Brésil-Argentine : Tite le nouveau Télé Santana ?

Lorsque la Fifa lors de son congrès de Zürich en 2007, a décidé que le Brésil accueillerait la vingtième coupe du monde, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette annonce pourtant au pays du football, n’a pas levé l’enthousiasme escompté par la Fifa et Dilma Roussef, la Présidente de la République, une partie […]
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sambafoot_admin
2017-06-08 16:31:00

Lorsque la Fifa lors de son congrès de Zürich en 2007, a décidé que le Brésil accueillerait la vingtième coupe du monde, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette annonce pourtant au pays du football, n’a pas levé l’enthousiasme escompté par la Fifa et Dilma Roussef, la Présidente de la République, une partie du peuple contestait la tenue de cette compétition majeure, car il estimait qu’il y avait d’autres priorités, que d’organiser le mondial, un pays qui était gangréné par la corruption, une corruption qui remontait jusqu’à la plus haute personnalité de l’Etat, qui dû démissionner à l’issue de la compétition et de José Maria Marin le Président de la CBF, contraint lui aussi de démissionner et arrêté en mai 2015.

Et ce mondial n’aura pas été conclu de manière à rendre le sourire au peuple, qui malgré tout était venu en masse pour soutenir sa Seleção, une équipe brésilienne dirigée par Luiz Felipe Scolari, le héros de 2002, mais qui pour cette édition aura vécu tout comme le pays un véritable cauchemar, avec la plus large défaite enregistrée face à l’Allemagne, future championne du monde, sur la pelouse du Minerão, sur le score incroyable de 7 à 1, un mondial qui se sera achevé sur une défaite en match de classement face aux Pays Bas, sur le score de 3 à 0. Un véritable drame, pourtant prévisible, tellement cette Seleção avait bataillé presqu’à chaque sorties pour l’emporter. Elle a néanmoins terminé à la quatrième place, derrière l’Allemagne, l’Argentine et les Pays Bas.

Suite à cette coupe du monde, le ménage tant espéré, n’arrivera pas et Marco Polo del Nero qui avait été nommé à la tête de la CBF en avril 2014, était toujours présent, il fallait au plus vite réagir et c’est encore avec du vieux que l’on a espéré faire du neuf, en rappelant Dunga aux commandes de la Seleção, avec qui il avait remporté la Copa America 2007. Il avait donc en charge de redonner du prestige à la Seleção, qui il faut le dire ne faisait plus peur et avait même dégringolé au classement Fifa pour y occuper une vingt-deuxième place ! IDunga, avait donné un semblant d’espoir avec une série de dix rencontres amicales sans défaites, et on se prenait à rêver à une neuvième victoire en Copa America, dans la plus vielle compétition internationale, mais les illusions auront vite fait de disparaitre, suite à son élimination dès le premier tour, face au Pérou en 2016.

A peine remis de cette élimination qui n’annonçait pas que des bonnes choses, il fallait vite se remettre au travail pour préparer les rencontres éliminatoires au mondial 2018, et le bilan de Dunga, commençait avec une défaite plus ou moins annoncée en terre chilienne, puis deux succès et trois nuls, auront été jugés insuffisants et suffisants à son éviction.

L’arrivée de Tite

Les prétendants ne se bousculaient pas aux portillons, tellement le jeu de la Seleção était insipide, une équipe sans âme, un jeu collectif quasiment nul, puisque la pierre angulaire de la Seleção, était le seul Neymar, visiblement la leçon du mondial 2014 n’avait pas été retenue, lorsque l’attaquant du Barça, dû quitter le mondial blessé au dos en quart de finale face à la Colombie, avec la suite que l’on connait.

Il fallait donc trouver un homme capable non seulement d’accepter le poste, mais également de redonner le goût du beau jeu, de trouver les joueurs capables de jouer ensemble et non en individuel, un tel homme comme le fût Télé Santana dans les années 80, lequel avait redonné la joie de jouer à la Seleção et de voir revenir la joie sur les visages de millions de brésiliens, même si cet homme exceptionnel n’aura malgré deux participations aux phases finales des mondiaux de 82 et 86, rien, gagné. Et c’est Adenor Leonardo Bacchi, Tite, entraineur du Corinthians qu’il avait déjà dirigé entre 2004-2005 et 2010-2013, glané plusieurs titres, une Copa Libertadores et le Mondial des clubs en 2012, et deux championnats du Brésil en 2011 et 2015, Tite, avait été déjà pressenti après la déroute du mondial 2014, mais il avait préféré prendre une année sabbatique, pour étudier principalement les équipes, le jeu et rencontrer des entraineurs en Europe.

Et son travail devait être très vite payant, car la Seleção occupait à l’issue de six journées, la sixième place au classement de phase éliminatoire au mondial 2018, c’est en Equateur où il n’est jamais simple de jouer, qu’il a étrenné sa première cape internationale, un examen de passage des plus réussi avec à la clé un succès de 3 à 0, une victoire qui sera un véritable déclic, puisque depuis ce succès il a un bilan plus qu’élogieux de neuf victoires dont un retentissant 3 à 0 infligé à l’Argentine de Léo Messi, et le 4-1 infligé à la Celeste sur sa pelouse du Centenario, ainsi au soir du 28 mars grâce à son succès 3 à 0 face au Paraguay, a validé le billet pour le mondial, soit quatre journées avant la fin de cette campagne, ce qui va lui permettre de pouvoir non seulement de travailler avec une très grande sérénité, mais de pouvoir faire des essais dans l’optique de ce mondial.

Et cette revue d’effectif va débuter en Australie, où la Seleção va jouer face à l’Argentine puis l’Australie, ce sera donc tout d’abord ce vendredi l’Argentine de Messi, l’Albiceleste en pleine reconstruction et qui a déjà éclusée pas moins de deux sélectionneurs, Tata Martino et Edgardo Bauza, dans une certaine urgence, la fédération a récemment nommé, Jorge Sampaoli, en provenance du FC Séville d’où il a été plus ou moins remercié suite à des résultats bien loin de ce qu’il avait promis, puisque la formation sévillane, a terminé à la quatrième place de la Liga, obtenant une place pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Une Argentine mal en point et occupant une cinquième place de la phase éliminatoire, avec un bilan de quatre succès pour trois nuls et autant de défaites.

Tite qui a donc mis en place un groupe composé de joueurs qui compte plusieurs capes internationales et quelques nouveaux noms, comme Ederson le nouveau gardien de Manchester City, les défenseurs Jemerson (Monaco) et Rodrigo Caio (São Paulo FC), et de Rodriguinho le milieu des Corinthians. Il a donc décidé pour ces rencontres de laisser plusieurs titulaires au repos, Alisson (Roma), Marcelo et Casemiro  (Real de Madrid), Daniel Alvès (Juventus Turin), Miranda (Inter Milan), Marquinhos (PSG), Roberto Firmino (Liverpool) et Neymar (FC Barcelone), on peut tirer comme conclusion, qu’il va démontrer que même privé volontairement de pièces maitresses, la Seleção est capable de produire non seulement du jeu, mais aussi d’agrandir le cercle des joueurs qui pourront demain, venir remplacer au pied levé n’importe quels titulaires, on pourra ainsi le vérifier dès vendredi où cette Seleção  tentera de conserver son invincibilité face à l’Albiceleste, laquelle pourra compter sur les présences des Romero (Manchester United), Otamendi (Manchester City), Mascherano  et Messi (FC Barcelone), Biglia (Lazio), Banega (Inter de Milan), Di Maria (PSG), Higuain  et Dybala (Juventus), des argentins qui tenteront de mettre fin à une période de disette face au Brésil, car la dernière victoire remonte au 21 novembre 2012 et reste sur un bilan lors des trois dernières oppositions de deux défaites et un nul.

Cette rencontre fera encore une fois saliver l’ensemble du monde du ballon rond, qui de Messi ou de Coutinho, en sortira vainqueur, pour cela il faudra attendre le coup de sifflet final, tout en espérant avoir assisté à un beau duel, car ces deux équipes sont capables mêmes privées de certains joueurs cadres, d’offrir de la qualité, du spectacle  et des buts.

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sambafoot_admin
Juin 08, 2017