Premièrement, comment vous sentez-vous physiquement suite à votre blessure en Coupe de France face à Angers (le 19 janvier 2016) ?
Je me suis fait une petite torsion du genou mais rien de très méchant, je devrais être de retour dans une semaine. J’ai eu un peu peur sur le coup car c’est le genou où je me suis fait opérer mais tout va bien.
Bordeaux reste sur dix matchs sans défaite (interview réalisée avant le match Nantes-Bordeaux), peut-on dire que vous avez enfin lancé votre saison ?
Je l’espère, nous avons vécu une première partie de saison mitigée, nous avons connu des hauts et des bas, du très bas même. On a eu de la chance que ce championnat soit très serré et le niveau, malheureusement, est bas cela nous a permis de remonter au classement après une série positive. Cela veut dire aujourd’hui que l’on a su trouver cette cohésion entre les jeunes joueurs qui sont présents dans l’effectif et les anciens mais aussi avec le coach qui en est à sa deuxième saison ici. On a eu du mal dans la première partie de la saison avec le système que le coach voulait mettre en place ensuite il y a eu des discussions, des changements, des engueulades aussi mais tout cela nous a aidé à trouver cette cohésion et cet équilibre.
Le changement est venu des joueurs mais aussi de l’entraineur ?
Tout à fait, le groupe a essayé de modifier certaines choses avec le staff, avec un objectif commun, de retrouver les victoires et que le club retrouve sa vraie place au classement. Peut-être qu’au début, chacun voulait changer les choses à sa manière et maintenant tout le monde a compris que l’on devait le faire de façon collective, dans un cadre. Mais attention, on sait que cela peut aller très vite, on a vécu des premiers mois difficiles donc on garde les pieds sur terre en essayant de continuer sur cette lancée.
Le fait d’être éliminé de l’Europa League pourrait aussi être un mal pour un bien dans cette seconde partie de la saison, non ?
Exactement, je pense qu’il y a eu une mauvaise gestion par rapport à l’Europa League, on n’a pas su gérer cette compétition avec des matchs tous les trois jours et les déplacements. Aujourd’hui on n’a moins de compétitions donc on va avoir plus de jus et plus de récupération pour la suite de la saison, c’est important. Après ce qui m’embête un peu c’est que nous les joueurs, on se bat toute la saison pour jouer cette compétition et une fois qu’on est éliminé c’est un peu un soulagement donc c’est un peu paradoxal. Mais cela nous a servi pour gagner aussi en expérience et si nous parvenons à nous qualifier en fin de saison, l’année prochaine le club devra mieux gérer cette compétition.
C’était un problème d’effectif ?
Je pense que pour pouvoir jouer sérieusement une telle compétition, il faut avoir l’effectif pour cela. Si tu utilises que 12-13 joueurs pour tout jouer, cela devient vite compliqué, c’est pour cette raison que je dis qu’il faut bien préparer et gérer une participation en Coupe d’Europe.
Avec cette belle série, quels sont les objectifs du club dans cette seconde partie de saison ?
Justement, sans faire de langue de bois, on va garder les pieds sur terre, on revient de très loin et ce championnat est serré donc cela peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre. On va enchainer les matchs et voir où cela nous mène, on ne va pas se dire « oui on peut finir à cette place » non, on se dit que tout est possible. On veut poursuivre cette belle série de dix matchs sans défaite et garder cette dynamique.
L’ambiance au stade est aussi redevenue bonne depuis quelques semaines.
Je pense que c’est normal, Si je suis supporteur, je n’ai pas envie d’aller au stade voir mon équipe perdre, avoir de mauvais résultat, ne pas voir de spectacle. Après les vrais supporters même dans les moments difficiles étaient présents et aujourd’hui on voit qu’ils sont toujours derrière nous et nous aide aussi à vivre cette belle période.
Un petit mot sur l’adaptation de Pablo qui est arrivé l’été dernier et qui avant de se blesser avait su se montrer convaincant.
Pablo s’est vite adapté à l’environnement du club et a été très bien reçu par le groupe. C’est dommage pour lui de s’être blessé car il était aussi dans une bonne dynamique, il est en phase de récupération mais son arrivée au club s’est très bien passée.
Etes-vous d’accord sur le fait d’avoir une Ligue 1 à deux vitesses avec le PSG et les autres ?
Pour moi, il y a deux championnats, c’est vrai qu’on l’entend souvent mais c’est une réalité. C’est un club qui a une autre philosophie de jeu, avec un effectif de très haut niveau et des moyens financiers supérieurs. Derrière, c’est très serré avec un niveau de jeu moyen, donc c’est très difficile de se projeter, on peut passer rapidement du haut de tableau au bas du classement.
Pensez-vous que le Brésil pourra faire mieux cette année en Copa América que l’année dernière avec une élimination en quart de finale ?
Au Brésil, on a toujours des armes après tout dépend comment on les utilise. Aujourd’hui on peut être optimiste avec cette volonté de changement par rapport à la dernière Coupe du Monde. Cette Copa América est vraiment très importante pour nous au Brésil, il y a déjà cette pression et il y a cette volonté de montrer que le Brésil est toujours capable de remporter des compétitions.
La Seleção a connu de bons résultats dans les éliminatoires de la Coupe du Monde, étiez-vous inquiet avant le début de ces matchs pour la qualification du Brésil ?
Je ne m’inquiétais pas par rapport aux différents changements de joueurs, le Brésil a toujours des joueurs de qualités et donc il n’y a pas vraiment de crainte concernant la qualification pour le Mondial. La seule interrogation est de savoir si Dunga parviendra à trouver la bonne formule. Il avait déjà connu un premier passage à la tête de la sélection délicat et c’est donc sur ce point où je peux m’interroger, quelle sera sa philosophie de jeu, parviendra-t-il à créer quelque chose avec cette équipe et qu’est-ce qu’il va proposer aux supporters brésiliens ?
Un mot sur la situation globale du football au Brésil, pensez-vous que la situation va s’améliorer prochainement ?
Tant qu’il y aura de la corruption, et au Brésil il y en a beaucoup, cela ne changera pas. Aujourd’hui, il y a l’association Bom Senso qui tente de changer ce football et j’espère que cela fonctionnera. Je connais très bien les personnes qui sont à la tête de ce mouvement et je pense que cela peut apporter de nouvelles et bonnes choses au football brésilien mais il faut un changement global pour améliorer tout cela.
Cette situation pourrait-elle être un frein à un éventuel retour de votre part dans un club Brésilien ?
Vu ce qui se passe aujourd’hui, cela me bloque un peu, c’est vrai mais il y a quand même des clubs très sérieux et bien structurés, ce qui me donne envie d’y retourner et d’y finir ma carrière à l’avenir.
