– Vous êtes aujourd’hui le troisième gardien de Tottenham. Comment vivez-vous cette phase de votre carrière?
– Ce n’est pas une situation simple car durant les neuf dernières années, j’ai joué au haut niveau, j’ai déjà joué en Seleção. Je sais que ça peut arriver dans le football. Je continue à travailler dur tous les jours. J’espère que ma situation sera résolue dans les prochains temps. Je veux jouer, peu importe le club, je suis bien physiquement.
– Vous ne jouez plus régulièrement depuis 2008. Pourquoi n’êtes-vous pas parti avant?
– J’ai souvent tenté. Mais Tottenham m’a toujours empêché de partir. J’ai eu plusieurs propositions mais insuffisantes pour le club. C’est très compliqué. Ils voulaient récupérer les 10 millions d’euros qu’ils ont investis sur moi il y a 5 ans. Ce n’est pas possible. Je suis aller en prêt en Allemagne (Hoffenheim). Hoffenheim voulait m’acheter définitivement mais Tottenham a bloqué pour des questions financières. J’ai toujours essayé de partir mais Tottenham ne m’a jamais aidé.
– Quelle est votre relation avec les autres gardiens du club, Lloris et Bradley?
– Notre relation est très bonne, nous n’avons jamais eu le moindre souci ensemble. Avec les gardiens, c’est toujours facile, il y a beaucoup de respect dans la profession. Je suis aujourd’hui troisième gardien car mes coéquipiers sont pour le moment meilleurs que moi.
– Que pensez-vous d’Hugo Lloris et de ses difficultés initiales à son arrivée?
– Je n’ai pas compris au départ. Le gardien de la sélection française arrive et il ne joue pas. J’ai été surpris par le comportement de Tottenham. Lloris m’a parlé, il voulait changer de club. Il m’a dit que si il avait su que je restais, il ne serait pas venu. Il a passé des moments difficiles. On était à l’époque quatre gardiens potentiellement titulaires. Mais cela va beaucoup mieux, il est désormais adapté au championnat anglais. Lloris est un gardien spectaculaire.
– Comment se comporte André Villas-Boas au jour le jour?
– Très peu de choses ont changé. J’ai eu peu d’opportunités avec lui. Quand l’entraîneur change, tu penses que des choses positives vont t’arriver. Ca n’a pas été le cas. Le fait qu’il parle portugais n’a rien changé pour moi. Il aurait pu plus m’aider, je le regrette. Je fais partie de l’histoire du club. Quand nous avons disputé les quarts de la Champions League, c’était moi le titulaire. En deux ans, je n’ai quasiment pas joué.
– Vous avez joué plusieurs années aux côtés du défenseur Alex du PSV, qui joue actuellement au Paris Saint-Germain. Dites nous quelques mots sur ce joueur ..
– Nous avons joué trois ans ensemble aux Pays-Bas. Il est très calme. Même les interviews, il n’aime pas (rires). C’est une personne fantastique, un véritable talent. Il est plus âgé aujourd’hui mais c’est un joueur de grande qualité, avec beaucoup de puissance. Nous formions un partenariat très bon au PSV. Nous avons disputé trois championnats hollandais et nous sommes même arrivés à une demi-finale de Ligue des Champions ensemble. Nous nous contactons plus par messages, email, SMS aujourd’hui. C’est un ami pour moi, un grand joueur.
– Alex n’a pas été appelé par Luiz Felipe Scolari alors qu’il est titulaire dans l’axe du PSG avec Thiago Silva. Trouvez-vous cela injuste?
– Je pense qu’il aurait mérité une nouvelle opportunité. Mais je pense qu’à cette position, la Seleção est déjà bien desservie. Je pense qu’Alex méritait une nouvelle opportunité avant, pas forcément maintenant, c’est déjà tard. Si Mano Menezes l’avait retenu l’année dernière par exemple, il ferait aujourd’hui partie du groupe de Scolari. Ce ne serait pas juste de l’intégrer maintenant, par respect pour les autres défenseurs. Mais si on se réfère à ses qualités, oui il a les qualités pour disputer le Mondial 2014.
– Le gardien de la Seleção, Julio César, vit une situation similaire à la vôtre, à quelques mois de la Coupe du Monde au Brésil. Avez-vous échangé avec lui sur sa situation?
– Julio César est contrarié par sa situation. Il a besoin de jouer pour devenir titulaire de la sélection, pour gagner en confiance. L’entraîneur de QPR est le même qui m’avait écarté à l’époque. Je l’avais prévenu. Mais il n’a pas voulu m’écouter. Je suis certain qu’il trouvera une porte de sortie en janvier pour pouvoir jouer.
– Pensez-vous quitter Tottenham au prochain mercato?
– Oui, j’ai deux offres du Brésil. J’ai déjà négocié avec Tottenham pour partir gratuitement, donc la possibilité est grande que je retrouve mon pays. J’ai 32 ans, je me sens bien, c’est à cet âge que la carrière d’un gardien commence réellement. Si je retrouve la compétition en janvier, je crois encore mes chances pour le Mondial 2014.
