Le duel des géants

Le duel des géants Comment joue l’Italie? [photo=robinho.jpg id=270 align=right]N’en déplaise à ses détracteurs, le style italien est tout en finesse. Le pays est une nation majeure du football, la Squadra Azzurra n’a pas gagné quatre Coupes du monde en attendant que les choses se fassent. La clef de voûte du système est d’aspirer l’adversaire, […]
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sambafoot_admin
2009-02-10 03:00:00

Le duel des géants

Comment joue l’Italie?

[photo=robinho.jpg id=270 align=right]N’en déplaise à ses détracteurs, le style italien est tout en finesse. Le pays est une nation majeure du football, la Squadra Azzurra n’a pas gagné quatre Coupes du monde en attendant que les choses se fassent. La clef de voûte du système est d’aspirer l’adversaire, de lui laisser la possession du ballon avant de se projeter très vite vers l’avant pour, en quelques touches de balle très techniques, s’ouvrir le chemin des buts. Bien réalisé c’est du grand art, façon coups de poignard. On se croit dominateur puis, très vite, on va chercher le ballon dans ses filets.

Face à la Seleção, les Italiens n’ont pas pour habitude de prendre les choses en main. Ballon au pied, avec Robinho et Ronaldinho, les Auriverde sont meilleurs. Le Calcio connaît bien le péché mignon du Brésilien. Celui-ci aime tripoter la boule de cuir, lui conter fleurette. Le joueur éprouve du plaisir à en donner parce qu’il sait que son jeu est un enchantement. Pour contrer cet amour immodéré pour le dribble et l’exploit permanent, l’Italien cherche à faire déjouer et titiller l’artiste dans sa représentation car il sait que c’est vite agaçant.

Quelle est la force de l’Italie?

En Italie, on est maître dans l’art de défendre. C’est devenu un savoir-faire, une base de la réussite de la Nazionale depuis 1934, cela fait partie de la culture du Calcio. Face à cette équipe, le porteur du ballon est sans cesse harcelé, pris d’assaut par des joueurs qui ne lâchent jamais, pas le moindre pouce. Dans les duels, il est très difficile de prendre un Italien à défaut. Face à la Seleção, ces duels seront nombreux entre joueurs qui se connaissent bien pour se fréquenter chaque semaine dans le championnat maison.

La défense est collective, la force azzurra est d’avoir toujours trois joueurs prêts à contrer le joueur adverse… si l’un est éliminé d’un dribble bien senti, deux autres sont là, en renfort. Marquer des buts à des Italiens n’est jamais chose aisée. De la tête, c’est quasiment impossible. Face à une organisation en 5-3-2, l’attaquant adverse est vite coupé de ses plus proches soutiens dans un système défensif qui coulisse à merveille. Quand elle a le ballon, l’Italie est tout aussi bien organisée, avec du monde pour apporter des solutions de jeu.

Quels sont les joueurs à craindre?

[photo=pirlo.jpg id=270 align=right]Derrière, Buffon est l’un des tout meilleurs gardiens au monde, si ce n’est le meilleur. En défense, Cannavaro sera ce mardi le dernier « survivant » du dernier Brésil-Italie en 1997. Le joueur n’est plus celui qu’il a été, il a perdu de sa superbe, mais dans les duels il reste un as, il est dur à passer. Malgré sa taille modeste, il ne se laisse pas dépasser de la tête. Son charisme et son expérience pèsent lourd dans la tête de ses équipiers, il apporte une confiance à tous. A ses côtés on devrait trouver Legrottaglie, sur les côtés on attend Dossena et Grosso.

Au milieu, le génie porte un nom, c’est Pirlo. Milieu relayeur, il va chercher bas les ballons pour les offrir à ses attaquants. C’est lui qui dirige la manœuvre, lui donne ce coup de folie capable de faire mouche. Son absence au dernier Euro a empêché la Squadra Azzurra de briller. Sur coup franc il peut marquer à tout moment. A la récupération il aura à son service De Rossi et Perrotta. A ses côtés il aura Camoranesi. Méfiance autour de Gilardino, toujours à la limite du hors jeu. Attention à Toni, capable de marquer en étant seul devant.

Quelles peuvent être les faiblesses de la Seleção?

Au Brésil, cette faille semble éternelle, elle se situe dans l’axe de la défense. Lúcio et Juan sont deux grands garçons, durs à surprendre quand le combat se situe dans les airs, ils sont parfois lents dans le jeu au sol, les petits génies de la balle peuvent les faire tourner en bourrique. Dans les airs Julio César n’est pas toujours très à son aise. S’il parle beaucoup avec sa défense, il est plus félin et malin sur sa ligne que dans les sorties aériennes. Toni sera un danger constant pour lui. Avec Lúcio ils se connaissent bien, ils sont tous deux du Bayern.

Lúcio adore s’en aller grand champ, éliminer un ou deux joueurs et se mêler à la construction du jeu. Il a la technique pour le faire, mais cela n’amène pas toujours grand-chose. Face à une Italie réputée pour son hermétisme et sa réactivité dès la récupération de la balle, cela peut très vite s’avérer dangereux. Si la Squadra Azzurra évolue en 4-2-3-1, Lúcio n’apportera pas vraiment un surnombre, il peut au contraire s’avérer dangereux pour les siens. L’arrière-garde sera aussi très sollicitée sur les coups de pied arrêtés, c’est là que peut se faire la différence.

Quels sont les joueurs en forme?

[photo=alves.jpg id=270 align=right]Maicon, à l’Inter, on l‘appelle l’homme aux trois poumons. Il est partout, il participe au jeu, en défense il est toujours présent, bien placé. Il va très vite d’un camp à l’autre. Sur le terrain, il a l’art de se faire oublier avant de surgir avec son coffre de coureur de fond. Ses centres sont souvent impeccables, ils sèment la pagaille dans les 18m. Dans son couloir il a besoin d’espaces pour dévaler ses grandes offensives. Avec Daniel Alves, le Brésil possède des armes offensives redoutables sur les côtés. Actuellement, ce sont les meilleurs à leur poste.

Devant, le génie du moment se nomme Pato. Sur son passeport c’est juste un gosse, son sourire semble tout juste sorti d’une cour de récréation. Avec le Milan AC, il réalise actuellement des merveilles. S’il n’aura pas Kaká à ses côtés, Ronaldinho est assez grand pour lui distiller les bons ballons qu’il sait transformer en but par des pirouettes à la limite du hors jeu. Dans l’art d’éliminer un adversaire, il sait déjà plein de choses. Júlio Baptista est lui aussi en pleine réussite avec l’AS Rome, il peut faire le show par un but d’extraterrestre.

Qu’attendre de ce match?

Depuis presque douze ans, la Seleção et la Squadra Azzurra n’ont plus croisé leur chemin. La dernière fois, c’était en 1997, lors du Tournoi de France et les deux équipes s’étaient séparées par un très beau nul (3-3). Trois saisons plus tôt, en finale de la Coupe du monde 94, il avait fallu les tirs au but pour départager les deux équipes. Il faut donc remonter à 1989 pour voir une victoire entre ces deux nations fortes du football (1-0 pour le Brésil). A quelques mois de retrouvailles en Coupe des confédérations, cette rencontre n’annonce rien de très grand.

Personne ne veut se prendre une leçon. Les joueurs se connaissent par cœur, la plupart des joueurs retenus par Carlos Dunga évoluent dans le Calcio. A quelques semaines de la reprise en Ligue des champions, les joueurs auront peur de trop se livrer, les équipes risquent de se neutraliser dans des systèmes bien ficelés et verrouillés. On n’attend pas beaucoup de buts, la décision risque fort de se faire sur coup franc, voire un corner italien. Sans Kaká ni Luis Fabiano, blessés, la Seleção est privée de son meilleur créateur et de son meilleur artificier.

Tous les Brésil-Italie !

Le 16 juin 1938 (Coupe du monde): Italie bat Brésil (2-1) à Marseille. But de Romeu (Fluminense).

Le 25 avril 1956 (amical) : Italie bat Brésil (3-0) à Milan.

Le 1er juillet 1956 (amical) : Brésil bat Italie (2-0) à Rio de Janeiro (Maracana). Buts de Ferreira et Canário (America, Rio de Janeiro).

Le 12 mai 1963 (amical) : Italie bat Brésil (3-0) à Milan.

Le 21 juin 1970 (Coupe du monde) : Brésil bat Italie (4-1) à Mexico. Buts de Pelé (Santos), Gérson (Sao Paulo), Jaïrzinho (Botafogo) et Carlos Alberto (Santos).

Le 9 juin 1973 (amical) : Italie bat Brésil (2-0) à Rome.

Le 31 mai 1976 (Tournoi du Bicentenaire, Etats-Unis) : Brésil bat Italie (4-1) à New Heaven. Doublé de Gil (Fluminense), buts de Zico (Flamengo) et Roberto Dinamite (Vasco de Gama).

Le 24 juin 1978 (Coupe du monde) : Brésil bat Italie (2-1) à Buenos Aires. Buts de Nelinho (Cruzeiro) et Dirceu (Vasco de Gama).

Le 5 juillet 1982 (Coupe du monde) : Italie bat Brésil (3-2) à Barcelone. Buts de Sócrates (Corinthians) et Falcao (AS Rome).

Le 14 octobre 1989 (amical) : Brésil bat Italie (1-0) à Bologne. But de André Cruz (Ponte Petra).

Le 17 juillet 1994 (Coupe du monde) : Brésil – Italie (0-0, 3-2 tirs au but) à Los Angeles (Pasadena).

Le 8 juin 1997 (Tournoi de France) : Brésil – Italie (3-3) à Lyon. Buts de Roberto Carlos (Real Madrid), Ronaldo (Barcelone) et Romário (Valence).

Bilan : Douze matchs, cinq victoires, deux nuls, cinq défaites. Dix-neuf buts pour, dix-neuf buts contre.

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