Socrates s’en est allé

Alors que tout le Brésil s’attend à vivre une dernière journée de Brasileirão avec sans doute le sacre du Corinthians qui sera opposé au Palmeiras, c’est une autre nouvelle qui a retenu toute l’attention du Brésil et du monde entier, avec la nouvelle qui est tombée ce matin, à l’annonce du décès de Socrates. Il […]
par
sambafoot_admin
2011-12-04 19:58:00

Alors que tout le Brésil s’attend à vivre une dernière journée de Brasileirão avec sans doute le sacre du Corinthians qui sera opposé au Palmeiras, c’est une autre nouvelle qui a retenu toute l’attention du Brésil et du monde entier, avec la nouvelle qui est tombée ce matin, à l’annonce du décès de Socrates.

Il s’est éteint à l’hôpital Albert Einstein de São Paulo à l’âge de 57 ans, des suites d’une maladie intestinale qui lui avait valu d’être hospitalisé à plusieurs reprises. Il laissera une image d’une des grandes icônes du football brésilien et international. Tout le Brésil aujourd’hui pleure l’une de ses idoles. Une pensée toute particulière pour son frère, Raí.

Une grande carrière

Socrates aura joué pendant près de vingt ans au plus haut niveau et a laissé l’image d’un joueur hors norme. Une carrière qu’il a débuté au Botafogo de São Paulo entre 1974 et 1978,mais sous le maillot du Timão qu’il a joué la plus partie de sa carrière, un maillot qu’il a porté à 297 reprises entre 1978 et 1984 et inscrit 172 buts, les joueurs du Corinthians  qui observeront une minute de silence dans un stade qui aura sans doute beaucoup de mal à retenir ses larmes au moment du coup d’envoi  de cette ultime rencontre.

Puis il tenta l’aventure en Europe et fit au cours de la saison 1984-85 les beaux jours de la Fiorentina, où il a joué 25 rencontres ponctuées par six buts. Une expérience peu concluante et revint au Brésil où il a porté successivement les couleurs de Flamengo (1986-1987) et Santos 1988-1989). Ce fût ses deux derniers grands clubs où il aura évolué au plus haut niveau. Il revint en Europe en fin de carrière dans le  petit club anglais de quatrième division de Garforth Town, pour qui il a joué une rencontre sa dernière d’une belle carrière.

Le monde découvre Socrates

Mais c’est sous le maillot de la Seleção que le monde découvrait, celui que l’on allait très vite être appelé Docteur  Socrates, pédiatre de formation il aura beaucoup milité pour les enfants pauvres de son Brésil. C’est lors du mondial espagnol de 82 que le monde découvrait cet athlète longiligne et doué d’une vision du jeu hors pair délivrant des passes au millimètre à ses co-équipiers, mais surtout il se démarquait par ses talonnades extraordinaires qui surprenaient tous ses adversaires et faisait le régal des téléspectateurs espagnols, lesquels avaient pu voir un reportage où il avait jonglé pendant près d’un quart d’heure avec des talonnades.

Tout le monde se souvient aussi de la feinte de corps face à l’URSS et le but d’Eder sur cette sublime inspiration. Avec  Zico, Junior et les autres et sous la direction d’un autre grand disparu, Tele Santana, la Seleção dont il était le capitaine avait enchanté le monde du football lors des mondiaux de 1982 et 1986. Socrates qui aura porté haut les couleurs brésiliennes sous tous les terrains du monde à soixante-trois  reprises et inscrit vingt-cinq buts, la Seleção pour qui il a revêtu la toute première fois le maillot le 17 Mai 1979 face au Paraguay  balayé  6 à 0 sue la pelouse du Maracanã, il avait quelques jours plus tard face à l’Uruguay battu 5 à 1, inscrit un doublé. C’est lors de ce formidable quart de finale disputé face à la France à Guadalajara, qu’il a honoré sa dernière cape internationale.

Le plus grand paradoxe pour cet emblématique joueur que fût Socrates, c’est qu’il n‘aura jamais rien gagné avec la Seleção, une lacune qu’il n’aura malheureusement pu combler, malgré une finale de Copa América disputée face à l’Uruguay en 1983 et deux participations à des phases finales de Coupe du monde, éliminé en 1982 par l’Italie de Paolo Rossi et en 1986 par la France de Platini. Des joueurs qui aujourd’hui auront certainement une pensée à son égard.

Aujourd’hui il a livré sa dernière partie et avec beaucoup de courage il s’en est allé, mais il restera dans les mémoires collectives comme un grand humaniste, il n’avait pas hésité à braver la dictature militaire qui sévissait au Brésil dans les années 80, pour militer pour les plus nécessiteux. Un grand joueur que tout le monde du football pleure aujourd’hui.

Obrigado Socrates

Précédent

par
sambafoot_admin
Déc 04, 2011

Suivant

par
sambafoot_admin
Déc 04, 2011