Coupe du Monde 1950: Tout un pays sous le choc (2ème partie)

Avalanche de buts au Maracanã Pour disputer le tour final le Brésil retrouvait l’Espagne, la Suède et l’Uruguay, premier champion du monde. Ce sont les Suédois qui ont été les premiers à subir le véritable rouleau compresseur brésilien, qui a balayé 7 à 1, la formation Scandinave, Ademir inscrit deux buts en première période aux […]
par
sambafoot_admin
2014-04-13 15:36:00

Avalanche de buts au Maracanã

Pour disputer le tour final le Brésil retrouvait l’Espagne, la Suède et l’Uruguay, premier champion du monde. Ce sont les Suédois qui ont été les premiers à subir le véritable rouleau compresseur brésilien, qui a balayé 7 à 1, la formation Scandinave, Ademir inscrit deux buts en première période aux 17’ et 36’ puis c’est  Chico à la 39’ minute qui venait inscrire le troisième but auriverde. Avec cet avantage de trois buts à la pause, la seconde période ne fût qu’une formalité et l’occasion pour Ademir d’inscrire un second doublé aux 52’ et 58’ minutes, puis Andersson à la 67’ réduisait l’écart sur pénalty, mais le dernier mot est revenu à Chico qui à la 88’ minute clôturait cette démonstration brésilienne son second but de la rencontre.

Dans l’autre rencontre l’Uruguay et l’Espagne faisaient match nul 2- 2 et c’est justement l’Espagne que le Brésil affrontait en ce 13 juillet. La démonstration brésilienne se confirmait avec ce large succès 6 à 1 ! Parra marquait contre son camp au quart d’heure de jeu, puis Jair 21’ et Chico 31’ minutes permettqaient à la Seleção d’atteindre la pause avec trois buts d’avance tout comme face à la Suède. En seconde période le festival offensif reprenait avec deux nouveaux buts, signés Ademir 57’ et Zizinho 67’, pour la petite histoire, c’est Igoas à la 71’ qui  inscrivait l’unique but des Ibériques.

Le Maracanãzo

Enfin le jour du triomphe brésilien annoncé arrive en ce 16 juillet où dans un Maracanã prévu pour 150.000 spectateurs c’est 200.000 personnes qui étaient là pour vivre ce sacre. Un sacre fêté la veille par une pléiade de festivités. L’Uruguay se présente comme une équipe qui comme l’Espagne et la Suède allait plier sous les assauts des attaquants brésiliens. La Seleção toute de blanc vêtue (pour la dernière fois) se présente poussée par tout un stade et sous les yeux de Jules Rimet, pour offrir ce titre qui lui tend les bras. Un nul suffit au Brésil pour être champion du monde, et pourtant…

Dans un Maracanã chauffé à blanc, les Brésiliens ne se procurent pas moins de dix-sept occasions d’ouvrir le score, mais à la pause le tableau est vierge.

En seconde période, le Brésil a repris son emprise sur le jeu et se procure dix-huit occasions, mais une seule va délivrer tout un stade, tout un pays, lorsque Friaça marque à la 66’ minute, et fait chavirer de bonheur le Maracanã et les millions de Brésiliens, l’oreille collé aux transistors. A ce moment tout le monde pense que le Brésil est enfin lancé et va régaler le monde par une nouvelle avalanche de buts. Mais à la 66’ minute, Juan Schiaffino marque ! Stupeur dans le stade, on n’y croit pas et pourtant….

Le Brésil repart à l’assaut du but de Roque Maspoli, mais ne trouvera jamais l’ouverture, au contraire à la 79’ une chose impensable vient d’arriver, Bigode est une nouvelle fois débordé le ballon arrive dans les pieds d’Alcides Gigghia, lequel adresse un tir qui passe entre le poteau et Barbosa, un but accueilli dans un silence cathédrale. Luis Mendes radio-reporter pour Radio Globo raconte “ J’ai célébré ce but comme à mon habitude, en hurlant. Ensuite, j’ai réalisé ce que cela signifiait pour la Seleção. Près de moi Sergio Paiva, le commentateur de Radio Continental était évanoui, il a dû être évacué“. Un but qui a plongé dans un silence comme le raconte Ghiggia le héros uruguayen, “ ce n’est pas le but que j’ai inscrit qui m’a surpris le plus, non c’est le silence qui régnait dans le Maracanã rempli par 200.000 spectateurs. »

Au-delà du Maracanã, c’est tout un pays qui était plongé dans un véritable cauchemar avec cette défaite impensable, un revers qui encore aujourd’hui est bien vivant dans toutes les têtes brésiliennes. L’Uruguay remporte contre toute attente sa seconde Coupe du monde, le trophée fût remis dans la plus grande confusion par Jules Rimet au capitaine de la Celeste, Obdulio Varela. Des Uruguayens qui ont pu quitter la pelouse du Maracanã un peu à la sauvette, laissant tout un peuple en pleurs. Pour consoler le Brésil, Ademir avec cinq réalisations a terminé meilleur buteur, mais une chose est sûre c’est que le cœur n’y était pas et l’Uruguay a pour le moment réalisé le plus grand exploit de l’histoire de la Coupe du monde, battre le pays organisateur en finale.

La sélection

Gardiens : Barbosa (Vasco da Gama-RJ), Castilho (Fluminense-RJ)

Défenseurs : Augusto (Vasco da Gama-RJ), Ely (Vasco da Gama-RJ), Juvenal (Flamengo-RJ), Nena (Internacional-RS)

Milieux: Nilton Santos (Botafogo-RJ), Bauer (São Paulo FC-SP), Bigode (Flamengo-RJ), Danilo Alvim (Vasco da Gama-RJ), Alferdo Noronha (São Paulo FC-SP), Ruy (São Paulo FC-SP)

Attaquants : Adãozinho (Internacional-RS), Ademir Menezes (Vasco da Gama-RJ), Alfredo Ramos (Vasco da Gama-RJ), Baltazar (Corinthians-SP), Chico (Vasco da Gama-RJ), Friaça (São Paulo FC-SP), Jair (Palmeiras-SP), Maneca (Vasco da Gama-RJ), Rodrigues (Fluminense-RJ), Zizinho (Bangu-RJ)

Barbosa : Meilleur gardien du moment au monde, à qui tout le Brésil a fait endosser la responsabilité de la défaite, il est décédé dans la misère et seul et surtout dans l’indifférence générale.

Nilton Santos : L’un des cinq meilleurs défenseurs de l’histoire du football international, il a pourtant débuté à Botafogo comme attaquant, mais il fût rapidement positionné en tant qu’arrière gauche par ses qualités défensives remarquées par son entraineur. En Seleção il aura porté le maillot auriverde à 75 reprises, il a inscrit un but phénoménal le 8 juin 1958 en Coupe du monde après être parti du milieu de terrain il a driblé un certain nombre d’adversaires pour inscrire son troisième but sous le maillot auriverde.

Bauer : Né d’une union d’un Suisse et d’une fille noire africaine, il a porté le surnom de Monstre du Maracanã, par rapport à sa masse athlétique.

Danilo Alvim : Vainqueur de la Copa América de 1949 et finaliste du mondial de 1950, celui qui était appelé O Principe, a également remporté en 1963 la Copa América en tant que sélectionneur de la Bolivie (1963/1965), le seul titre de l’équipe nationale de Bolivie.

Zizinho : Il aurait pu avoir une carrière similaire à Pelé, si le Brésil avait été sacré champion du monde en 1950. Il est encore actuellement le meilleur buteur brésilien en Copa América avec 17 buts inscrits lors des éditions de 1942, 1945, 1946, 1949, 1953 et 1957. Il est le père de Giovani dos Santos international mexicain depuis 2007 et qui a évolué au Barça (2007/2008) aujourd’hui à Villarreal, de Jonathan dos Santos (Barcelone) et Eder dos Santos (Club América de Mexico).