Le Stade de France est vaincu

Depuis que le Stade de France existe, jamais le Brésil ne s’y était imposé et n’avait jamais marqué face à la France, ne marquant que lors du match d’ouverture face à l’Ecosse. Pire, il y a connu l’une de ses heures les plus noires, avec ce 12 juillet 1998, en finale de la Coupe du […]
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sambafoot_admin
2015-03-27 16:14:00

Depuis que le Stade de France existe, jamais le Brésil ne s’y était imposé et n’avait jamais marqué face à la France, ne marquant que lors du match d’ouverture face à l’Ecosse. Pire, il y a connu l’une de ses heures les plus noires, avec ce 12 juillet 1998, en finale de la Coupe du monde. Une catastrophe nationale à classer au même rang que le 1-2 en fausse finale de 1950 face à l’Uruguay, ou encore le 1-7 en demi-finale maison contre l’Allemagne, l’été dernier, au Mondial-2014.

Cette finale de 1998 reste dans toutes les mémoires, d’ailleurs, quand la Seleçao pénètre sur la pelouse maudite, le public la lui rappelle par le « et un, et deux, et trois zéro ». Ensuite, il y eut le 0-0 de 2004, puis le 1-0 de 2011. En plus de ne pas gagner, aucun Auriverde n’avait encore réussi à inscrire le moindre but, même de consolation, histoire de se coucher moins penaud.

Ce France-Brésil, le quatrième donc, au Stade de France, a bien failli tourner mal, lui aussi. Avec Valbuena, d’abord à droite, puis à gauche, avec Benzema sur tout le front de l’attaque, la France musèle Neymar et ses copains, bloque toute approche du but. La première action dangereuse des Brésiliens ne viendra qu’à la 20e, elle ne donnera rien. En face, la balle circule mieux, le jeu présenté est fluide, le danger apparaît évident sur chaque coup de pied arrêté.

Surtout les corners, avec un gardien à la sortie aérienne pas tranquille. C’est pile là-dessus que la France ouvre sa marque (1-0), par Varane, sur un ballon envoyé par Valbuena, dès la 21e, après une première alerte signée Benzema (8e), de la tête. La Seleçao n’y est pas, elle apparaît empruntée, elle aurait fort bien en prendre l’un ou l’autre supplémentaire.

Les Bleus pressent, récupèrent haut, sont tout près d’étouffer la Seleçao, laquelle traverse un sale quart d’heure. A croire que ce Stade de France ne réussira donc jamais au Brésil, qu’il y perd son latin chaque fois qu’il y foule les chaussures. Oscar et Neymar, les maîtres à jouer, déjouent, Willian est mis au pas, on ne s’en sort pas. Le pire est à craindre.

Et puis surgit Fimino, la dernière trouvaille du moment, appelée par Dunga alors qu’il joue en Bundesliga depuis des années, qu’il n’est jamais apparu dans les radars de la CBF, pour une quelconque sélection chez les jeunes, voire un goûter d’anniversaire avec les grands. C’est lui qui lance Oscar plein axe pour l’égalisation à 1-1. Le signe indien est brisé, oui le Brésil est capable d’inscrire un but au Stade de France. Il aura fallu trois matchs plus quasiment une mi-temps pour le faire, à savoir 311’ !

A 1-1 à la mi-temps, tout est permis. Y compris un sursaut formidable de la Seleçao. Laquelle revient transcendée des vestiaires, avec un replacement au milieu et sur le devant de l’attaque salutaire. Elias n’est plus à chercher où se mettre, Luiz Gustavo prend plus de poids dans le jeu. Surtout, Oscar et Neymar trouvent une vraie complicité, ne se marchent plus dessus, créent du bon football, écartent la défense et créent les brèches.

A la 57e, c’est le but de Neymar qui achève de libérer l’équipe. Après un gros travail signé Willian, plus du tout le petit garçon timide de la première période, mais un élément entreprenant et surtout tranchant, il décale Neymar qui met le 2-1 du gauche. La rencontre a complètement changé de physionomie. Ce n’est plus le Brésil dans ses petits souliers qui s’offre aux sifflets constants du public du Stade de France. C’est une équipe qui, soudain, apparaît mûre dans son organisation, sûre de son football, bien en place et à qui rien, alors, ne semble pouvoir lui arriver.

La France ne sait plus quoi faire. Valbuena est pris, Benzema contré, Fekir, rentré en renfort, n’amène rien. Soudain, c’est la Seleçao, celle de Dunga, qui montre comment défendre, presser haut, récupérer vite et envoyer des attaques ultra rapides. La Seleçao n’affiche plus la stérile possession de balle de la prime période, elle procède par des contres d’une étonnante vivacité, avec des joueurs qui se trouvent comme s’ils avaient échangé les premières balles au berceau.

Cela va à deux mille à l’heure et les Bleus sont, à leur tour, pris à la gorge. Et Luiz Gustavo y va de son but à lui, sur un corner tiré par Willian, décidément dans tous les bons coups. C’est le 3-1, comme une revanche du but encaissé en début de match. Luiz Gustavo semble alors répondre à Varane (69e). Et Willian est tout près d’inscrire le 4-1. Il n’y a plus qu’une équipe, la France n’y est plus.

La Seleçao n’insiste pas, elle a encore un match qui l’attend, dimanche à Londres, face au Chili. Elle affiche assez de maîtrise pour ne pas avoir à en rajouter, elle rassure surtout son sélectionneur par un formidable dévouement de chacun dans les tâches défensives, jusqu’au nouvel avant-centre Fimino qu’on voit tacler à l’arrière.

Le Brésil bat la France, et c’est la septième fois que cela lui arrive après 1930 (3-2), 1958 (5-2), 1963 (3-2), 1981 (3-1), 1992 (2-0), 2013 (3-0) et enfin 2015 (3-1), la quatrième en France (1963, 1981, 1992 et donc 2015). Surtout, depuis 1958, c’est la deuxième fois que la Seleçao bat les Bleus deux fois de suite (1930 puis 1958 hier, 2013 puis 2015 désormais). A quand la troisième, comme pour la série 1930, 1958 puis 1963 ?

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Mars 27, 2015