Ce Brésil x Angleterre qui est entré dans l’Histoire du football

Dans l’histoire des rencontres anglo-brésiliennes, une seule pour le moment a retenu encore aujourd’hui l’attention des passionnés du ballon rond, le match du premier tour du mondial 1970 à Guadalajara. Une rencontre riche en émotions, en actions spectaculaires et en occasions de buts, et qui aura finalement tourné à l’avantage de la Seleção, vainqueur un […]
par
sambafoot_admin
2013-02-06 10:31:00

Dans l’histoire des rencontres anglo-brésiliennes, une seule pour le moment a retenu encore aujourd’hui l’attention des passionnés du ballon rond, le match du premier tour du mondial 1970 à Guadalajara. Une rencontre riche en émotions, en actions spectaculaires et en occasions de buts, et qui aura finalement tourné à l’avantage de la Seleção, vainqueur un but à zéro.

Bobby Moore arrêté !

1970, certainement la plus belle phase d’une Coupe du Monde, et tout avait commencé lors du tirage des quatre groupes, avec un alléchant Angleterre vs Brésil qui s’est déroulé le 7 Juin sur la pelouse devenue mythique du Jalisco de Guadalajara. Et pourtant cette confrontation à bien failli ne pas voir le jour. En effet l’Angleterre championne du monde quatre ans auparavant chez elle face à l’Allemagne, était dans la tourmente suite à une sombre affaire de vol d’un bracelet dont avait été accusé Bobby Moore le capitaine de la formation anglaise. L’affaire éclate le 25 Mai 1970 à Bogota en Colombie, lors du stage de préparation de l’équipe managée par Alf Ramsey.

Bobby Moore est arrêté dans l’Hôtel Tenquemada où séjourne toute la délégation britannique, pour un vol d’un bracelet qui avait eu lieu une huitaine de jours plus tôt. Une histoire qui a pris une proportion considérable, en Angleterre, l’Ambassade de Colombie est assaillie de coups de téléphones et autres, pour protester contre ce coup porté à l’encontre du capitaine de l’équipe et à l’Angleterre. Mais une affaire qui après les rétractations des deux pseudos témoins, se terminait par un acquittement et pu prendre l’avion pour rejoindre le Mexique.

La Seleção dans la tourmente

Pelé va disputer sa dernière Coupe du Monde, décision qui malgré la pression de tout un peuple n’aura pas fait fléchir le Roi Pelé. Pelé sur qui comptait tout le Brésil pour qu’il soit le fer de lance de la Seleção pour ramener pour toujours le trophée dessiné par le sculpteur français, Abel Lafleur, à la maison. Et pourtant là aussi les choses ne se présentaient pas très bien pour la Seleção, secouée par des remous au sein du poste de sélectionneur, Aymoré Moreira avait été remercié suite à des résultats peu convainquant aux yeux de la direction de la CBF, et c’est un journaliste João Saldanha qui lui avait succédé, mais lui aussi avait échoué et tout le Brésil pensait que son équipe allait revivre une élimination dès le premier tour comme en 1966 en Angleterre.

C’est alors que Zagallo fût nommé sélectionneur, et les choses allaient bigrement s’améliorer et redonner confiance à tout le peuple brésilien pour une victoire finale. Mais le tirage avait placé le Brésil dans le même groupe que l’Angleterre, champion du monde en titre, la Tchécoslovaquie et de la Roumanie, deux formations très accrocheuses. Mais l’affrontement face à l’Angleterre avait éclipsé les deux autres rencontres, et tout le monde attendait cette partie entre l’inventeur du football et celui qui lui avait donné ses plus belles lettres de noblesses.

 


Jusqu’au bout du suspens

En ce 7 Juin 1970, plus une seule place de libre dans un Jalisco aux couleurs auriverde, où les quelques 67000 spectateurs massés sous un soleil de plomb dans les travées du Jalisco pour assister à cette rencontre, finale avant la lettre. L’Angleterre l’avait emportée sur la plus petite des marges 1 à 0 face à la Roumanie, alors que le Brésil avait largement dominé la Tchécoslovaquie, 4 à 1. Le Brésil se présentait sans Gerson et qui avait été remplacé par le futur marseillais, Paulo César.

Un début de rencontre qu’Anglais et  Brésiliens abordaient assez contractés. Tostão et Pelé étaient en pointe de l’attaque brésilienne et étaient surveillés de près par Labone et Mullery. Mais passé les dix premières minutes, ce sont les Brésiliens qui se créèrent la première action dangereuse de la rencontre, par un autre futur marseillais, Jairzinho, ce dernier centrait en direction du Roi Pelé, qui avait prit le meilleur sur Mullery , pour placer une tête dans le coin gauche du but de Gordon Banks, lequel au prix d’un ultime reflex détournait le ballon en corner. Ce fût à peu près tout ce qui s’était passée durant les premières quarante-cinq premières minutes.

 

De retour des vestiaires, le Brésil porté par ses milliers de supporters sur sa première occasion par l’intermédiaire de Tostão, allait inscrire l’unique but de la rencontre, l’attaquant du Cruzeiro, avait vu son tir repoussé, il  récupérait le cuir et dans son style si particulier effaçait trois adversaires, il centrait en direction de Pelé. Celui-ci très entouré, jugeait qu’il ne pouvait se monter dangereux, il glissait sur sa droite à Jairzinho, qui d’un tir au ras de terre, trompait la vigilance de Gordon Banks et offrait ainsi un avantage que le Brésil conservera jusqu’au coup de sifflet final. Mais les Anglais ne s’avouèrent pourtant pas battus à ce moment précis, et au cours de la dernière demi-heure de jeu, ils se jetèrent à corps perdus pour tenter de revenir à hauteurs de leurs prestigieux adversaires.

Le Brésil lui aussi avait tout tenté pour doubler la marque, et les milliers de spectateurs et millions de téléspectateurs auront assistés à une fin de match de haute intensité. Bobby Charlton butait sur Félix, gardien de Fluminense, décrié avant le début du mondial, Alan Ball voyait sa tentative renvoyée par la transversale, mais c’est Astle qui manquait l’immanquable, lorsqu’il se manquait complètement en tirant à côté du but déserté par Félix. Au coup de sifflet final, le Brésil venait sans le savoir de faire un grand pas vers son troisième titre, alors que l’Angleterre sortira de ce mondial lors du quart de finale disputé face à l’Allemagne de Gerd Muller.

Le Brésil impressionnant

A l’issue de cette rencontre légendaire, le Brésil se dirigeait vers son troisième titre qui consacrait Pelé. Un Brésil impressionnant dans toutes ses lignes, avec un Félix qui aura au fil des rencontres démontré que la confiance accordée par Zagallo ne fût pas vaine. Ses défenseurs où Carlos Alberto le capitaine, aura marqué les esprits, il a inscrit le dernier but lors de la finale face à l’Italie. Son milieu de terrain aura lui aussi avec un Gerson véritable métronome de l’équipe  avec ses passes millimétrées et sa clairvoyance du jeu fut beaucoup pour la victoire finale, mais c’est dans sa ligne d’attaque que le Brésil a surclassé non seulement l’Angleterre mais l’ensemble des ses adversaires, avec un Pelé au sommet de son art, Tostão toujours bien placé et véritable renard des surfaces et très collectif, Rivellino et son pied gauche dévastateur, Jairzinho véritable ailier de débordement et seul brésilien à avoir marqué à tous les matches de la Seleção, durant ce mondial de folie.

 

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