L’apprentissage avait pourtant mal commencé. Pour sa deuxième titularisation en Ligue 1, la nouvelle recrue de Marseille, Lucas Mendes, était exclue sur la pelouse de Bordeaux (1-0) pour une faute en position de dernier défenseur à la 89e minute lors de la 13e journée de Ligue 1. Arrivé le 29 août dernier en provenance de Coritiba, le transfuge de l’OM aurait évidemment préféré connaître une entrée en matière différente.
D’autant plus que ce défenseur central aux 140 matches de championnat du Brésil est arrivé sur la Canebière avec l’étiquette du parfait inconnu. Malgré ses déboires initiaux, Lucas Mendes ne gamberge pas et s’installe durablement au sein de la défense marseillaise. La blessure du titulaire habituel, Souleymane Diawara, lui donne un gros coup de pouce. Associé à l’indispensable Nicolas Nkoulou, le natif de Curitiba brille au fil des rencontres par sa faculté à tacler proprement, ses relances précises et sa polyvalence.
Capable d’évoluer aussi bien dans le couloir gauche qu’en charnière centrale, il impressionne les observateurs et met tout le monde d’accord. A commencer par son entraîneur, Elie Baup, qui disait récemment : “Mendes et Nkoulou m’ont donné satisfaction et comme Diawara n’est pas à 100%, je n’ai pas de question à me poser. Ce sont deux joueurs qui réfléchissent ensemble. Dans une paire défensive, il est important qu’il y ait de la communication mais aussi que les deux joueurs sentent le jeu de la même manière. Il faut à la fois contrôler ce qu’il se passe dans leur dos tout en étant capable de défendre en avançant. C’est toute la difficulté d’une paire. Et ce sont deux joueurs qui se complètent bien”.
La barrière de la langue
Mais il n’y a pas que le technicien phocéen qui soit tombé sous le charme. Son coéquipier Rod Fanni est également conquis : “On sentait ses qualités, il a bluffé tout le monde. Il s’est tout de suite mis dans le bain. Il s’est donné plus de crédit pour la suite”. L’OM a donc visé juste en le recrutant même si les chiffres montrent que Marseille a déjà encaissé 29 buts, soit la huitième arrière-garde de Ligue 1. Si Lucas Michel Mendes a forcément une part de responsabilité, il demeure l’un des derniers à blâmer. Ce joueur en devenir promet beaucoup et sera totalement dans son élément lorsqu’il aura franchi la barrière de la langue. Le Brésilien ne parle pas encore français et prend comme interprète la recrue hivernale du mercato Modou Sougou qui maîtrise le portugais.
Si on met de côté l’aspect linguisitque, Lucas s’est parfaitement acclimaté au mode de vie du Sud de la France.“Ça se passe très bien. Je commence à bien connaître la ville, je m’y déplace sans aucun problème partout. Il y a toujours la difficulté de l’habitation, mais je déménage la semaine prochaine, donc à partir de là tout rentrera dans l’ordre, et ça ira de mieux en mieux”, confiait-il ces derniers jours.
Celui qui a pour modèle son compatriote passé par Marseille, Carlos Mozer, n’avait en tout cas pas mis longtemps pour se mettre le Vélodrome dans la poche : “Paris a Ibrahimovic mais ici, on a Gignac et Valbuena (…) Notre équipe n’est en retard sur personne. Quand je suis arrivé, tout le monde ne parlait que du PSG, de l’argent investi sur les transferts. Mais je peux vous dire que les joueurs qui sont ici n’ont rien à envier à ceux de Paris. On a les moyens de se battre pour le titre”, avait-il lâché quelques semaines après son arrivée. Les supporters de l’OM attendent maintenant que Lucas Mendes réitère ses propos dans la langue de Molière. Pour définitivement lui coller l’étiquette de bonne surprise.
