Carnet de Rio: “Osvaldo, le score !”

Quelle idée de passer son match dans un avion ! Ce Brésil – Colombie de haute tension, je l’ai vécu les fesses dans un Boeing à harceler chaque steward de passage. « C’est quoi le score ? » « Je ne sais pas… » « Oui mais c’en est où ? » « Il n’y a que le capitaine qui sait ! » Alors il faut attendre. […]
par
sambafoot_admin
2014-07-06 17:58:00

Quelle idée de passer son match dans un avion ! Ce Brésil – Colombie de haute tension, je l’ai vécu les fesses dans un Boeing à harceler chaque steward de passage. « C’est quoi le score ? » « Je ne sais pas… » « Oui mais c’en est où ? » « Il n’y a que le capitaine qui sait ! »

Alors il faut attendre.

A la montée dans l’engin, il y a 1-0. Un but de Thiago Silva découvert à coups de cris dans la salle d’enregistrement. Pas de télé, e part. Pas d’ordinateur sorti. Mais alors, comment savent-ils ? Et pourtant, du côté des porteurs d’auriverde, ça gueule gai. Cela chante presque.

Alors autant les croire.

Une fois dans l’avion, plus de lien avec l’extérieur. Sauf le capitaine. « Et il dit quoi Osvaldo (c’est son nom) ? » « Toujours 1-0. Et c’est la mi-temps. » Bon d’accord. La suite est une suite d’attentes, à scruter sur la montre les minutes qui défilent et l’absence totale d’information.

Pas de nouvelle, bonne nouvelle ? « Ici le capitaine, le Brésil mène 2-0. » On ne comprend rien, juste le score, mais on pige aux sifflets de joie que cela sent bon. Alors chut Osvaldo ! « But pour la Colombie 2-1. Sur pénalty. » Aie aie aie. On t’a dit : « Chut Osvaldo ! » « Et comment ça joue ? C’est dur ? Il se passe quoi ? »

Des questions qu’on se pose, des scénarios qu’on s’imagine, le pire et le meilleur qui se dessinent dans un cerveau ouvert à tous les possibles. Un match peut se vivre en direct live, en plein dans le stade, devant une télé, l’oreille collée à une radio, avec un live écrit sur Internet. Ce Brésil – Colombie, je l’ai « vécu » avec la tête, à me rassurer sur l’air de « si Osvaldo ne dit rien, ça doit toujours être à 2-1 » puis à imaginer le temps restant, les minutes supplémentaires éventuellement données.

Puis la délivrance : « Ici le capitaine… Le Brésil a gagné 2-1. » Tout le monde saute dans l’avion (et il n’a même pas bougé), de sept à soixante-sept ans, du petiot au maillot siglé « Neymar Jr » à la mamy avec l’écharpe à l’écusson aux cinq étoiles. Encore dix heures, et c’est la terre du Brésil.