Alex Dias: “Le club et les supporters de Saint-Etienne seront toujours dans mon coeur”

Alex Dias  a passé deux très belles années à Saint Etienne avant de connaitre une saison au PSG mitigée. Il a accepté de revenir sur ses expériences françaises mais aussi commenter l’actualité footballistique évoquant les Verts, le Paris Saint Germain et la Coupe du Monde au Brésil. Que fais-tu actuellement, toi qui a arrêté ta […]
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sambafoot_admin
2014-04-15 13:44:00

Alex Dias  a passé deux très belles années à Saint Etienne avant de connaitre une saison au PSG mitigée. Il a accepté de revenir sur ses expériences françaises mais aussi commenter l’actualité footballistique évoquant les Verts, le Paris Saint Germain et la Coupe du Monde au Brésil.

Que fais-tu actuellement, toi qui a arrêté ta carrière il y a deux saison ?

Cela fait deux ans effectivement que j’ai arrêté ma carrière de joueur professionnel. Je termine de monter une affaire avec mon cabinet. Je joue au Showbol, certains matchs sont même diffusés à la télévision et je joue aussi au foot volley avec mes amis.

Donc à ce jour tu n’as plus de lien avec le football professionnel. Tu n’as pas envisagé une carrière d’entraineur ?

Non, pour le moment ce n’est pas la voie que je veux suivre. J’ai arrêté de jouer il y a deux ans et je suis impliqué dans mes activités ici dans la ville où je vis, Goiânia. Et pour l’instant, je ne peux jouer qu’au foot volley et au Showbol.

En 1999, tu es arrivé à Saint Etienne à la surprise générale. Comment s’est passée cette arrivée ?

En 1999, les dirigeants de Saint Etienne étaient venus à Goiânia pour superviser Aloisio alors que nous allions affronter l’Internacional. Durant ce match, j’avais été bon, le président et les dirigeants de Saint Etienne avaient apprécié le duo que nous formions. Alors ils se sont décidés à nous recruter tous les deux. Aloisio était quasiment assuré de rejoindre Saint Etienne et donc suite à ce match j’ai pu l’accompagner.

Et quelle avait été ta réaction lors de ce transfert ? Tu étais surpris ?

Cela s’est fait très rapidement. Le match face à l’Internacional s’était bien passé, j’avais pu marquer un but. Peu de temps après, Aloisio m’avait contacté pour me dire que les dirigeants stéphanois avaient bien aimé mon jeu et voulaient me recruter. Et j’ai signé dans l’heure. J’étais content de pouvoir jouer à nouveau avec Aloisio.

Quels sont les souvenirs de ton passage à Saint Etienne ?

C’était merveilleux. Au début, c’était un peu difficile à cause de la barrière de la langue mais avec Aloisio nous avons su montrer notre qualité sur le terrain. Au prix où nous avions été achetés, nous avons pu donner satisfaction rapidement. Après cette première partie de saison, je suis devenu titulaire et le buteur de cette équipe. Pendant deux ans, j’étais le meilleur joueur étranger du club. Ce fut donc une très bonne période dans ma carrière. Ce fut d’autant plus triste quand il y a eu cette affaire de faux passeports pour moi et Aloisio. Mais je préfère ne pas me rappeler de ça. C’était une très bonne période avec beaucoup de joies où je me suis fait de vrais amis. J’ai toujours des contacts avec des supporters du club. J’aimerais bien faire un match d’adieu là, nous essayons de mettre cela en place.

En 1999, tu as disputé un fameux match face à l’Olympique de Marseille où tu as inscrit quatre buts. Qu’est-ce que tu as ressenti?

Nous remportons le match, cinq buts à un et j’ai eu la chance de marquer quatre buts. Il n’y a pas longtemps Saint Etienne a joué contre Marseille et ils ont envoyé une équipe ici pour faire un petit reportage, ils m’ont même apporté un maillot. Ce match a visiblement marqué les gens. J’ai toujours beaucoup d’affections pour les supporters du club et ils seront toujours dans mon cœur. Je ne les oublierais jamais. C’est pour cette raison que je veux vraiment réaliser ce match d’adieu à Saint Etienne dans un stade plein à craquer.

Tu es arrivé en même temps que ton coéquipier et ami Aloisio. Comment s’est passée votre adaptation avec les joueurs français ? Est-ce que vous avez pu vous intégrer rapidement dans le groupe?

Au début c’était difficile à cause de la langue. Mais petit à petit, on a commencé à jouer et cela a facilité les échanges. Aloisio et moi avons de très bons amis là-bas. Un de nos meilleurs amis était notre traducteur Carlos. On s’entendait aussi très bien avec le photographe du club, Philippe, qui était toujours présent. On est aussi resté en contact avec quelques joueurs.

A l’époque, beaucoup disait que tu avais une relation difficile avec ton entraineur, Robert Nouzaret. Comment était votre relation ?

C’est vrai, c’était compliqué. Quand je suis arrivé, il ne me convoquait pas pour les premiers matchs. J’ai seulement fait mes débuts lors de la quatrième journée face à Nancy.  Et j’ai fini par faire de bons matchs et il ne pouvait plus me sortir de l’équipe. Après nous avons pu nous expliquer et nous avons pu nous entendre mais au départ, il n’aimait pas mon football.

Avec Saint-Etienne, tu n’as pas remporté de titres. Comment juges-tu ton passage là-bas en termes de trophées mis à part tes bonnes prestations individuelles ?

Les équipes que nous affrontions à l’époque étaient très dures et très fortes, notamment Lyon. Donc cela nous a empêché de remporter des trophées. C’était une nouvelle équipe qui venait de remonter de seconde division.  Avec le recrutement d’Aloisio et de moi-même, il renforçait l’équipe mais en toute honnêteté on ne pouvait pas se mêler aux équipes de tête pour le titre. Quand on a pu se mêler à la lutte pour les premières places,  l’histoire des faux passeports est arrivée. Le club a été sanctionné et a perdu des points et à partir de ce moment, tout s’est écroulé. Mais même sans les titres, je pense qu’Aloisio et moi avons laissé une bonne image à Saint-Etienne.

Revenons rapidement sur cette histoire de faux passeport. En France, on disait que c’était de votre faute et celle de votre agent ?

Non le problème venait d’Edinho, qui n’était pas mon agent mais celui d’Aloisio.

Cet épisode vous a blessé ?

Oui, cela m’a porté préjudice en France. J’étais le deuxième meilleur buteur du championnat, l’équipe tournait bien et a été pénalisé à cause de cela. Le club a perdu des points, moi, je suis resté quelques mois sans pouvoir jouer et le club a fini par descendre en deuxième division.

Qu’est-ce que tu peux nous dire sur les supporters de Saint-Etienne ?

Ces supporters sont uniques. Ils sont comme ceux de Flamengo et du Corinthians, ici au Brésil. Ce sont de vrais fanatiques. A chaque fois que nous allions jouer dans un autre stade, il était plein. Que ce soit à Paris, Monaco… Partout, ils nous suivaient. C’est pour cette raison que je garde beaucoup d’affections pour eux. Depuis mon passage, là-bas j’y suis retourné une fois pour un match et les supporters se sont rappelés de moi, c’était une belle fête.

Quand Saint-Etienne est descendu en seconde période, tu as rejoint le Paris Saint Germain avec Aloisio. C’était une opportunité inespérée pour vous, non ?

Eh bien j’ai commencé en seconde division avec Saint-Etienne mais nous étions mal partis pour remonter  alors j’ai été prêté au Paris Saint Germain. Malheureusement nous n’avons pas su reproduire les mêmes choses qu’à Saint Etienne. Mais ce fut tout de même un bon passage, nous avons pu jouer avec Ronaldinho et Anelka. Il y avait aussi Luis Fernandez comme entraineur, c’était un grand technicien. Donc ce fut un bon passage même si cela n’aura duré qu’un an et que nous n’avions pas pu continuer comme on le désirait.

Tu parles de Ronaldinho et Luis Fernandez. A l’époque, ils ne s’entendaient pas vraiment tous les deux. Tu sais pourquoi leur relation était tendue ?

La raison, non pas vraiment mais il demandait beaucoup à Ronaldinho. Moi personnellement je n’ai pas eu de problèmes avec lui. Au contraire, c’est lui qui m’avait fait venir et je lui en serais toujours reconnaissant pour cela.

Et que peux-tu nous dire sur Ronaldinho. Quelle était votre relation, est ce que vous étiez proches ou il était plutôt timide dans le groupe ?

Il l’était un petit peu. C’était sa première année en France, il avait quitté Grêmio après des négociations difficiles. Mais nous avions une bonne amitié. On avait l’habitude de faire des barbecues chez lui ou chez Aloisio. On était toujours ensemble avec les Brésiliens de l’effectif.

Et Anelka, comment était-il ?

Un excellent joueur. Mais il n’aimait vraiment pas les entrainements. Il arrivait à l’heure qu’il voulait. C’était un rebelle malgré son âge à cette époque. Mais depuis il a pu avoir une grande carrière avec beaucoup de victoires.

Après cette saison au PSG, tu es revenu à Saint Etienne mais tu as décidé de ne pas revenir en deuxième division. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Je ne voulais pas rester car je voulais connaitre autre chose que jouer en deuxième division, donc j’ai fini par retourner au Brésil. J’ai retrouvé Cruzeiro avec qui j’ai été champion en 2003 avec une très grande équipe. Et j’ai poursuivi ma carrière au Brésil.

Aujourd’hui le PSG connait une très grande période avec l’arrivée du Qatar à la tête du club alors que Saint Etienne aussi effectue une grande saison avec une possible qualification pour la Ligue des Champions. Que penses-tu de ces deux formations ?

Je suis très heureux. J’ai des amis qui jouent au Paris Saint Germain avec Thiago Silva que j’ai connu à Fluminense. Donc je suis heureux de ce qui arrive au club avec les investissements qu’ils ont fait pour aller loin en Ligue des Champions. Pour Saint-Etienne aussi c’est une très bonne chose avec cette position dans le haut du classement. Pour les supporters et la ville, je crois que si le président continue à investir comme cela, je suis sûr que Saint Etienne pourra se battre pour le titre dans les prochaines années.

Es-tu toujours en contact avec Saint-Etienne ? Tu as des projets ?

J’ai un projet à l’avenir pour faire venir des joueurs là-bas. Je suis actuellement à la recherche de partenaires pour cela. Mais ce n’est pas ma priorité. Aujourd’hui, je dois régler ma situation ici à Goiânia avec ma société. J’ai tout de même l’objectif de venir en France et pourquoi pas faire venir des joueurs ou même devenir entraineur.

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