Coupe du Monde 1934: Le Brésil en Italie

Quatre ans après le premier Mondial en Uruguay, et une élimination dès le premier tour, c’est l’Italie qui a accueilli le second Mondial, l’Italie qui avait dû donner de sérieuses garanties financières et également le fait de l’importance prise dans le monde du bon football transalpin. C’est du 27 mai au 10 juin que s’est donc […]
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sambafoot_admin
2014-03-23 17:39:00

Quatre ans après le premier Mondial en Uruguay, et une élimination dès le premier tour, c’est l’Italie qui a accueilli le second Mondial, l’Italie qui avait dû donner de sérieuses garanties financières et également le fait de l’importance prise dans le monde du bon football transalpin. C’est du 27 mai au 10 juin que s’est donc déroulé cette seconde édition. L’Amérique du Sud n’était représentée que par deux équipes, puisque le Chili et le Pérou n’avaient pas confirmé leur participation et l’Uruguay qui n’avait pas apprécié en 1930 le refus de certaines nations européennes à venir prendre part à la première édition.

Deux sélections sud-américaines

C’est donc l’Argentine avec une équipe amateur et le Brésil avec  une formation composée de joueurs de second plan qui se présentaient à cette édition avec tout de même l’infime espoir de faire mieux que quatre ans auparavant. Pour ce Mondial, la rivalité entre Rio et São Paulo était toujours aussi vivace et pour éviter de ne prendre dans sa majorité des joueurs issus du championnat carioca, Eduardo Trindade alors président de l’AMEA(Associação Metropolitana d’EsportesAthleticos, fondée le 1er mars 1924, qui a introduit des règles discriminatoires à l’encontre des joueurs noirs ou de classe modeste), exige qu’une sélection mixte soit emmenée en Italie, mais les choses ne se passent pas au mieux, la LCF (Ligue Carioca de Football) et l’AMEA refusent de céder ses meilleurs joueurs pour une période aussi longue à la CBD. Et c’est à Carlos Martins de Rocha “Carlito Rocha“ que fût confiée la tâche de monter l’équipe.

Carlito Rocha, grand connaisseur en matière de football, savait qu’il fallait avoir une équipe forte pour avoir des chances d’aller le plus loin possible dans la compétition. Et c’est Luis Augusto Vinhaes double vainqueur de la Couper Rio Branco, qui eut l’honneur de prendre en main cette Seleção. Suite à une rencontre de championnat Pauliste entre São Paulo FC et la Portuguesa, il décide d’appeler quatre joueurs du Tricolor, Sylvio Hoffmann, Luizinho, Waldemar de Britto et Armandinho.

L’Etat du Rio Grande do Sul prête deux joueurs, Luiz Luz et Patesko alors que Vasco de Gama pour Rio de Janeiro, prêtera Tinoco et Leônidas da Silva. La Seleção au complet allait enfin pouvoir partir pour l’Italie pour participer à cette seconde Coupe du Monde.

L’ensemble de la délégation brésilienne embarque à bord du Comte Biancamano, la traversée durera douze jours, avec quelques séances d’entrainements de 40 minutes et des conseils techniques. Arrivés en Italie, les joueurs de Luis Augusto Vinhaes, ont eu un premier contact avec la pelouse du stade Luigi Ferraris de Gênes, durant une quarantaine de minutes où la Seleção a joué une petite rencontre improvisée, la seule avant de débuter la compétition.

La Seleção s’incline

Pour sa première sortie sur les pelouses italiennes, le tirage au sort a fait que l’Espagne, du gardien légendaire Ricardo Zamora, soit l’adversaire des Brésiliens. La première confrontation entre les deux équipes, la Roja était la troisième équipe européenne que le Brésil  a affronté après la Yougoslavie lors du Mondial 1930 et la France en amical à l’issue de ce Mondial 1930. Comme en 1930, la Seleção s’est inclinée sur le score de 3 à 1, José Iraragori de l’Athletic Bilbao sur penalty  avait ouvert la marque à la 17ème minute. La Roja doublait la mise, cinq minutes plus tard par le joueur du Real Oviedo, Isidro Langara, c’est sur cet avantage de deux buts que les Ibériques ont regagné les vestiaires, conscients d’avoir fait que le plus dur, face il est vrai, à une équipe bis Brésilienne.

En seconde période, l’intérêt de la partie était relancé par deux faits marquant le premier, tout d’abord si le but de Luizinho n’avait été annulé à l’heure de jeu, puis si Waldemar de Britto à la 70’minute avait transformé son penalty repoussé par Zamora. Malgré tout, le Brésil avait tout de même inscrit un but à la 56ème minute par Leônidas da Silva, mais cela n’aura pas suffi pour que la Seleção poursuive sa route en Coupe du Monde. Et non content d’être éliminée dès le premier match, la sélection a disputé une rencontre amicale à Belgrade pour y défier la Yougoslavie absente du Mondial et ce fût une date que le football Brésilien ne pourra oublier puisqu’en ce 3 juillet 1934, le Brésil a encaissé sa plus lourde défaite de son histoire sur le score de 8 à 4. L’épisode malheureux en Europe se termine sur ce double échec, mais le Brésil se donne rendez-vous dans quatre ans en France pour faire mieux que ses deux précédentes prestations.

La sélection

Gardiens : Germano (Botafogo-RJ), Pedrosa (Botafogo-RJ)

Défenseurs : Luiz Luz (Grêmio-RS), Octacilio (Botafogo-RJ), Sylvio Hoffmann (São Paulo FC)

Milieux : Ariel (Botafogo-RJ), Canalli (Botafogo-RJ), Tinoco (Vasco da Gama), Martim Silveira (Botafogo-RJ), Waldyr (Botafogo-RJ)

Attaquants : Armandinho (São Paulo FC), Atila (Botafogo-RJ), Carvalho Leite (Botafogo-RJ), Leônidas da Silva (Vasco da Gama), Luizinho (São Paulo FC), Patesko (Nacional Montevideo, Uruguay), Waldemar de Britto (São Paulo FC).

Pedrosa : Gardien du Fogão de 1930 à 1934 puis entre 1938 et 1939. Il a aussi gardé les buts du São Paulo FC, à la suite de sa carrière de joueur il entreprit celle de dirigeant et c’est au São Paulo FC qu’il a pu prendre ses fonctions en 1946. Il a été également le président de la Fédération Pauliste de football de 1947 à 1954, année de son décès. Pour lui rendre hommage, en 1967, fût créé un tournoi qui porte son nom ainsi que la place où se trouve le stade Morumbi.

Martim Silveira : Premier brésilien de Boca Juniors  à être champion d’Argentine en 1934.

Leônidas da Silva : appelé le Diamente Negro, (Diamant noir) ou Homem-Borracha” (la gomme à effacer) surnoms donnés par le journaliste français Raymond Thourmagem  de Paris Match, l’un des tout premier grand joueur brésilien, attaquant de la Seleção en 1934 était attendu par toute l’Italie pour voir celui qui le 24 avril 1932 face à Bonsucesso réalise le premier ciseau retourné “ la bicyclette“. 

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