Matheus Vivian: “Sochaux est un club qui se doit de jouer en Ligue 1”

La Seleção a disputé huit rencontres amicales et a remporté tous ses matchs, pensez-vous qu’elle est prête pour cette Copa América ? Je ne sais pas si l’on peut dire qu’elle est prête, moi je dirais plus qu’elle progresse, elle a beaucoup évolué. J’étais présent au stade de France pour cette rencontre face aux Bleus, j’ai […]
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sambafoot_admin
2015-04-30 15:28:00

La Seleção a disputé huit rencontres amicales et a remporté tous ses matchs, pensez-vous qu’elle est prête pour cette Copa América ?

Je ne sais pas si l’on peut dire qu’elle est prête, moi je dirais plus qu’elle progresse, elle a beaucoup évolué. J’étais présent au stade de France pour cette rencontre face aux Bleus, j’ai trouvé que les deux sélections n’étaient pas à leurs niveaux, on a bien vu que ce n’était qu’un match amical mais on peut remarquer que Dunga a su imposer sa patte, son style sur cette Seleção. Il y a un état d’esprit de compétiteurs, une équipe qui est à la recherche avant tout de l’efficacité, un groupe se construit et cela s’est vu depuis le début des matchs amicaux que le Brésil a réalisé et la preuve c’est que la Seleção a remporté tous ses matchs et pas contre n’importe quelle sélection non plus.

Maintenant la Copa América, c’est une compétition officielle donc un niveau plus élevé avec plus d’intensité. Il y a un élément important pour l’équipe du Brésil mais aussi celle de l’Argentine, c’est que de nombreux joueurs évoluent en Europe et arrivent en fin de saison ici. Cela peut avoir son importance comme on a pu le voir lors du Mondial 2014 avec les bonnes prestations des équipes comme la Colombie, l’Uruguay ou encore le Chili, qui seront des favoris pour cette Copa América et qui auront un peu plus de fraicheur physique. Des sélections dans lesquelles la base de l’équipe est composée de joueurs évoluant au pays auront une préparation physique différente, ce paramètre est vraiment important. Maintenant, le Brésil et l’Argentine devront assumer ce statut de favoris et se montrer au niveau.

Dans quel secteur de jeu le Brésil doit encore progresser ?

Le collectif est en progression mais Dunga l’a déjà prouvé, il s’appuie sur les joueurs en forme au moment où la sélection joue. Je pense que durant la compétition, on verra une équipe encore plus agressive dans le bon sens du terme défensivement mais pour pouvoir rivaliser avec des sélections comme l’Allemagne par exemple, je pense que dans le rythme du jeu, le Brésil doit s’améliorer, on doit avoir un jeu plus rapide et plus conquérant.

On peut trouver des similitudes entre le jeu déployé par cette Seleção et celui du Corinthians en ce début d’année 2015, est-ce selon vous le bon système ?

Le Brésil ne pourra jamais jouer de cette façon, il existe une exigence au Brésil car on attend de cette équipe qu’elle prenne le jeu à son compte. C’est une exigence culturelle et une exigence populaire, on n’accepte pas de voir une Seleção subir. Mais c’est vrai que cette sélection doit s’adapter au football actuel, au football moderne, avec un style de jeu différent de ce qui pouvait être réalisé auparavant. On voit cela en club avec comme exemple le FC Barcelone, en Ligue des Champions, qui se regroupe très vite derrière et ensuite explose aussi très vite offensivement. Des équipes qui gagnent très vite du terrain, récupèrent vite le ballon et se projettent très bien vers l’avant, cela demande aussi une très grosse maitrise technique. Le Brésil,  s’il  veut espérer quelque chose en Coupe du Monde, va se diriger vers ce style de jeu et de ce que j’ai pu voir avec cette équipe sous les ordres de Dunga, c’est le chemin qu’il a adopté pour le moment.

On a vu Thiago Silva, Miranda et David Luiz alignés à tour de rôles en défense centrale, quel duo préférez-vous voir jouer ?

Je n’ai pas vraiment de préférences, je suis d’accord avec la philosophie de Dunga, même si on est d’accord qu’il faut s’appuyer sur un groupe avant tout, les joueurs en forme du moment doivent jouer. Maintenant pour moi, la référence en défense dans les années à venir se nomme Marquinhos. 

Il a su s’imposer cette saison comme un cadre du PSG.

Il a le tempérament, les qualités, il commence à acquérir une très grosse expérience et je reste persuadé qu’il sera un homme de base dans les années à venir en Seleção.

Toutes les équipes Brésiliennes engagées en Copa Libertadores se sont qualifiées pour les huitièmes de finale, pensez-vous qu’une équipe pourra aller au bout ?

Les équipes Brésiliennes sont toujours présentes et restent les références en Amérique du Sud. Ce sont les clubs les plus riches, les mieux structurés et ils se doivent donc d’être au moins dans le dernier carré. Mais il est vrai qu’avec ce calendrier démentiel au Brésil, c’est très compliqué pour les équipes d’être performantes sur tous les tableaux avec les championnats régionaux, le championnat national qui va débuter et qui est de plus en plus dur. Ce calendrier n’aide pas les formations brésiliennes mais elles disposent de bons effectifs et j’espère vraiment voir une de ces équipes aller au bout de cette compétition.

Concernant Sochaux, cette fin de saison est très disputée, comment abordez-vous ce dernier virage ?

Tous les matchs seront important jusqu’à la fin de la saison, à chaque fois que nous avons eu l’opportunité de basculer du bon côté, on les a plus ou moins raté. Quand on a été dos au mur, on a toujours su s’en sortir mais cette saison est à l’image de l’équipe, une formation qui en reconstruction, qui a connu beaucoup de situations extra-sportives avec la vente du club, un été dernier compliqué, de nombreux départs en début de saison, des jeunes joueurs qui ne connaissaient pas cette Ligue 2. De nombreux facteurs que l’on a payés et que l’on paye encore aujourd’hui. Il nous reste cinq matchs (interview réalisée avant le match face à Clermont), on ne doit plus rien calculer en espérant prendre au moins neuf points en sachant que nous avons deux matchs à la maison.  Il faudra juste se donner les moyens d’espérer quelque chose en cette fin de saison.

Après un début de saison très difficile, aujourd’hui vous vous battez pour la montée, si vous n’y parvenez pas est-ce que ce sera considéré comme une désillusion ?

Je pense que oui, je suis sûr qu’à la sixième journée quand nous étions derniers, tout le monde aurait signé pour être à notre place aujourd’hui mais nous avons su nous donner de l’espoir et des attentes. On a su rebondir et remonter, faire croire à nos supporters que nous pouvions remonter en Ligue 1. Sochaux est un club qui se doit de jouer parmi l’élite, il est fait pour la Ligue 1, il a une histoire en Ligue 1, il a des supporters de Ligue 1 avec des infrastructures de Ligue 1. Ce serait donc une désillusion de ne pas y parvenir surtout quand on est proche d’y accéder comme c’est le cas actuellement.  On sait aussi que c’est très compliqué de rester dans cette division avec de nombreux exemples, la situation économique est difficile pour de nombreux clubs. Il faut garder les pieds sur terre aussi et s’appuyer sur tout ce qui a été effectué cette saison pour progresser et avancer les prochaines années.

Est-ce que les problèmes extra-sportifs ont eu une incidence sur le groupe et sa saison ?

La direction du club a fait le maximum pour bien gérer cette transition à la tête du club, nous n’avons pas été atteint par cette situation mais si on fait une analyse plus globale, les dirigeants avaient décidé de vendre le club cette saison et on a pu voir un impact sur l’équipe car nous sommes l’un des plus petits effectifs de la Ligue 2, on compte sur 20-21 joueurs professionnels dont 3 gardiens. Nous avons 17 joueurs de champs opérationnels aujourd’hui, cela a son importance surtout quand on se compare à d’autres équipes qui durant le mercato ont pu recruter plusieurs joueurs, nous ont a vendu deux joueurs et on en a récupéré deux. Sur toute une saison, cela compte mais les dirigeants et la direction ont vraiment fait le maximum pour que les joueurs ne subissent pas cette situation et disposent des moyens nécessaires pour réaliser une bonne saison, ce qui a été fait.

A titre personnel, comment jugez-vous votre saison ?

Je suis satisfait d’avoir pu retrouver le terrain après ma saison dernière compliquée du côté de Guingamp où je ne faisais pas partie des plans du coach. L’essentiel pour moi était de retrouver du plaisir, de retrouver aussi mon niveau. Je suis arrivé sans avoir de réelles préparations, dans un contexte particulier au sein d’une équipe qui ne tournait pas encore. Mais depuis, tout va mieux que ce soit collectivement et individuellement, je suis content d’avoir pu apporter ce que l’on attendait de moi. On entre dans le money time, je suis conscient que je dois aussi apporter sur et en dehors des terrains, un peu de mon expérience pour aborder cette fin de saison la mieux possible. Malgré tout, je reste un compétiteur et je souhaite toujours apporter plus à mon équipe, progresser et faire mieux car c’est par là qu’on l’on prend aussi du plaisir.

Votre expérience sera précieuse dans ce sprint final.

Ceux qui me connaissent, te le diront, je suis toujours dans la recherche de faire mieux, même à l’entrainement je déteste perdre, c’est cette force que j’ai, cette culture qui dans le foot d’aujourd’hui se perd un peu. Mais avant de parler d’expérience ou vouloir apporter quelque chose, je me devais de revenir à mon meilleur niveau pour montrer l’exemple aux autres, puisque la vérité c’est sur le terrain qu’on la trouve.

Si Sochaux devait rester en Ligue 2 la saison prochaine, est-ce que l’on vous retrouvera dans cette équipe ?

Je me sens bien ici, il me reste un an de contrat, je sais que je peux faire encore plus sur le terrain et en dehors. Après il y aura forcément des changements au sein du club, donc il y aura des discussions. Il faudra voir aussi les ambitions du club, j’aspire à évoluer dans une formation ambitieuse et qui se donnera les moyens d’atteindre ses objectifs. Je sens que l’on construit quelque chose de solide ici et je veux y participer.

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