Argentine-Brésil : une rivalité séculaire

Une nouvelle fois l’effervescence va gagner les supporters argentins et brésiliens alors que se profile un nouveau clasico, qui se déroulera le 12 novembre prochain sur la pelouse du Monumental de Buenos Aires. Que de prières et de cierges vont êtes adressées et brûlés dans les ces pays très pieux pour demander à ce que […]
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sambafoot_admin
2015-11-11 15:51:00

Une nouvelle fois l’effervescence va gagner les supporters argentins et brésiliens alors que se profile un nouveau clasico, qui se déroulera le 12 novembre prochain sur la pelouse du Monumental de Buenos Aires. Que de prières et de cierges vont êtes adressées et brûlés dans les ces pays très pieux pour demander à ce que ses protégés l’emportent.

Les deux géants d’Amérique Latine, qui depuis des décennies se disputent la suprématie continentale au travers des Copa América, avec une domination argentine qui mène par 14 victoires contre 8, et lors des Coupes du monde où c’est le Brésil qui est largement dominateur avec ses cinq victoires. Lors du dernier mondial au Brésil, la Seleção avait terminé à la quatrième place après deux revers coup sur coup le fameux 1-7 face à l’Allemagne et le 0-3 contre les Pays Bas, de son côté l’Albiceleste s’était hissée en finale face à l’Allemagne qui l’avait emportée 1 à 0.

Un clasico qui va donc une nouvelle fois déchaîner les passions de millions d’argentins et de brésiliens, des commentateurs qui eux aussi vont se livrer à une guerre des ondes, livrant les derniers petits secrets de leurs sélections respectives, les dernières interviews, les dernières infos et les dernières images et vont souhaiter que sa sélection livre une belle partie avec à la clé un succès.

Un antagonisme séculaire

La rivalité entre l’Argentine et le Brésil remonte au début du siècle dernier et pourtant rien ne laissait présager une fracture qui encore aujourd’hui ne s’est pas refermée. Argentins set Brésiliens unis lors du conflit de 1864 face au Paraguay et qui avait offert l’indépendance à l’Uruguay. Le président argentin Roque Saenz Peña lors d’une visite au Brésil en 1909, avait déclaré à l’issue de son discours « Tout nous réunit, rien ne nous sépare » Autre geste qui démontrait qu’aucun antagonisme animait les deux pays, la création en 1913 de la Coupe Roca. Mais les choses allaient s’envenimer lorsque dans Clarin un journal argentin à fort tirage avait représenté la Seleção comme une équipe composée de singes. La rencontre amicale du 6 octobre 1920 non reconnue par les instances dirigeantes brésiliennes, disputée sur la pelouse du Campo de Barracas de Buenos Aires, avec une équipe brésilienne qui en signe de protestation avait présentée au moment du coup d’envoi que sept joueurs, pour que la rencontre se déroule tout de même, les argentins ont malgré les protestations du public et quatre joueurs en plus, l’Argentine qui l’avait emporté sur le score de 3 à 1. Castelhano alors joueur de Santos FC avait inscrit le but brésilien. L’Argentine qui est le premier adversaire officiel de la Seleção, avec un succès 3-0 de l’Albliceleste le 20 septembre 1914 à Buenos Aires.

Après 52 rencontres émaillés d’incidents multiples, un autre fait allait encore venir alimenter cette rivalité, au soir du 19 novembre 1969 à 23h23 au Maracanã, lors du millième but inscrit par Pelé, un but sur pénalty et qui était dans le but du Vasco de Gama,  le dénommé Edgardo Norberto Andrada, un argentin !Pour les brésiliens outre que ce fût le millième but du Roi Pelé, l’autre fait est qu’il fût inscrit face à un argentin.

Et pourtant il y a eu au Brésil bon nombre de joueurs argentins venus grossir les rangs de grandes équipes brésiliennes. Celui qui aura sans doute marqué l’histoire de cette diaspora argentine au Brésil, Juan Pablo Sorin qui a défendu par deux fois les couleurs du Cruzeiro de 2000 à 2004, remporté la Coupe du Brésil en 2000, puis la Coupe du Sul Minas en 2002 son dernier match avant de rejoindre l’Europe et la Lazio de Rome. Il a joué cette finale avec un bandage sur l’arcade sourcilière, le temps lui aura donné raison puisque c’est lui qui a inscrit l’unique but de cette partie face à l’Atlético Paranaense.

Puis lors de son second passage au Cruzeiro, initialement prévue pour une période de deux ans, il ne jouera qu’un seul match et mettra définitivement un terme à sa carrière le 28 juillet 2009. Le 2 juin 2004, pour la quatrième confrontation en phase éliminatoire d’un mondial entre les deux équipes, il dispute avec l’Albiceleste une rencontre comptant pour la qualification au mondial allemand de 2006 à Belo Horizonte où il s’incline 3-1, avec un fait encore aujourd’hui inégalé un triplé inscrit par Il Fenoméno Ronaldo, trois buts sur penalties. Sorin quant à lui fût l’auteur du seul but argentin, un but salué par la moitié du stade, rempli par les supporters du Cruzeiro. Le Raposa (surnom du Cruzeiro) qui allait offrir à Sorin un  match d’adieu à Belo Horizonte. Depuis bien d’autres argentins sont venus au Brésil et ont contribué à l’histoire des compétitions footballistiques disputées dans cet état continent.

Mais pour clore ce petit encas de la rivalité entre Argentine et Brésiliens, c’est peut-être le sociologue argentin Pablo Alabarces qui l’a résumée le mieux. “Les Brésiliens adorent détester les Argentins et les Argentins détestent aimer les Brésiliens”, disait l’un de ses amis… brésiliens.

Alors au soir du 12 novembre qui sortira vainqueur de cette joute pas tout à fait comme les autres, pourvu que l’on puisse assister à une rencontre intéressante, où les exploits techniques, les actions et les buts fleuriront plus que des cartons jaunes, voir rouges. 

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sambafoot_admin
Nov 11, 2015