Né le 16 décembre 1992 à Carias do Sul, Alex Telles a été formé à la Juventude, en quatrième division brésilienne. Il remporte alors la Coupe de la confédération du Rio Grande do sul, à deux reprises, et surtout pour sa première année dans le grand bain, en 2011. Repéré par Grêmio, qui l’enrôle deux ans plus tard, le joueur aujourd’hui âgé de 22 ans ne tardera pas à se faire un nom « indélébile » au Brésil, où plusieurs équipes essaieront de le rapatrier à tour de rôle, en vain.
Une intégration réussie sur le Vieux Continent
Ses débuts à Porto Alegre sont compliqués. Le niveau est plus élevé, et le titulaire en place de l’époque, André Santos, lui fait de l’ombre… Jusqu’à ce qu’il se blesse, deux mois plus tard. Le malheureux ne retrouvera plus sa place. Alex Telles a fait ses preuves, et son entraîneur, Vanderlei Luxemburgo, est sous le charme, et essayera de l’arracher à Galatasaray un an plus tard, cette fois ci à la tête de Flamengo. Le club turc justement, obtient la signature du meilleur latéral du Brasileirão 2013 – prouesse réalisée en une saison au plus au niveau seulement – en devançant des concurrents tout aussi prestigieux comme le FC Porto ou l’AC Milan. La formation stambouliote débourse 6,1 millions d’euros pour s’attacher les services du latéral gauche brésilien, en janvier 2014.
Le joueur poursuit sa progression à vitesse grand V, un cran encore au dessus. Il y découvre l’Europe, et les charmes du Bosphore à Istanbul. Une nouvelle culture à assimiler, pour un joueur qui n’évolue dans le monde professionnel que depuis trois ans. Le joueur se plaît dans la plus grande métropole du pays. Au point qu’un peu plus d’un an plus tard, en 2015, il avouera qu’il ne pourrait pas dire non à la sélection turque si on lui proposait. Son pays, sa maison dira-t-il. Son rêve, c’est toujours la Seleção, évidemment. Souvent suivi par Luis Felipe Scolari, il semble l’être d’autant plus sous l’ère Dunga. Mais être considéré comme l’un des meilleurs à son poste au Brésil n’assure pas une franche réussite de l’autre côté de l’Atlantique. En tout cas, pas immédiatement. Après de bons débuts en Coupe de Turquie avec son nouveau club, puis une première titularisation en championnat, Alex Telles semble s’effacer peu à peu. Bilan, ses six premiers mois se révèlent être décevants. Au point que Flamengo donc, mais également l’Internacional, encore un club brésilien, et six autres clubs non dévoilés par l’agent du joueur à l’époque, se positionnent sur son cas. Le joueur, lui, se pose des questions. Un prêt semble être une bonne solution. Finalement, il décide de se battre pour intégrer le onze de départ de Galatasaray.
Un challenge qu’il compte bien réussir dès cette année. Pari à moitié réussi. Il dispute une bonne moitié des matches jusqu’à la fin de la saison où Roberto Mancini lui accorde de plus en plus de crédit, et remporte la Coupe de Turquie, en plus de la SuperCoupe de Turquie glanée plus tôt dans la saison. La saison suivante, rebelotte. Un nouveau doublé, Coupe – Championnat cette fois, avec un détail important en plus. Alex Telles a disputé 36 matches de championnat, il est une pièce maîtresse du nouvel entraîneur Hamza Hamzaoğlu et découvre la Ligue des Champions, dans laquelle il s’illustre particulièrement face à Chelsea. Alex Telles se fait un nom en Turquie, les prétendants ne tardent pas à frapper à la porte.
Un pur gaucher admirablement offensif
À l’image de l’évolution du football et de sa pratique, le joueur de 22 ans est un latéral moderne, brésilien qui plus est. Et à l’image de ses compatriotes à son poste, mais pas seulement, Alex Telles aime occuper tout son flanc gauche. Souvent positionné très haut sur le pré, ce n’est pas pour rien que le jeune brésilien est capable d’évoluer à tous les postes côté gauche, que ce soit dans l’arrière-garde, son poste de formation, au milieu de terrain, ou en tant qu’ailier. Même si il n’est pas le plus fin dribbleur qui soit, Alex Telles n’est pas en conflit avec ses pieds. Loin de là. Techniquement doué pour un arrière gauche, comme tout brésilien qui se respecte, il est doté d’un excellent pied gauche. L’un de ses points forts. Tout comme les centres. Là encore, son fameux pied gauche y est pour beaucoup.
Outre son talent naturel, c’est sa capacité à répéter sans cesse les courses dans sans couloir qui fait la force d’Alex Telles. Sa vitesse de pointe, à ne surtout pas négliger, fait le reste. Ses débordements incessants fatiguent bien souvent ses adversaires directs. De temps en temps, le joueur, jeune et brésilien, s’autorise quelques folies. Il est le genre de joueur à dépasser largement ses fonctions de défenseurs, jusqu’à, de temps à autre, se retrouver dans une position surprenante pour son poste. Il n’est pas exclu que vous puissiez le trouver au coeur du jour voire même aux avant-postes, quand l’occasion se présente, après un enchaînement en une-deux par exemple, ou juste quand l’envie lui prend. La folie à la brésilienne. Mis à part ses qualités indéniables de contre-attaquant, – Alex Talles a notamment marqué 5 buts au cours de sa carrière – le joueur auriverde n’en oublie pas la fonction principale exigée à son poste. Il représente également une valeur relativement sûre en défense. Solide du haut de ses 1,81m, sa vitesse, son endurance, et son sens de l’anticipation le rendent difficile à passer. Alex Telles n’est pas un joueur de duel, il joue sur ses mêmes atouts qui lui servent aussi bien en situation offensive que défensive. Cela étant, le joueur a du caractère et n’est pas un « minot » , il ne tombe pas au moindre contact. Un défenseur reste un défenseur. Encore perfectible tactiquement, il lui arrive d’être en retard dans le replacement. Le risque avec Alex Telles, c’est qu’il doit s’efforcer à trouver le bon équilibre entre l’attaque et la défense, ce qui viendra naturellement. Parce que le joueur a du talent.
Parce qu’il n’a que 22 ans et possède une marge de progression ô combien importante aussi bien dans son jeu offensif et défensif. Certains voient déjà en lui un destin à la Dani Alves, de l’autre côté du terrain. Mais ne faisons pas de comparaisons hâtives. Alex Telles est assurément loin du niveau de son compatriote auriverde, largement plus expérimenté. Mais qui sais, un jour peut être…
Le moment pour passer un autre cap ?
Alex Telles n’est sûrement pas le joueur le plus connu chez les amateurs de football, mais les clubs, eux, sont bien plus renseignés à son sujet. L’Inter Milan lui fait du pied, mais la destination qui revient le plus souvent ces derniers temps, et ce n’est plus un secret pour personne, est le PSG. Une offre de 10 millions pressentie ? Son agent, Fernando Otto, est vite monté au créneau et a balayé toute rumeur au sujet de son client : «Ni nous, ni Galatasaray, n’avons eu de proposition officielle concernant Telles. Je peux vous dire une chose : Telles portera le maillot sang et or la saison prochaine. Je ne peux pas dire ce qui arrivera l’année d’après. Je veux que mes joueurs soient dans le club qui les rend heureux. Telles a 22 ans et un contrat jusqu’en 2018, si un club le veut, il devra d’abord négocier avec Galatasaray » L’année prochaine, vraiment ? Le joueur, lui, s’est montré beaucoup plus enclin à rejoindre un club de ce standing : « Si Galatasaray et le PSG se mettent d’accord, alors oui, j’irais jouer au PSG sans problème » a t-il déclaré avant que son agent ne dise le contraire. Quoiqu’il en soit, le joueur semble avoir les capacités de jouer dans l’un des cinq championnats majeurs du Vieux Continent. Une année en plus à Galatasaray, histoire de confirmer, peut néanmoins être bénéfique pour un joueur de son âge.
Quoiqu’il en soit, à condition qu’Alex Telles ne se brûle pas les ailes précipitamment – surtout la gauche – il semble en mesure, à court ou moyen terme, d’exploser au grand jour et de se faire un nom auprès du grand public.