Oscar : Itinéraire d’un surdoué en plein doute

À son arrivée à Chelsea en 2012, Oscar est présenté comme un grand espoir brésilien. Comme tous les joueurs sud-américains qui arrivent en Europe avec un tel statut, le natif d’Americana (état de São Paulo) attise les curiosités. Il s’engage avec les Blues le 25 juillet 2012, contre une somme de 32 millions d’euros. Pour […]
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sambafoot_admin
2015-11-03 13:54:00

À son arrivée à Chelsea en 2012, Oscar est présenté comme un grand espoir brésilien. Comme tous les joueurs sud-américains qui arrivent en Europe avec un tel statut, le natif d’Americana (état de São Paulo) attise les curiosités. Il s’engage avec les Blues le 25 juillet 2012, contre une somme de 32 millions d’euros. Pour sa première titularisation avec le club londonien, à 21 ans, c’est la Ligue des Champions et la Juventus de Turin qui se présentent face à lui. Chelsea doit tenir son rang, étant le champion d’Europe en titre. Roberto Di Matteo a prévenu, il attendait le bon moment pour le faire débuter. Coupe gagnant, face à des italiens parfaitement organisés. L’insouciance aidant, Oscar inscris deux buts venus d’ailleurs; le premier est même une anthologie. En une rencontre, celui qui est arrivé à Chelsea la même année que l’ancien Lillois Eden Hazard s’est fait un nom. Mais le plus dur est à venir. Confirmer, la base du football.

Un joueur au dessus du lot


Partout où il passe, Oscar laisse une trace indélébile. À l’Uniao Barbarense d’abord, son club d’enfance, où il s’inscris à l’âge de sept ans. Courtisé par la majorité des clubs paulistes professionnels, mais aussi par le Barça et l’Inter de Milan, il choisit le São Paulo FC à 13 ans pour marcher sur les traces de son idole, Kakà, sacré champion du monde avec la Seleção en 2002 et meneur de jeu du Milan AC. Très vite, il se distingue avec les catégories de jeunes par son sens du dribble, sa vision de jeu, et une force de frappe étonnante pour son physique frêle. Il débute chez les pros en 2009, âgé seulement de 17 ans. Le temps de 14 rencontres, il s’illustre aux côtés de Casimero (Real Madrid) et Lucas Moura (PSG) notamment, sans être décisif. Mais déjà, Oscar remporte un titre, celui du Brasileirão. En conflit ouvert avec son club pour cause de salaires impayés, le milieu offensif prend la poudre d’escampette, direction l’International Porto Alegre, où il s’impose d’emblée comme l’un des cadres techniques de l’équipe. 

Avec l’ancienne gloire argentine de River Plate d’Allesandro et Damiao, il forme un trio éclatant, pétri de talent. Et ce n’est pas un hasard si ce dernier termine meilleur buteur du championnat brésilien. Oscar, lui, inscris dix buts en 26 matchs lors de sa première saison avec l’International. Une saison pleine, puis une deuxième pour confirmer : Résultat, Oscar est appelé pour la première fois avec la Seleção en 2011. Entre temps, c’est avec les U20 de sa sélection nationale qu’il brille, puisqu’il devient champion du monde, en inscrivant un triplé retentissant en finale face au grand rival portugais. Une première dans l’histoire de la compétition. Et comme la plupart des joueurs sud-américains, c’est grâce à ses performances chez les jeunes de la Seleção que les grands clubs commencent à draguer le brésilien. C’est finalement Chelsea qui met le grappin sur le meneur de jeu, contre une somme avoisinant les 32 millions d’euros.

Des débuts réussis, on attend toujours la suite


Pour ses débuts avec Chelsea donc, le jeune met tout le monde d’accord. Il s’adapte facilement à la Premier League, mais Oscar s’illustre particulièrement dans les joutes européennes. Au départ, il ne joue pas à son poste de prédilection, en vrai meneur de jeu, mais parvient à s’acclimater, au point de devenir un titulaire incontestable avec les Blues, avec qui il remporte l’Europa League dès sa première saison. Surtout, lors de cette saison 2012-2013, Oscar sera le joueur qui aura joué le plus de matchs au monde, avec 64 rencontres en club et 12 en sélection. La saison d’après, avec l’arrivée de Mourinho, Oscar retrouve son poste de meneur de jeu, et avec Diego Costa et Hazard il dessine les contours d’une association complémentaire. Une saison correcte pour Oscar. Lors de la saison 2014-2015, Chelsea martyrise toutes les défenses de Premier League et devient champion d’Angleterre. Attendu au tournant pour sa troisième saison à Chelsea, Oscar est pourtant éclipsé par un Eden Hazard en feu et élu meilleur joueur de la Premier League.

Mais ce n’est pas tout : Fabregas est venu garnir les rangs des Blues, et c’est lui qui devient le véritable métronome du jeu de Chelsea. L’espagnol termine meilleur passeur du championnat anglais lors de cette saison faste pour les Blues. Oscar, lui, ne progresse pas. Pire, il semble même régresser. Fini le temps de l’insouciance où le jeune brésilien débarquait dans le championnat le plus médiatisé du monde, alors qu’il était clairement méconnu en Europe. Du coup, Oscar ne se lâche pas, semble parfois crispé, et cela contraste avec le niveau de jeu très élevé de ses coéquipiers, comme s’il n’arrivait plus vraiment à se faire une place au milieu des autres stars des Blues. L’image forte de cette saison, c’est sa simulation qui a valu l’expulsion de Zlatan Ibrahimovic, lors du 8ème de finales retour de la Ligue des Champions à Stamford Bridge. Mais le brésilien garde la confiance de Mourinho, qui ne possède pas d’autres joueurs de ce registre dans son effectif. Lors de cette nouvelle édition, Chelsea avance à un rythme de relégable, avec seulement 11 points enregistrés en autant de journées. Oscar, lui, est sur la lignée de la saison passée, avec des statistiques plutôt honorables (2 buts en 8 matchs), mais dans le jeu, ça reste léger. On est en droit d’en attendre vraiment plus vu le talent du joueur. Côté coulisses, Allegri, le coach de la Juventus de Turin, pousse toujours pour sa venue.

Oscar, le monsieur plus de la Seleção


Si Oscar n’est pas forcément en odeur de sainteté en club, il peut se consoler par des performances à la hauteur des espérances avec sa sélection nationale. À 24 ans, le meneur de jeu brésilien compte déjà 46 sélections au compteur, pour un total de 12 buts inscris. Et mis à part Neymar, Oscar est l’un des seuls joueurs à faire honneur au maillot brésilien. Avec lui, la Seleção remporte pratiquement 80% de ses confrontations, un chiffre qui en dit long. On peut même dire que la sélection brésilienne est Oscar dépendante, au même titre qu’avec Neymar. Mais là encore, Oscar n’est plus forcément indiscutable. Le talentueux milieu de terrain de Santos, Lucas Lima, est souvent en balance avec lui dans l’esprit de Dunga.

Le joueur, lui, avoue sans concession se remettre souvent en question. Mais il ne se cache pas : Oscar a confiance en ses capacités. Sans être forcément mauvais, Oscar n’est pas non plus flamboyant, surtout au vu de son potentiel et de ce qu’il a pu faire auparavant. Un premier accroc dans sa jeune carrière qui peut néanmoins lui permettre de murir et de passer un cap. Ce qui ne tue pas rend plus fort.

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