinho. La Belgique, elle, était toujours bâtie sur son jeu à trois défenseurs. Roberto Martinez avait décidé de titulariser Fellaini et Chadli, sans doute une récompense pour leurs entrées en jeu fracassantes contre les japonais. Au regard des individualités et de l’enjeu qui entourait cette rencontre, comment imaginer ce quart de finale de Coupe du Monde soporifique ?
Un début de match plutôt équilibré, même si la Belgique semblait un peu plus présente que le Brésil. De Bruyne se créa la première occasion après un duel remporté face à son camarade mancunien Fernandinho (1e). La Seleçao réagira peu de temps après avec un Thiago Silva qui ratait le but de très peu sur un corner millimétré de Neymar (7e). Sur le contre qui suit, Hazard a vu sa frappe contrée et derrière Chadli arme une belle reprise qui fuyait de peu le cadre. Le début de match est haché, équilibré, avec néanmoins une équipe de Belgique très dangereuse notamment quand il s’agit de contrer. La récompense survient grâce à un corner de Chadli et détourné par le malheureux Fernandinho dans ses buts (13e, 0-1). Menée, la Seleçao se doit absolument de réagir. Coutinho s’essaie sans succès (18e), Marcelo bute face à Courtois (25e) et Fernandinho voit une reprise coupée par une défense belge hermétique dans cette première période (29e). A force de s’exposer, le Brésil offre beaucoup de contre-attaques aux Diables Rouges. Or, avec des flèches tels De Bruyne, Hazard, Chadli et consorts, cela se paye cash. Sur un corner raté des auriverde, Lukaku se joue de son physique pour protéger le cuir et amorcer un nouveau contre. Le striker mancunien, hallucinant depuis le coup d’envoi, enchaîne une course de 40m, efface deux brésiliens et parvient à glisser le ballon à De Bruyne côté droit. Le milieu offensif fusille Alisson d’une frappe imparable dans le filet opposé (30e, 0-2).
Cela commence vraiment à se corser pour le Brésil. Allait-ils se relever de ce deuxième coup du sort ? Et Neymar, qui, une fois n’est pas coutume, a perdu beaucoup de ballons dans cette première période en étant très peu inspiré dans ses choix. Mais la Seleçao va tout de même tenter de se reprendre. Gabriel Jesus s’offre un ballon de la tête mais ne cadre pas (35e). Courtois évite un csc de Meunier (36e), et dans la foulée c’est Coutinho qui l’oblige à l’arrêt sur une frappe effectuée dans sa position fétiche (37e). Cela ne semble pas perturber la Belgique, qui s’offre de longues séquences de possessions de balle dans une première période parfaitement maîtrisée. Sur coup franc, De Bruyne oblige Alisson à se déployer (40e). A la fin des 45 premières minutes, le Brésil est tout proche de la sortie même si rien ne semble ficelé dans un combat absolument infernal.
Au retour des vestiaires, Tite change son équipe en faisant rentrer Firmino à la place du malheureux Fernandinho. On voit à une équipe belge qui se recroqueville davantage derrière tout en parvenant à se créer encore des contres. Neymar n’obtient pas le penalty souhaité (50e) et Paulinho bute sur Courtois (54e). Malgré un numéro de soliste dans la surface de Gabriel Jesus, l’attaquant des Citizens pensait également obtenir un penalty qui ne vient toujours pas. Le Brésil s’impatiente et Douglas Costa rentre pour tenter d’apporter puissance, vitesse et percussion comme souvent. Si les Belges continuent de se montrer dangereux dans leur domaine phare qu’est la contre-attaque, la rentrée du milieu offensif turinois va également donner de la fraîcheur aux Brésiliens. En feu, Douglas Costa se procure pas moins de quatre opportunités mais il fallait surtout compter sur un Thibault Courtois impérial ce soir. La Seleçao finit par redonner espoir à tout un peuple grâce à une magnifique offrande de Coutinho sur la tête de Renato Augusto, tout juste entré en jeu (75e, 1-2).
Un but qui relance les hommes de Tite. Le Brésil va ainsi tenter d’égaliser à plusieurs reprises mais ni Firmino (77e), ni Renato Augusto (80e), ni Coutinho (84e) ne réussissent à se muer en sauveurs de la patrie. Et Neymar dans tout cela ? On l’a vu encore toucher beaucoup de ballons, en perdre également beaucoup. Légèrement bousculé par Meunier dans la surface de réparation, le parisien n’obtient toujours pas de penalty et à juste titre (90e). Contrairement aux derniers matchs, on l’a très peu vu fulminer contre l’arbitrage ou se distinguer par certaines actions pouvant prêter à la polémique. Sans doute dû à la frayeur de prendre un carton jaune qui le priverait d’une éventuelle demi-finale contre la France. Toujours à la recherche du but qui les enverraient en prolongation, Neymar, très bien servi plein axe par Douglas Costa, voit Thibault Courtois enlever son enroulé qui prenait la direction de la lucarne (90+4e). La Seleçao ne se relèvera pas. Douché par une redoutable équipe de Belgique à l’image d’une attaque absolument insaisissable, le Brésil sort de la Coupe du Monde en quarts de finale. Cela fait désormais 16 ans que les auriverde ne triomphent pas. Une catastrophe pour le pays du football…